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Une Loi du pays pour organiser l'activité portuaire


Une Loi du pays pour organiser l'activité portuaire
Une réunion sur le thème "Sécurité et conditions de travail", dirigée par le ministre du Travail, Pierre Frébault, a rassemblé lundi 9 juillet les trois sociétés d’acconage qui se partagent l’activité portuaire, les syndicats de travailleurs, la CPS et l'inspection du Travail.

Mardi dernier, pour la deuxième fois en moins de trois mois, un docker trouvait la mort au cours de manœuvres de transbordement de conteneurs, sur les quai de Motu Uta.

Alors que les enquêtes de l’inspection du Travail, chargée de détailler les circonstances de cet accident, et parallèlement du Parquet pour « homicide involontaire » sont en cours, Pierre Frébault, a annoncé lundi, au sortir de cette rencontre avec les professionnels, la création d’une « structure d’hygiène et de sécurité » avec pour mission d’organiser l’activité portuaire et d'harmoniser les opérations d'acconage.

La mise en place de cette entité chargée de la réglementation et de la gestion des intervenants liés à l’activité d’acconage demande des aménagements du code du Travail. Un projet de loi du pays est annoncé prochainement.

« Avant tout j’ai tenu à faire un point de situation avec les acconiers, les salariés, les services administratifs, les structures du Port… Tous ceux qui travaillent sur Motu Uta, afin de comprendre -non pas les détails du tragique accident qui s’est produit la semaine dernière, des enquêtes sont en cours, de la part du Parquet comme de l’Inspection du Travail -, mais quelle suite donner à la notion d’amélioration de la sécurité » , a indiqué Pierre Frébault, au sortir de cette réunion de travail.
« Il faut savoir que depuis plus d’un an on discute des modalités ; mais cela est propre à chaque entreprise. Or il faut savoir que sur les opérations de transbordement d’un navire, on peut avoir plusieurs opérateurs. Ne doit-on pas envisager la création d’une structure d’hygiène et de sécurité, non plus au niveau de l’entreprise, mais au niveau général, de l’activité portuaire ? Une entité qui regrouperait toutes les structures d’acconage. Ce principe existe dans le bâtiment, lorsque plusieurs entreprises sont amenées à travailler sur un même chantier. Cette structure est alors chargée de la coordination des diverses entreprises.
Il a été acté, par tous les partenaires présents aujourd’hui, qu’effectivement il fallait procéder à la mise en place de cette structure d’Hygiène et de sécurité portuaire. Et pour cela, il faut apporter une modification au code du travail, cela fera l’objet d’un projet de loi du pays
. »

Tahiti infos : S’agit-il du constat d'un dysfonctionnement au niveau de la sécurité de l’activité d’acconage ?

Pierre Frébault : Il y a forcément un problème de dysfonctionnement et cela est consécutif à un manquement au niveau des conditions de mise en œuvre de la sécurité. (…) Or il se trouve que là, il faut un conseil de sécurité au-delà de chaque entreprise. Il faut créer cette structure, et c’est ce qui a été retenu par tous les partenaires.
Les dispositions seront rapidement débattues avec les responsables, et cela suivra son cours : la volonté des partenaires c’est de travailler en commun sur cette notion de sécurité qui dépasse le cadre de l’entreprise et qui porte sur l’activité portuaire.
Il nous faut définir un coordonnateur qui ait une compétence au niveau des divers intervenants de cette activité portuaire, privés et administratifs. Il s’agit de définir ensemble quels seront ses compétences, ses pouvoirs, son mode d’action.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 9 Juillet 2012 à 18:00 | Lu 1463 fois