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Un pakumotu condamné pour violences avec arme


Un pakumotu condamné pour violences avec arme
PAPEETE, le 27 novembre 2017 - Ce lundi, un individu de 62 ans était jugé en comparution immédiate pour des faits de menaces de mort et de violences avec arme commises sur sa femme et le cousin de cette dernière. Excessivement jaloux, il avait tenté de renverser son épouse avec sa voiture alors que la femme se trouvait à un arrêt de bus.

Les faits, jugés hier en comparution immédiate, s’étalaient sur plusieurs mois. Il était reproché au prévenu, un père de famille de 62 ans, d’avoir, entre le 16 septembre 2016 et le 23 octobre 2017, volontairement commis des violences à l’encontre de son épouse. Outre de graves menaces de mort et des violences physiques, ces infractions avaient connu leur point d’orgue le 20 octobre lorsque le prévenu avait dirigé son véhicule sur sa femme alors qu’elle se trouvait à un arrêt de bus. Présente à l’audience, la victime a expliqué qu’après 16 ans de vie commune, elle avait exprimé le souhait de trouver un emploi. Chose qui n’avait pas du tout plu à son conjoint qui venait parallèlement de rejoindre l’organisation des Pakumotu dans laquelle il devait être « chef de la police ». Avaient alors commencé les menaces orales selon lesquelles il voulait « la tuer, la découper. » Un cousin de la victime, physiquement pris à partie par le prévenu, était également présent lors de l’audience. Il a souhaité se constituer partie civile afin de se faire rembourser des dégâts commis sur son véhicule par le prévenu qui avait tenté de le bloquer sur la route.

L’affaire avait été renvoyée une première fois car le tribunal avait fait une demande d’expertise psychiatrique afin de déterminer si le discernement du prévenu aurait pu être altéré. Le rapport médical, dont le président a lu les traits principaux a fait état d’«un individu présentant une attitude de toute-puissance avec un regard sombre et insistant ainsi que des troubles du comportement, une l’intolérance à la frustration et une jalousie excessive ». Face à l’expert psychiatre, l’individu a invoqué une enfance douloureuse sous la coupe d’un père alcoolique et violent. A la barre, le prévenu n’a pas semblé prendre conscience de la gravité des faits reprochés. Il a exprimé ses regrets, a reconnu les violences concernant sa femme mais a nié celles qui étaient relatives au cousin de son épouse. Le casier de l’homme porte la trace de trois condamnations pour outrages et recel de vol.




Toute puissance

Lors de ses réquisitions, le procureur de la République a évoqué le caractère instable du prévenu : « Ces faits sont très inquiétants. Dans ce dossier, on passe de simples paroles à des actes matériels gravissimes (…) C’est une grande coïncidence que monsieur se soit trouvé derrière le bus, les témoins rapportent tout de même une accélération évidente et un changement de direction (…) Le rapport de l’expert est affligeant, nous sommes face à quelqu’un qui se croit dans la toute-puissance, certain de son bon droit, de son droit sur sa femme dont il veut diriger la vie. Mais cela est révolu, nous sommes en 2017 et n’importe quel être humain, quels que soient son sexe, son origine ou son âge, a des droits dont le premier est la liberté (…) Si vous continuez comme cela, vous allez la tuer. Je crains de vous revoir. » A l’encontre du prévenu, le représentant du ministère public a requis une peine mixte de 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis mise à l’épreuve pendant trois ans, interdiction d’approcher les victimes et obligation de soins.

Après en avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du procureur de la République.

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 27 Novembre 2017 à 16:44 | Lu 3408 fois