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Un matelas de "plus de 2 milliards" Fcfp au FRPH


PAPEETE, 26 novembre 2015 – Le Fonds de régulation du prix des hydrocarbures (FRPH) dispose d’une réserve de "plus de 2 milliards" Fcfp essentiellement constituée en 2015, indique le porte-parole du gouvernement.

"Sur toute l’année 2015, le fonds a été positif", a confirmé Jean-Christophe Bouissou interrogé jeudi suite à l’annonce, la veille d’un FRPH doté de "plus de 2 milliards" de réserves au 31 octobre 2015. "Le fonds a été positif en début d’année de 300 à 400 millions et les réserves ont continué à progresser. Cela est lié au fait que le prix d’achat des hydrocarbures n’a cessé de baisser. Nous avons répercuté au fur et à mesure (sur les prix à la pompe) mais également souhaité reconstituer ce fonds pour permettre, en cas de reprise à la hausse des prix du pétrole de maintenir les tarifs à leur niveau le plus longtemps possible".

Le FRPH est un dispositif par lequel les automobilistes paient plus chère leur essence à la pompe pour financer du gazole détaxé au bénéfice de certains professionnels.

Ce fonds de régulation sert à la fois à offrir l'avantage d'un carburant subventionné à certaines professions aidées (pêcheurs, boulangers) et à amortir la fluctuation de prix des carburants à l’importation pour les stabiliser à la pompe. La société Electricité de Tahiti (EDT), délégataire de service public pour la fourniture d’électricité à Tahiti, y achète son gazole à prix subventionné. Cela représente plus des deux tiers de l’activité du fonds.

"S’il n’y avait pas le FRPH, le prix du litre de carburant à la pompe serait entre 15 à 20 francs de moins", assure Jean-Christophe Bouissou. "Il est clair que ce sont bien les automobilistes qui permettent au FRPH de continuer à être en positif. C’est lorsque l’on constate sur une période suffisamment longue que le prix à l’achat ne bouge pas que nous procédons à une baisse".

Le dernier rapport de la Commission de régulation de l’énergie suggère de modifier ce principe. Ce fonds pourrait être supprimé avant 2018.
"Ce que l’on souhaite à terme, c’est la vérité des prix. Ce qu’il faut c’est amener les automobilistes à payer le vrai tarif de l’essence sans plomb et du gazole. Avec des fluctuations immédiates, comme cela se fait en Europe et en France", confirme le ministre. Cette ambition était déjà annoncée par Nuihau Laurey, en novembre 2013.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 26 Novembre 2015 à 17:02 | Lu 4223 fois