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Un laboratoire de haute sécurité à Malardé


A l'institut Malardé, 11 personnes (médecins biologistes, chercheurs, ingénieurs, techniciens et responsable qualité) ont été formées à l’utilisation du laboratoire du laboratoire P3, par un expert de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection de Marseille.
A l'institut Malardé, 11 personnes (médecins biologistes, chercheurs, ingénieurs, techniciens et responsable qualité) ont été formées à l’utilisation du laboratoire du laboratoire P3, par un expert de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection de Marseille.
PAPEETE, le 4 mars 2016. La Polynésie française est maintenant dotée d'un laboratoire P3. Ce local ultra-sécurisé permet d'analyser les micro-organismes qui peuvent provoquer une maladie grave chez l'homme comme la tuberculose, la dengue, certains virus de fièvres hémorragiques...

L'institut Louis Malardé dispose désormais d'un laboratoire P3. Ce nouveau laboratoire est un local ultra-sécurisé dans lequel sont analysés des agents pathogènes de classe 3. Dans cette catégorie, on range les micro-organismes qui peuvent provoquer une maladie grave chez l'homme comme la tuberculose, la dengue, certains virus de fièvres hémorragiques... Les scientifiques y travaillent dans des combinaisons semblables à celles que l'on peut voir dans les centrales nucléaires. L'accès y est réglementé, réservé au personnel formé et autorisé.

Vendredi, pour l'inauguration, le haut-commissaire et le président du Pays ont été autorisés à y entrer et ont dû revêtir la combinaison blanche. Pascal Ramounet, directeur général de l’Institut Louis Malardé, a rappelé devant les officiels que ce laboratoire était attendu depuis "très longtemps". "Ce n'est pas un gadget et pas du luxe", souligne-t-il. En 2002, le professeur Charles Pilet, président de l'académie de médecine, mettait en avant la nécessité pour la Polynésie française de disposer d'un laboratoire de ce type. En 2008, ce laboratoire avait été inscrit dans le contrat de projets 2008-2014, mais sans aboutir. C'est finalement, en octobre 2014, 12 ans après la recommandation du professeur Charles Pilet, que les représentants à l'assemblée ont approuvé la subvention de 100 millions de Fcfp à l'institut Louis Malardé. Au final, ce laboratoire aura coûté 121 millions de Fcfp, note l'Institut Louis Malardé.
Aujourd'hui, en raison de la mondialisation et de la facilité de circulation, la Polynésie française fait face régulièrement à des épidémies dues à des agents infectieux (dengue, grippe A, zika …). La manipulation des agents hautement pathogènes doit se faire dans des laboratoires de confinement spécifique, dont ne disposait pas la Polynésie française jusqu'ici. Elle devait donc avoir recours à des laboratoires extérieurs, ce qui avait pour inconvénient de nécessiter des délais de traitement qui ne sont pas compatibles avec la nécessaire réactivité.
Les plus proches laboratoires P3 sont à Hawaii, en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Il n'en existe pas dans les petits Etats insulaires du Pacifique Sud.
Dans le cas d'une alerte suspecte au virus Ebola au fenua, le Pays aurait jusqu'ici dû transférer les prélèvements sanguins à l'étranger, désormais l'institut Louis Malardé pourra s'en charger et ainsi permettre d'éviter de devoir attendre le retour des résultats.



Grâce à cette boîte, les laborantins de l'institut Malardé pourront travailler sur le gène du zika ou de la dengue. En effet, les agents pathogènes arrivent vivants à l'institut Malardé. Leur gène sera extrait dans cette boite. Il n'y aura pas de contact entre le scientifique et l'agent pathogène. Ensuite, dans un laboratoire classique, il pourra manipuler le gène car celui-ci n'est pas infectieux.

Dons du sang : Malardé travaille pour inactiver les arbovirus

L'institut Louis Malardé travaille actuellement sur un protocole pour inactiver les arbovirus (comme la dengue, le chikungunya, ou le Zika) dans les produits sanguins. Si ce travail aboutit cela permettra d'utiliser les poches de sang des porteurs des arbovirus. Ce qui sera très utile pour le centre de transfusion sanguine qui fait souvent des appels aux dons du sang lorsque les donneurs se raréfient.
Lors de l'épidémie de chikungunya, les scientifiques devaient vérifier un par un les poches de sang. Si l'arbovirus du chikungunya était présent la proche de sang était mise de côté.
Ce projet, qui coûte 4.4 millions de Fcfp, est réalisé en partenariat avec le Cerus corporation, qui le finance à 100%. Cette société américaine développe des systèmes médicaux et des thérapies.

511 millions pour rénover le centre d'entomologie médicale

L'institut Malardé souhaite rénover le centre d'entomologie médicale de Paea. Au programme : rénover l'insectarium et construire un module de production de moustiques stériles pour la conduite d'études-pilotes d'envergure. Ce projet a été estimé à 511 millions de Fcfp.
Le laboratoire d'entomologie médicale mène, depuis 2012, un travail de recherche pour mieux contrôler la nuisance des moustiques Aedes notamment l’Aedes polynesiensis. Des mâles stériles ont été lâchés à Tetiaroa. Les chercheurs étudient actuellement l'évolution de la population de moustiques sur l'atoll.

Rédigé par Mélanie Thomas le Vendredi 4 Mars 2016 à 15:05 | Lu 2016 fois