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Un informaticien australien adepte d'Hare Krishna jugé en appel pour le viol d'adolescentes


Aix-en-Provence, France | | mercredi 04/03/2015 - Un informaticien australien comparaît à partir de mercredi en appel devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône pour des viols commis en 2009 et 2010 sur trois adolescentes d'une quinzaine d'années, sur fond de manipulation mentale, des faits qu'il a toujours contestés.

A la demande des parties civiles, l'audience se tient à huis clos jusqu'au verdict lundi. Sean O'Neil, 43 ans, avait été condamné, le 17 octobre 2013, à quinze ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des Alpes-Maritimes pour des viols commis à Valbonne (Alpes-Maritimes) en 2009 et 2010.

Adepte de la spiritualité hindouiste Hare Krishna, il est accusé par les jeunes filles de pratiques sexuelles qu'elles avaient acceptées, assurent-elles, en raison d'un chantage affectif, d'une situation d'emprise morale et de soumission. Un expert psychologue évoque même "un état proche de l'hypnose".

Mercredi, avant le prononcé du huis clos, cet homme de grande taille est apparu devant la cour avec des lunettes de métal et un bouc soigné.

L'accusé, dont on sait peu de choses sur la personnalité - il a tour à tour parlé de parents physiciens puis comédiens de cirque - a toujours contesté toutes les accusations, y compris celles de corruption de mineures. Il avait notamment imposé aux jeunes filles de vivre nues à son domicile et pris des photos d'elles en position lascive.

Il affirme que les relations sexuelles étaient consenties et même réclamées par des adolescentes l'implorant à genoux.

Après des mois de contact via Facebook, Sean O'Neil avait rencontré, en mai 2009, une jeune fille et vécu avec elle "une relation de couple normale", connue de la mère de l'adolescente.

Celle-ci partageait avec lui son culte voué à Krishna : régime végétarien, récitation de la prière 1.700 fois par jour en égrenant les perles d'un chapelet Une camarade âgée de quinze ans était ensuite introduite dans cette relation de couple.


- 'Gourou' -



L'accusé se faisait appeler "Mon roi" par les deux jeunes filles dont le statut était celui d'"esclave". L'une d'elles avait dénoncé cette situation à une assistance sociale scolaire assurant que son consentement avait été "manipulé" par cet homme qu'elle décrivait comme un "gourou".

Les deux jeunes filles assurent qu'elles avaient pour mission de recruter d'autres adolescentes en vue d'une installation commune dans une grande maison en Australie. L'enquête avait permis d'identifier une troisième jeune femme ayant un temps partagé la vie de ce "couple".

Celle-ci ne s'est pas constituée partie civile et devrait être entendue par la cour d'assises comme témoin.

Me Dominique Teboul plaidera l'acquittement de l'accusé "qui a été jugé à Nice en morale mais pas en droit. Il n'a rien imposé, ni les relations sexuelles, ni sa philosophie de vie basée sur le respect de la volonté des uns et des autres".

La cour d'assises d'appel, qui le juge à nouveau pour des viols sur les trois jeunes filles, aura en outre à se prononcer sur le caractère vulnérable de ces dernières: la juge d'instruction niçoise en charge du dossier l'avait retenue, indiquant que Sean O'Neil aurait "délibérément usé de manipulations notamment mentales pour les séduire tout en les dominant et en les culpabilisant, en les isolant de leur vie sociale notamment par la pratique de rituels, aux fins de leur imposer des rapports sexuels non réellement consentis".

En octobre 2013, les jurés des Alpes-Maritimes l'avaient condamné pour le viol de deux des adolescentes, mais acquitté pour la troisième et pour une tentative de corruption de mineure. La cour d'assises n'avait pas retenu la circonstance aggravante de vulnérabilité des jeunes filles.

Le verdict est attendu lundi.

Rédigé par () le Mercredi 4 Mars 2015 à 05:28 | Lu 506 fois