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Un cardinal australien dans la tourmente après des propos controversés sur les prêtres pédophiles


SYDNEY, 22 août 2014 (AFP) - Le cardinal australien George Pell s'est attiré les foudres des associations de défense des victimes de prêtres pédophiles en minimisant la responsabilité de l'Eglise, comparable selon lui à celle d'une société de transport employant un chauffeur qui aurait commis une agression sur la route.

Le cardinal, nommé cette année par le pape François à la tête du nouveau "ministère des Finances" du Vatican, a fait ces commentaires devant une commission d'enquête sur les mesures prises par l'Eglise australienne pour répondre aux agressions d'enfants dont elle avait la charge.

L'Eglise a une dette morale envers les victimes de prêtres pédophiles mais sa responsabilité pénale est limitée, a-t-il dit en substance.

"Si un chauffeur routier prend une femme en stop et l'agresse, je ne crois pas qu'il soit juste que la société (de transport) soit tenue pour responsable, tout simplement parce que c'est contraire aux valeurs de ses propriétaires et de sa direction,", a-t-il déclaré par visioconférence depuis Rome.

"Il en va de même pour l'Eglise et la direction de toute autre organisation", a ajouté cet ancien archevêque de Melbourne et Sydney.

Pour la présidente d'une association australienne de victimes d'agressions pédophiles, Cathy Kezelman, ces commentaires "scandaleux retournent une fois de plus le couteau dans la plaie".

Le cardinal Pell "n'a vraiment aucune idée de ce qu'il convient de dire ou pas aux survivants" d'actes pédophiles, a réagi un responsable d'une autre association, Nicky Davis, interrogé par la radio publique ABC.

"Tout ce qui le préoccupe est de se protéger et d'excuser un comportement inexcusable", a-t-il asséné.

Plus tôt cette année, le cardinal avait reconnu que des prêtres et d'autres membres de l'Eglise avaient violenté ceux qu'ils étaient censés protéger et admis que leur hiérarchie les avait couverts.

En avril 2013, l'Australie a ouvert une enquête publique sur les abus sexuels perpétrés sur des enfants placés dans des institutions religieuses, associatives ou publiques. Quelque 5.000 victimes présumées sont actuellement entendues.

Rédigé par () le Vendredi 22 Août 2014 à 06:26 | Lu 512 fois