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Tuamotu : les sept disparus de Marokau sont sains et saufs


PAPEETE, 28 octobre 2016 – Le pilote du speedboat porté disparu jeudi aux Tuamotu s’est manifesté vendredi matin en entrant dans le lagon de Hikueru. Ses passagers sont sains et saufs.

Jeudi, en fin de journée, aucune balise de détresse n’avait encore été déclenchée par l’équipage tandis que les autorités s’efforçaient d’établir un contact par radio avec ce speedboat de 9 mètres et ses sept passagers, portés disparus entre les atolls de Marokau et Hikueru.

"C’est une grande satisfaction et un grand bonheur pour les familles ; bonheur et satisfaction que je partage avec eux, ainsi qu’avec tous les personnels mobilisés dans cette recherche, qui concernait, fait plutôt exceptionnel, sept personnes sur un petit bateau qui s’est désorienté en mer tout une nuit !", s'est réjoui René Bidal, vendredi à la mi-journée.

Depuis la veille, dès la fin de matinée, l'antenne tahitienne du Centre de coordination et de sauvetage aéro-maritime (JRCC) était en alerte après avoir déclenché des recherches avec la mobilisation d’un avion Gardian de l’escadrille 25F et de l'’hélicoptère inter-administration Dauphin. "Nous avons vu les projecteurs de l'hélicoptère", explique un occupant. "Mais le temps que l'on prenne une lampe torche, c'était trop tard. Nous avons gardé l'espoir : on savait que l'on nous recherchait".

Le JRCC Tahiti avait pris l’initiative de ces recherches en raison du retard anormal du navire sur l'heure prévue d’arrivée à Hikueru, indiquée préalablement. L’avion Gardian et l’hélicoptère Dauphin ont été engagés pour rechercher toute la journée de jeudi et une partie de la nuit. Ils ont été renforcés par un Casa de l’armée de l’air ce vendredi matin dès 5 heures.

Mais finalement, le pilote du speedboat s’est manifesté par téléphone portable dès son entrée dans le lagon de Hikueru vendredi matin. A bord du navire tout le monde est sain et sauf, nous indique-t-on. Le navire transportait une personne âgée et plusieurs jeunes en direction de l'aéroport de Hikueru.

Sans armement de sécurité

L'embarcation s'est trouvée en difficultés dans une mer démontée dès la mi-journée jeudi, avec des creux de 3 mètres. Le speedboat a été mis à la dérive par décision du pilote pour économiser le carburant jusqu'à ce que soit aperçue une île. Hikueru a été vue vendredi matin à 8 heures. "On a eu peur que le bateau chavire", explique après une nuit blanche Terainuiatea, 32 ans, embarqué dans cette traversée pour récupérer sa nièce à l'aéroport de Hikueru. Les cinq autres passagers étaient attendus à bord d'un avion pour Tahiti en vue d'une évacuation sanitaire. Le speedboat prévoyait vendredi de repartir en direction de Marokau, situé à une cinquantaine de kilomètres au sud-est, dès que la mer le permettrait.

Mais selon nos informations, le navire ne dispose ni d'une radio, ni d'une balise de détresse à son bord. Il appartient au fils du maire de Marokau, un policier municipal qui a fait office de pilote pour cette traversée. "Vous savez comment sont les ta'ata ma'ohi : ils se croient plus forts que l'océan", a déploré vendredi Raymond Tekurio, le maire de Hikueru. "J'ai refusé qu'ils reprennent la mer ce soir pour Marokau. Ils attendront le Maris-Stella qui arrive lundi matin".

"Le défaut de moyen de communication à bord du navire, de balise de détresse, de moyens de repérage lumineux, rendaient impossible sa rapide localisation par les moyens de recherches confrontés à des conditions météorologiques difficiles", déplore un communiqué transmis vendredi en fin de matinée par le haut-commissaire René Bidal : "Le JRCC Tahiti rappelle en conséquence que l’armement de sécurité à bord des navires doit être impérativement adapté à la navigation envisagée".

Rédigé par JPV le Vendredi 28 Octobre 2016 à 10:27 | Lu 6854 fois