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Trois bachelières de Tahiti intègrent Sciences Po


Ces trois jeunes filles vont entrer ou sont déjà à Science Po. Au moins deux comptent rentrer au Fenua.
Ces trois jeunes filles vont entrer ou sont déjà à Science Po. Au moins deux comptent rentrer au Fenua.
PAPEETE, le 4 juillet 2015 - Zoë, Camille et Sarah viennent d'avoir leurs bacs, et en même temps de réussir le concours d'entrée à Sciences Po. Elles vont y rejoindre Lucie, qui finit sa première année. Portrait d'étudiantes brillantes.

Elles ont en commun d'être brillantes et de n'avoir qu'une vague idée de ce qu'elles souhaitent devenir plus tard. Du coup, intégrer Sciences Po pour cinq ans leur semble un choix idéal : des études d'excellence mais pluridisciplinaires, qui peuvent mener à la direction d'une entreprise, dans les ministères, au journalisme…

Victor Lau, président de l'association des anciens élèves de Sciences Po en Polynésie française, a invité au petit déjeuner deux des trois nouvelles étudiantes de Sciences Po qui vont rejoindre la petite dizaine d'étudiants polynésiens dans le cursus. "Sciences Po aide les jeunes polynésiens à élever leur niveau d'ambition au lieu de constamment s'autocensurer en se disant 'ce n'est pas fait pour moi'."

Parmi la trentaine d'anciens élèves de Sciences Po, on en retrouve "certains à de hautes responsabilités. Beaucoup peuplent les ministères, l'un est directeur de cabinet adjoint à la vice-présidence, un autre était conseiller spécial d'un ancien président… Et dans le privé, un a été P-dg de EDT, moi-même j'ai été chef d'entreprise, j'avais la concession BMW, Chevrolet, etc, avant de prendre ma retraite" assure Victor Lau.


FORMER LES FUTURS CADRES DU PAYS

Toutes ces nouvelles étudiantes sont passées par la prépa Sciences Po polynésienne, qui était cette année à La Mennais, avec trois pôles de préparation : Papeete, Papara/Taravao, et Uturoa. Elle sera l'année prochaine au lycée Gauguin. C'est une prépa en deux ans, où la charge de travail est importante avec, en plus, deux heures de cours tous les mercredis après-midi. En première, une centaine de lycéens s'inscrivent. L'année dernière, seuls 11 ont tenté le concours (trois l'ont eu), et cette année ils étaient 19 (trois réussites encore une fois). Victor Lau insiste sur les bons effets de cette prépa sur les résultats scolaires : sur les 19 "survivants" de cette année, 11 ont eu la mention Très Bien, 3 la mention Bien et 3 la mention Assez Bien.



Zoë Cerruti et Camille Mulot viennent de réussir le concours, après avoir eu la mention Très Bien au bac

Zoë : "A Sciences Po Toulouse je m'attends à beaucoup de travail, mais ça donne envie, c'est excitant, c'est une nouvelle aventure et j'ai hâte de la commencer. Ca fait huit ans que j'habite en Polynésie, et c'est sûr qu'à Toulouse le lagon et les paysages vont me manquer… Mais je compte revenir un jour. Si j'ai fait le concours, ce n'est pas forcément avec une idée de l'école. C'est le prestige, c'était pour essayer le concours… Et aussi la spécialisation très tardive, on peut vraiment tout faire après. Quand on ne sait pas trop ce qu'on veut faire, c'est rassurant. Mais c'est le journalisme qui m'intéresse le plus."

Camille : "Moi je suis née ici, je parts à Sciences Po Aix pour 5 ans, mais mes parents restent ici donc je reviendrai ! A Sciences Po il y a un peu tout ce qui m'intéresse : l'histoire, la politique, la culture… C'est très vaste, donc on peut choisir. Ce qui m'intéresse le plus c'est l'international. J'attends avec impatience l'année à l'étranger !
Là c'était assez dur de travailler le bac et le concours en même temps. Mais la prépa a aidé. Par exemple en histoire on a eu le même sujet au bac, du coup j'ai eu 20 ! Pour la rédaction aussi, rien que la philo on apprend à faire des compositions, ça aide pour le reste."

Lucie Tetahiotupa vient de terminer sa première année à Sciences Po Toulouse

"Je n'attendais rien du concours, je n'avais pas prévu de le passer. J'ai fait la prépa parce que les cours semblaient intéressants, mais ma mère m'a inscrite, du coup j'ai révisé quelques jours avant, je l'ai passé, je l'ai eu… Et le grand intérêt est que ça m'a permis de repousser mon choix de spécialisation".

Seule une étudiante de Raiatea est inscrite dans la même promotion que Lucie "Ça va, on s'adapte, on se fait au rythme parce que forcément tout le monde travaille, donc il faut s'y mettre aussi. On est pas mal occupé, donc on ne pense pas trop au Fenua."

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Samedi 4 Juillet 2015 à 16:43 | Lu 5734 fois
           



Commentaires

1.Posté par tune le 04/07/2015 18:14 | Alerter
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Bravo à ces futures esthéticiennes !!

2.Posté par Bravo le 05/07/2015 10:59 | Alerter
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@tune ; on peut être charmante et intelligente à la fois, ce n'est pas incompatible. Jaloux...

3.Posté par Heremoana le 05/07/2015 19:29 | Alerter
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Un grand bravo aux nouvelles admises à ce concours fort sélectif. Les Instituts d’Études Politiques de Province offrent des enseignements riches et intellectuellement exigeants. Puissent ces enseignements ensemencer vos âmes de telle sorte que les moissons qui lèveront en elles ensemencent à leur tour d'autres âmes impérissablement.
Au Fenua, les places pour lesquelles vous serez formées sont hélas rares et chères. Si vous souhaitez vraiment revenir, alors il vous faudra lutter contre des rentes solidement ancrées. Le vieux monde façonné par nos politiques tarde à mourir, le vôtre tarde à naître. Entre les deux naissent les monstres, les haines. Soyez humbles, courageuses et pugnaces. À vous regarder, ils s'habitueront.
Faaitoito!