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"Travail, travail, travail ! C’est ça son truc", prévient Marcel Tuihani père


Marcel dit "Mate" Tuihani, père, ici à droite en compagnie de Gaston Flosse et se son fils Marcel, élu président de l'Assemblée de Polynésie lundi
Marcel dit "Mate" Tuihani, père, ici à droite en compagnie de Gaston Flosse et se son fils Marcel, élu président de l'Assemblée de Polynésie lundi
PAPEETE, 15 septembre 2014 - Dans les tribunes de l'Assemblée, lundi matin, il a assisté à l'élévation de son fils, Marcel Tuihani, 42 ans, à la tête de la 3e institution de la Polynésie française.
Dans la famille Tuihani, l'homonymie a été levée avec l'emploi du surnom "Mate", pour désigner le père. Le trésorier du Tahoera'a huira'atira, engagé de la première heure auprès de Gaston Flosse, bâtisseur des "tomite" du parti politique, voit son dévouement transformé par l'accession de son fils à l'une des plus hautes responsabilités institutionnelles du Pays. Mais il prévient : "il sera très exigeant dans le travail".

L’accession de votre fils, Marcel, à la Présidence de l’Assemblée de la Polynésie française, est-ce la rançon de votre dévouement au sein du Tahoera’a Huira’atira ?

Mate Tuihani : Ce n’est pas une rançon, c’est un plaisir. Et je suppose que pour lui c’est un plaisir et un choix. C’est un garçon très structuré, travailleur, volontaire, dans le sens où il a la volonté de faire des choix et de les poursuivre. Je suis fier pour lui et je suis sûr qu’il étonnera ses messieurs un peu ronronnant qui sont là-dedans.

Gaston Flosse disait ce matin, avec une note d’humour, que bébé Marcel Tuihani avait été nourri au lait de fe’i. Vous confirmez ?

Mate Tuihani : Bien sûr. Mais je n’ai jamais obligé mes enfants à boire du « lait de fe’i ». Mon fils aîné, qui est décédé, était bleu. Je n’ai jamais tenté de lui faire changer d’avis. J’ai laissé mes enfants libres de leurs choix. Marcel m’a suivi. Peut-être parce que nous avons le même prénom. Mais c’est vrai qu’il connaissait bien mes choix évidemment. Mais ce n’étaient pas des sujets de conversation à la maison.

Quelle sera la marque de fabrique « Marcel Tuihani », au perchoir selon vous ?

Mate Tuihani : Travail, travail, travail ! C’est ça son truc. Ce n’est pas un bringueur. L’alcool ce n’est pas son truc. Ils vont travailler et il sera très exigeant dans le travail.

Le fait qu’il ne parle correctement pas le Tahitien, n’est-ce pas source de difficultés pour lui à ce poste ?

Mate Tuihani : Il s’y met et il va vite évoluer. Il est déjà en train d’y travailler. Vous savez, il y a chez lui un trait de caractère qui l’empêche de faire amateur. C’est pour cela qu’il n’aime pas trop parler en Tahitien, pour l’instant. Il est trop adepte de la perfection. Mais il sait qu’il doit s’y mettre et il s’y met.

Comment se fait-il qu’il ne possède pas sa langue maternelle ?

Mate Tuihani : C’est la faute de l’ancien système éducatif. Il était interdit de parler Tahitien : on était puni. Ma femme et moi-même avons toujours parlé Français à nos enfants. C’est ça, ça vient de là.
Mon fils aîné parlait Tahitien grâce à ses copains de quartier, à Faa’a
. [Marcel] non. Mais là aussi, il va nous étonner, vous allez voir d’ici un an.

Rédigé par JPV le Lundi 15 Septembre 2014 à 13:25 | Lu 2698 fois