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Tea Frogier dénonce une "politique de sur-rémunération" au village d’enfants SOS


Tea Frogier, la ministre en charge des solidarités.
Tea Frogier, la ministre en charge des solidarités.
PAPEETE, 9 juin 2016 - Interpellée au sujet de l’avenir du Village d’enfants SOS de Papara, Tea Frogier a critiqué la gestion de l’établissement.

"La cause essentielle de la trajectoire de faillite structurelle de l’association réside dans sa politique salariale et sa politique d’embauche sans ressources suffisantes pour faire face aux charges nouvelles nées de telles politiques", a pointé la ministre en charge de la solidarité, jeudi lors de la séance des questions orales au gouvernement. Tea Frogier venait d’être interpellée par la représentante de la majorité Béatrice Lucas au sujet de l’avenir de l’association Village d’enfants SOS de Papara "suite à la parution récente d’un article de presse faisant état de la situation financière préoccupante de cette structure".

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"La collectivité ne saurait être tenue pour responsable (…) des orientations de gestion des dirigeants", a-t-elle martelé depuis la tribune du gouvernement après avoir rappelé que la subvention de fonctionnement accordée en 2016 à l’association est de 143,9 millions Fcfp, en progression de près de 44 % depuis 2010 dans un contexte où la capacité d’accueil du centre est demeurée de 60 places.

Une analyse que conteste vivement le trésorier, bénévole, de l’association : "Le plateau technique proposé par le Village d’enfants SOS est élaboré en relation directe avec Village d’enfants SOS France, qui fait partie d’un réseau international (KDI) pour une expérience qui a aujourd’hui plus de 70 ans", précise François Coudert. "Nous n’improvisons pas. Nous avons un vrai savoir-faire acquis en 20 ans. Les effectifs salariés sont à peu près constants depuis une quinzaine d’année. Nous embauchons 26 personnes, ce qui, compte tenu des temps partiels, fait un petit peu moins en équivalent temps plein".

Le Village d’enfants SOS de Papara a été créé en 1994, à l'appui d’une convention d’accompagnement passée avec la collectivité, afin de renforcer le dispositif d’accueil des enfants en difficultés et d’éviter l’éclatement des fratries. Depuis 2009, tous les postes nécessaires au fonctionnement du centre de Papara sont compensés financièrement par le Pays sur une base de 90 % de leur équivalent dans la fonction publique territoriale.

"On nous reproche de surpayer", relève aussi François Coudert, "Je me demande en vertu de quoi peut-on faire cette affirmation. Trouvez-moi dans l’administration – puisque c’est le référent de la direction des affaires sociales lorsqu’ils expriment ce reproche –, trouvez-moi l’équivalent d’une mère SOS. Allez chercher, dans l’administration, un agent disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pour faire ce travail… Tout dépend de ce dont on parle. Ce que nous soutenons, c’est que (…) la politique systématique d’assèchement des réserves financières pratiquées par les Affaires sociales, qui consiste à ne payer qu’une fraction de ce que nous dépensions de manière à ce que nous utilisions toutes nos ressources, touche à sa limite aujourd’hui. Et parler de faillite, c’est un peu facile dans ce contexte".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 9 Juin 2016 à 15:48 | Lu 7023 fois