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"Tapati : le festival du centre du monde", un reportage au cœur de Rapa Nui sur TNTV


Depuis une quarantaine d'années, la Tapati se déroule pendant trois semaines sur l’île de Pâques. En février dernier, Mike Leyral a suivi ces épreuves traditionnelles. Son reportage sera diffusé le 11 juin à 19h25, sur TNTV.

Chaque année, les Rapa Nui (nom polynésien des habitants de l’île) se confrontent au travers d’épreuves sportives et culturelles pendant la Tapati.

Durant trois semaines, ils rament sur des pirogues traditionnelles en bambou, courent en portant des fruits, nagent en pleine mer, dansent et chantent sur des rythmes polynésiens et sud-américains … Mike Leyral, le rédacteur en chef adjoint de TNTV, a suivi ces festivités pascuanes en février dernier. "L’ambiance est incroyable. Lors du Heiva, on doit avoir 10 ou 20% de la population tahitienne qui participe, et c'est déjà magnifique. Là, c’est toute l’île qui est mobilisée", relate le journaliste.

Pour la Tapati, l’île se divise en deux clans. Jeunes et moins jeunes se retrouvent pour s’affronter depuis une quarantaine d'années.
Pour la première fois, aucune candidate ne s’est présentée à l'élection de la reine de l'île. "Cette élection coûte cher et crée parfois des discordances entre les familles", explique Mike Leyral.

Ce sont donc deux fiers Aito (guerriers), Terai Atan et Meamea, qui ont représenté les couleurs de leurs camps. "Le but de ces jeux est de perpétuer les traditions", continue le journaliste. Comme lors des séances de pêche en apnée, à 30 mètres de profondeur : les pêcheurs attendent que le poisson passe devant le corail et le transpercent à bout portant avec une pique traditionnelle.

Autre épreuve phare de la Tapati : la course à cheval. "Ils montent à cru, partent à toute allure … J’ai été ému par un enfant de douze ans qui a gagné alors que son frère était lui-même décédé à cheval, il dit que c'est le mana de son frère qui le porte", commente Mike Leyral devant son ordinateur, en train de monter les dernières images de son magazine. Pendant longtemps, le cheval fut le principal moyen de locomotion des Pascuans. La voiture le remplace progressivement, mais l’animal tient toujours une grande place dans la vie des Rapa Nui.

Influences marquisiennes et chiliennes

L’origine de la population reste un des mystères de l’île de Pâques. Elle est polynésienne, sans aucun doute, mais d'où vient-elle exactement ? Selon certains mythes Rapa Nui, elle pourrait être originaire des Marquises. "Ce sont des légendes. Cependant, des liens forts existent entre les Marquises et l’île de Pâques aux niveaux de la danse, de la culture et de la langue", commente Mike Leyral qui s’est déjà intéressé au sujet en 2012. Il avait alors réalisé un documentaire présenté dans les écrans océaniens du FIFO, intitulé Rapa Nui, fille des Marquises.

A la pointe du triangle polynésien, les habitants de l’île de Pâques sont de nationalité chilienne. Ils parlent Rapa Nui et espagnol, leur musique mélange chants polynésiens et sons d’accordéon sud-américain. Pendant la Tapati, comme pour le Heiva, la danse et le chant sont omniprésents avec des épreuves qui durent quatre heures, chaque soir. Ouverts au monde, les Rapa Nui ont l’habitude de voir débarquer 2000 à 3000 touristes par semaine pendant l’année. Ce qui ne les empêche pas de conserver leur culture millénaire et mystérieuse…

"Tapati : le festival du centre du monde" sera diffusé dans la série "TNTV Reportages" débutée par Mike Leyral en septembre dernier. Des magazines qui permettent de découvrir des facettes de la Polynésie souvent mal connues, en tout cas de manière plus approfondie qu'au journal télévisé. Des Evasan à la fabrication du monoï en passant par la trisomie, ou même l'histoire miraculeuse de Soeur Morgan Taylor, les sujets les plus variés y sont abordés. Vous pouvez retrouver tous ces magazines ICI

La Farendula, épreuve haute en couleur

La Farendula reste un des gros évènements de la Tapati. Touristes et locaux trempent quasi nus dans des baignoires en argile naturelle puis leurs corps sont peints de manière traditionnelle par des artistes s’inspirant notamment du Rongo-Rongo, l’écriture ancestrale, toujours indéchiffrée. Certains se parent d’atours comme de véritables têtes de poissons morts. Pour le défilé, les Rapa Nui sculptent des chars pendant des mois. Des Moaï en bois, ou d'autres figures ancestrales comme l'homme-oiseau, sont fixées dessus. S’ensuit un immense carnaval dans l’unique village de l’île de Pâques, Hanga Roa. Les meilleurs chars et parures rapportent des points à l’un des deux clans formés pour la Tapati.

Rédigé par Noémie Debot-Ducloyer le Mardi 9 Juin 2015 à 15:40 | Lu 1292 fois