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Tahiti d’antan : Un regard sur le passé d’Arue


ARUE, le 27 mars 2017. Tahiti Heritage vous propose de continuer la visite de Tahiti, entamée avec Pirae, en parcourant un album d’images anciennes que la commune d’Arue nous a ouvert.

Le bar dancing Lafayette, haut lieu des bringues tahitienne

Construit en 1960, côté montagne, presque en face de l'actuel Radisson, le bar Lafayette a été le haut lieu des nuits folles de Tahiti jusqu'en 1973. On s'y rendait après 23 heures, à la fermeture du Quinn's de Papeete pour y continuer la bringue jusqu'à l'aube.
Charles, un nostalgique de ces soirées du bar témoigne : "Imaginez une grande cabane, bâtie sur pilotis, un toit et pas de murs. La brise la traverse, salée lorsqu'elle vient de l'océan, sucrée quand elle a passé sur les jardins alentours. Il est minuit. Pas une table, pas une chaise de libre. L'orchestre composé de guitares, flûtes, calebasses est installé au centre, dans une rotonde. Les danseurs tournent autour. Ils tournent lorsqu'il s’agit de fox-trot, de bostons ou de javas ; mais, pour le upa-upa, on ne tourne plus. On regarde. On regarde les trois ou quatre tahitiennes qui viennent se produire en public. Les danseuses, les cheveux pendant jusqu'aux genoux, les bras frémissants, le torse secoué d'une houle orageuse, entrent en transes, et, finalement, c'est une sorte de possédée qui se débat devant vous. Cette danse est un aphrodisiaque irrésistible."
Un ancien marin écrit, plus prosaïque : "il n’y avait pas, là-bas, que des poulettes plutôt de "grosses poules".
Dans les années 60, le bar dancing Lafayette était en bambou avec de grandes ouvertures sur l’extérieur.
Dans les années 60, le bar dancing Lafayette était en bambou avec de grandes ouvertures sur l’extérieur.

L’orchestre du Lafayette en 1958
L’orchestre du Lafayette en 1958

La Maison de James Norman Hall

L’écrivain américain James Norman Hall, auteur, avec Charles Nordhoff, des « Mutinés de la Bounty » et de bien d’autres œuvres, s’est installé à Tahiti dans les années 1920. Le district de Arue où James Norman Hall choisi de faire construire sa maison était à l’époque calme et sauvage, idéalement situé face à la baie de Matavai. « Papa Hall » y vécut de longues années avec son épouse tahitienne Sarah Teraureia Winchester, surnommé « Mama Lala », et leurs enfants Nancy et Conrad.
En 2002, la maison est fastidieusement reconstruite à l’identique, jusqu’au plus petit détail, pour devenir un musée. Même le jardin retrouva sa gloire passée.
La maison James Norman Hall en 2002, transformé en musée. Photo Tahiti Heritage
La maison James Norman Hall en 2002, transformé en musée. Photo Tahiti Heritage

Normann hall et une partie de sa famille en 1932, dans le salon de sa maison d’Arue
Normann hall et une partie de sa famille en 1932, dans le salon de sa maison d’Arue

Uru de la Bounty

L’arbre à pain, un Uru, de Arue est l’un des descendants directs de l’un des 2000 plants que le capitaine Bright envoya en Jamaïque et à Saint-Vincent lors de la seconde expédition du navire La Bounty en 1792, destinés à nourrir les esclaves.
En 1961, la réplique du navire La Bounty recueillît en 1961, à la Jamaïque, l’un de ces pieds d’arbre à pain pour le transporter à Tahiti. Un geste symbolique émouvant ! Celui ci a été planté par la Société Nationale de Géographie des États-Unis d’Amérique et les élèves de l’école de Arue, le 4 mars 1961, en compagnie de Nancy Hall dans la cour de la mairie d’Arue, à l’époque.
Nancy Hall Rutgers plantant le Uru en juillet 1962. Photo National Geographic
Nancy Hall Rutgers plantant le Uru en juillet 1962. Photo National Geographic

La colline du Tahara’a

La pointe du Tahara’a en forme de baleine en 1900. Photo Franck Homes.
La pointe du Tahara’a en forme de baleine en 1900. Photo Franck Homes.

Cette illustration de 1800 a un petit côté idyllique qui en fait tout le charme. On aurait envie d'y être.
Cette illustration de 1800 a un petit côté idyllique qui en fait tout le charme. On aurait envie d'y être.

La baie de Matavai vu du col du Tahara’a vers 1910.
La baie de Matavai vu du col du Tahara’a vers 1910.

Vue exceptionnelle de la pointe de Outou’Ai’Ai en 1899. Photo Henri Lemasson
Vue exceptionnelle de la pointe de Outou’Ai’Ai en 1899. Photo Henri Lemasson

La plage d’Arue en 1950, un peu avant le marché et le stade actuel. Photo Sincère
La plage d’Arue en 1950, un peu avant le marché et le stade actuel. Photo Sincère

La Saintonge

Une part de vie. La Saintonge, c’était le nom donné à la maison que Victor Raoulx construisit vers 1892-1893 et qui est devenue l’hôtel de ville de Arue. Le domaine avait été baptisé par son bâtisseur du nom de « La Saintonge », le nom d’une ancienne province de l’ouest de la France correspondant au sud de l’actuel département de la Charente-Maritime.

la Saintonge. Coll Mairie de Arue
la Saintonge. Coll Mairie de Arue

Le magasin Abe

Situé le long de la route de ceinture, entre la mairie d’Arue et Tearapae, le magasin Abe a été construit en avril 1951 par Abe Umankwaï. Ce magasin rouge a connu a ses débuts un grand succès du fait qu’on ne rencontrait plus de ce type d’approvisionnement alimentaire avant le village de Faaone ! Ce magasin avait été édifié sur un terrain loué 50 ans par Taaroa Teauna et a connu les moments forts du Tahiti d’antan, comme le tournage du film Bounty dans les années 60, où l’équipe cinématographique n’avait d’autre choix de magasin pour se ravitailler.
C’était fort pratique car lorsque le magasin était fermé, il suffisait de crier un peu fort pour appeler le commerçant qui de suite descendait entrouvrir sa porte.
En 2011, au bout de soixante et ans et loyaux services, la bâtisse en bois était devenue dangereuse et il n’y a eu d’autre choix que de la démolir.

Le magasin Abe de Arue en 1974. Coll. Mairie de Arue
Le magasin Abe de Arue en 1974. Coll. Mairie de Arue

Le camp d’Arue

Vue aérienne de l’entrée principale du camp d’Arue CEP, sur la route de ceinture, en 1960. Au fond, les collines de Erima. Photo Daniel
Vue aérienne de l’entrée principale du camp d’Arue CEP, sur la route de ceinture, en 1960. Au fond, les collines de Erima. Photo Daniel

les travaux dans les marécages pour la construction du camp d’Arue CEP
les travaux dans les marécages pour la construction du camp d’Arue CEP

Le cimetière chinois

Bien que le rêve de tout chinois soit de dormir son dernier sommeil sur la terre des ancêtres, ceux de Tahiti ont tenu à organiser sur le flanc d’une colline d’Arue, au kilomètre 4, un cimetière qui leur soit réservé. C’est un des lieux les plus surprenants de l’île. Un portique sur lequel on lisait : « Chemin du repos éternel » y conduisait
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Le Drive-in

Dans les années 70, il y avait à Arue à l'emplacement du magasin Carrefour, un drive-in qui a fait le bonheur des ados et des familles. Il était ouvert en fin de semaine et proposait au moins deux films par séances. « C'était un lieu de rendez-vous vraiment sympa. On y allait en famille avec peu'e, couvertures, coussins et l’on s’installait tous à l’arrière du pick-up. On posait le haut-parleur sur le bord de la portière, mais parfois ça ne marchait pas et on demandait aux voisins de monter leur son .... De plus on avait droit aux commentaires en live sur le film... ça gueulait souvent. Certains sortaient les ukulele et les guitares... peut importe le film. Ca finissait quelques fois en bringues »

Sources : Fonds photographique de la mairie de Arue et Collection Tahiti Heritage
Tahiti d’antan : Un regard sur le passé d’Arue

Rédigé par TAHITI HERITAGE le Lundi 27 Mars 2017 à 11:05 | Lu 7514 fois
           



Commentaires

1.Posté par Pierre Carabasse le 27/03/2017 14:20 | Alerter
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Bonjour, pour la photo de l'entrée du camp d'Arue, il doit y avoir une erreur de frappe : c'est plutôt 1980. Car le chantier a commencé début août 1963 (j'étais régulateur de chantier sous les ordres sur lieutenant Nerrand).

2.Posté par CITRUS le 27/03/2017 17:27 | Alerter
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comme DAB , PIERRE
tu est une des rares mémoire de la Polynésie
tu est a toi seul une bibliothèque
RESPECT a toi
porte toi bien

3.Posté par Ph Guillon le 27/03/2017 18:27 | Alerter
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quelle bonne idée que cet article Je me rappelle l'ouverture de ce Drive-in d'Arue; c'était avant 1970, plutôt vers 1964; J'avais dans les 12 ans; C'était génial; on y allait en voiture et tout le monde se regardait, aussi étonnés les uns que les autres d'être au cinéma dans son propre véhicule; On amenait des bonbons chinois et du fanta et l'on ne voyait pas tout le film, gênés par le plafond de la voiture et les parents placés devant. Mais peu importe, le train de la modernité était lancé et nous étions dedans tous ensembles. Tout le monde était subjugué et personne n'osait se faire remarquer. alors....
Le témoignage précédent avec les ukulele et les guitares est tout simplement topissime et j'imagine avec amusement cette déviance qui a dû en agacer bien d'autres...

4.Posté par yves le 28/03/2017 03:37 | Alerter
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que de souvenirs !
le Div-in , c'était en 67 , jeune appelé du contingent , c'était la premiere fois que je mettait un pied dans un cinéma en plein air !
apres on allait au pitaté ou au quins , boire quelques manuia et danser !

5.Posté par Chaval le 28/03/2017 06:29 | Alerter
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Souvenirs d'un Tahiti bon enfant, peu de voitures, des soirées mémorables au Quinn's, au Bar Lea, au Col bleu, au Lafayette terminus après la fermeture des autres dancings, un Tahiti souriant (c'est toujours vrai mais moins qu'avant), le tour de l'île en trucks avec guitares et ukulele, l'odeur du tiare et des ti panier, le bon temps quoi. Pas de clôtures autour des fare contrairement à notre époque actuelle où tout le monde se barricade derrière un mur de parpaing. Ne nous plaignons pas trop tout de même malgré l'augmentation des vols, des agressions, c'est l'évolution, pas la bonne c'est sur. La Polynésie reste toutefois un lieu privilégié, vivons en harmonie et ignorons les aigris et les racistes qui dénaturent le fenua.

6.Posté par simone grand le 28/03/2017 08:06 | Alerter
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juste une faute d'orthographe: c'est capitaine Bligh et non Bright

7.Posté par maeava85 le 30/03/2017 22:41 | Alerter
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je me rappelle des samedis au drive in. Il y avait 2 films et comme déja dit on mangeait des bonbons chinois et des twisties. En général on s'endormait avant le fin du 2ème film et je me réveillais le dimanche matin dans notre maison de farepiti