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Table ronde et réunion publique deux temps forts de la semaine du mono’i


PAPEETE, le 16 novembre 2016 - La semaine du mono’i démarre ce jeudi. En plus des quatre espaces fixes ouverts tout au long de l’événement deux rendez-vous sont à noter : une réunion publique sur un projet de mise en place d’un conservatoire du tiare au parc Paofai et une table ronde sur la revalorisation de la cocoteraie en Polynésie.

Le thème de la table ronde organisé lors de la semaine du mono’i est : "Plan de valorisation de la cocoteraie, ou comment passer d’une politique du tout coprah à une stratégie de (re)valorisation de la cocoteraie polynésienne ?". Ont été invités des d’experts, élus et entrepreneurs privés des secteurs alimentaires, cosmétiques, mais aussi des élus "pour que des décisions soient prises", répètent les organisateurs.

Les cocoteraies polynésiennes sont des vieilles dames. Elles ont une soixantaine d’années, ce qui pour des cocotiers est remarquable. L’impact sur leur productivité n’est pas négligeable. "Le rendement actuel des cocoteraies est entre 30 % et 40% en Polynésie" rapporte Hitihiti Montaron, la directrice opérationnelle du Comptoir Polynésien. Lorsqu’elle peut, elle aide aussi ses parents qui fabriquent de l’huile vierge et coco à Bora bora, elle voit donc les cocos arriver. "Il y a moins de chair, moins de lait et donc moins d’huile."

"Il faudrait donc renouveler les pieds, mais avec quelle espèce ? Nous avons besoin de spécialistes, de formation, il faut un programme pour changer les pieds mais aussi plus globalement un programme de gestion du secteur", ajoute celle qui abordera dans ce contexte le sujet des utilisations des cocos (voir encadré). "On peut faire tellement de choses avec : des arômes alimentaires, du charbon actif à partir de la coque, du combustible, de l’artisanat avec es fibres et le bois, des cordages, tapis, matelas, siège de voiture…"

Mais, le renouvellement soulève un certain nombre de questions, par exemple sur les espèces à sélectionner. Taivini Teai, maître de conférence à l’université de Polynésie française, chercheur en substances naturelles, phytochimie, activités biologiques au sein de l’unité mixte de recherche rappelle qu’il y a une Appellation d’origine depuis 1982, que cette appellation pose un cadre de production : lieu de culture des cocotiers, méthode d’extraction et d’affinage, macération d’une quantité définie de Tiare tahiti dans une huile de coco raffinée. Faut-il ou non changer les espèces de cocotier pour privilégier des arbres plus adaptés ? L’introduction de nouvelles espèces aura-t-elle une influence sur la qualité de l’huile et donc sur l’appellation ? Sachant que, depuis 1992, les outils de contrôle pour vérifier l’appellation ont évolué. Ils sont plus fins et performants. Le chercheur a son avis sur le sujet, il pense que ce qui fait le mono’i de Tahiti, ce n’est pas tant l’espèce de cocotier cultivé que le processus d’extraction et de raffinage. "Il ne faut surtout pas déplacer, ni changer quoi que se soit à l’Huilerie de Tahiti." Toutes ces questions et d’autres seront posées ce vendredi lors de la table ronde. Une note de synthèse des échanges sera transmise aux autorités de l’État et du Pays.


Conservatoire du tiare à Paofai en 2018

À l’initiative de l’Institut du monoï et du service des pars et jardins et de la propreté, le projet de conservatoire du tiare prend forme. "On y pense depuis une année et on a saisi l’occasion de la semaine du mono’i pour le présenter et le partager avec le plus grand nombre", indique Guillaume Raynal, chef du service des parcs et jardins et de la propreté. Ce projet consiste à planter différents espèces de Gardenia (les tiare) et des cultivars de Gardenia taitensis (tiare tahiti) à la vue de tous. Quatre espaces répartis autour des fare côté mer du parc Paofai ont été choisis, ils représentent 800 mètres carrés environ. Pour ce faire, les acteurs du projet vont récupérer des plants à Tahiti mais aussi dans les îles. Ces plants seront installés dans une pépinière de Papare. Enfin, quand ils auront atteint une taille convenable, ils seront déplacés à Paofai. L’objectif de ce conservatoire est multiple. Il s’agit de conserver les espèces, comme son nom l’indique mais aussi de faire de la sensibilisation et vulgarisation, de la recherche, de la communication autour du tiare et plus globalement du mono’i. L’inauguration est prévue fin 2018.

Table ronde et réunion publique deux temps forts de la semaine du mono’i
Pratique

Les rencontres auront lieu dans l’espace "culture et éducation" dans la matinée du vendredi 18.
De 9 heures à 10 heures, réunion publique : "projet de création du 1er conservatoire du Tiare Tahiti" organisée par le Service des parcs et jardins et de la propreté et le Groupement interprofessionnel du monoï de Tahiti.
De 10h30 à midi, table ronde sur le thème de la cocoteraie "Plan de valorisation de la cocoteraie, ou comment passer d’une politique du tout coprah à une stratégie de (re)valorisation de la cocoteraie polynésienne ?". Une dizaine d’experts, élus et entrepreneurs privés des secteurs alimentaires, cosmétiques… sera présente.
Matinée porte ouverte à l’Huilerie de Tahiti à Motu Uta de 9 heures à 11h30 : Visite guidée. Navettes gratuites au départ de la Maison de la culture toutes les 30 minutes.



Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 16 Novembre 2016 à 13:59 | Lu 1153 fois