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Sea Shepherd, gardien de nos requins


Jean-Marc Mahiatapu, président de l'antenne Sea Shepherd à Tahiti (à droite), aux côtés de Yves-Michel Denis, vice-président.
Jean-Marc Mahiatapu, président de l'antenne Sea Shepherd à Tahiti (à droite), aux côtés de Yves-Michel Denis, vice-président.
PAPEETE, le 2 février 2015. Depuis 2011, Sea Shepherd a une antenne à Tahiti. Leur mission : soutenir les actions internationales des « Bergers de la mer » et aussi être vigilants face à la pêche ou à commercialisation de tout ou partie des requins, deux pratiques interdites au fenua.



Le logo de Sea Shepherd blanc sur fond noir ne passe pas inaperçu. « C'est un peu voulu ce côté agressif. Certaines de nos campagnes sont agressives », reconnaît Yves-Michel Denis, vice-président de Tiaimoana, l'antenne locale de Sea Shepherd. « Sea Shepherd cela signifie le berger de la mer. Sur le logo, à côté du crâne, on retrouve le bâton de berger et le trident de Neptune, le dieu de la mer. Sur le crâne, un dauphin et un cachalot sont esquissés. Le crâne, c'est pour représenter ce que l'homme est en train de semer sur la terre, la mort ».

À l'international, on connaît surtout Sea Shepherd pour leurs actions contre les baleiniers japonais. En 2011, après le passage du bateau Gojira (aujourd'hui le Brigitte Bardot) de Sea Shepherd, Yves-Michel Denis décide de monter une antenne locale de l'association internationale avec l'aide de l'antenne en Australie. Taimoana, constituée en association loi de 1901, représente ainsi Sea Shepherd en Polynésie. Jean-Marc Mahiatapu le rejoint peu après et devient le président de la structure. Aujourd'hui, l'association revendique une trentaine de membres.

Son but premier est de collecter des fonds
pour financer les grandes compagnes de Sea Shepherd contre les baleiniers japonais ou aux îles Féroé, où tous les ans, la population s'adonne à la mise à mort de plusieurs centaines de globicéphales dont la route de migration passe dans leur région. « Notre but est d'être vigilant et de surveiller tous les abus pour contre-attaquer », souligne Yves-Michel Denis. « Mais on intervient toujours dans le cade légal. Sea Shepherd intervient quand personne d'autre ne le fait ».


Des dents de requins vendues en ville

En Polynésie, les membres de Sea Shepherd sont vigilants sur le sort réservé aux requins. « Cet animal est au sommet de la chaîne alimentaire. Il mange les poissons blessés, malades... », insiste Yves-Michel Denis. « Dans un atoll, la vie est super concentrée. Si vous enlevez les requins, vous n'aurez plus de poissons. Ils n'auront pas enlevés les poissons malades et blessé.»

Au fenua, depuis 2006, il est interdit de pêcher les requins et de détenir tout ou partie de l'animal quels que soient leurs objets. Le commerce, la mise en vente et l'achat de tout ou partie du requin, y compris monté en article de bijouterie, sont interdits. Même le requin Mako a rejoint la liste en 2012.

Récemment, Sea Shepherd a constaté qu'un restaurant proposait de la soupe d'ailerons sur son menu. L'association a donc déposé plainte pour commercialisation d'ailerons de requin auprès du parquet de Papeete. Tiaimoana surveille avec attention aussi les commerçants qui vendent des dents de requin à Papeete. Ces dents proviennent souvent de petits requins, comme les pointes noires.

Ces militants de Sea Shepherd sont également opposés
au shark-feeding en Polynésie. « Cela donne de très mauvaises habitudes aux animaux. Ce qui les protège, c'est leur peur de l'homme. S'ils se familiarisent avec l'homme, cela va entraîner des problèmes de sécurité pour les plongeurs, mais aussi les requins.

En 2012, le Pays a intégré le requin mako, la seule espèce qui n'était jusqu'ici pas à l'abri des pêcheurs, à la liste des espèces protégées. Cette décision a permis de créer le plus large sanctuaire pour requins au monde, c'est-à-dire une zone de protection pour toutes les espèces de squales. « C'est cela qui devrait être mis en avant pour les touristes ».

Contacts :

Mail : [email protected]
Facebook : Sea Shepherd Tahiti
Tél. 87 77 15 07 ou 87 29 82 07

Shark Girl cette semaine au Fifo

Le documentaire Shark Girl est en compétition cette semaine pour 12e Festival international du film documentaire océanien.
Madison Stewart, spécialiste du requin au sein de l'association Sea Shepherd, est une Australienne qui, dès son plus jeune âge, a plongé sur la Grande Barrière de corail et s’est passionnée pour les requins. Or la pêche met aujourd’hui leur population en danger. Madison les filme et s’est lancée dans un combat pour les réhabiliter, faire comprendre leur utilité ainsi que les dangers entraînes par la consommation de leur chair.
Le film sera diffusé mardi à 15 heures, mercredi à 10 heures, jeudi à 20 heures et dimanche à 9h35.

Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 2 Février 2015 à 16:52 | Lu 2461 fois