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Révocation de Christophe Bouriat : Howell invoque la « perte de confiance »


Patrick Howell s’est expliqué hier pour la première fois sur la révocation du directeur du CHPF.
Patrick Howell s’est expliqué hier pour la première fois sur la révocation du directeur du CHPF.
Papeete le 29 juillet. Sans surprise, le Conseil des ministres a pris ce mercredi un arrêté mettant fin aux fonctions du directeur de l’hôpital, Christophe Bouriat. C’est l’épilogue d’un feuilleton déclenché le 5 juillet lorsque Tahiti Infos avait révélé la volonté du Pays de se séparer du patron de Taaone, onze mois seulement après son arrivée. Après le Conseil des ministres, Patrick Howell, ministre de la Santé, est venu s’expliquer pour la première fois devant la presse sur les raisons qui l’ont conduit à enclencher cette procédure de révocation. « Certains ont utilisé l’argumentation anti-popa’a et cela me navre. C’est nul et non avenu », s’est d’abord défendu le ministre avant d’expliquer les vraies raisons du divorce d’avec son directeur.

« Par deux fois – dans des périodes que je dirai « chaudes » – j’ai appelé au téléphone le directeur et il n’était pas au bout du fil. La direction du CHPF est une direction fonctionnelle, avec un agent qui bénéficie d’une position très intéressante, et l’usage veut que lorsque son supérieur hiérarchique appelle le directeur de l’hôpital il doit répondre rapidement. Et par deux fois je n’ai pas eu de réponse. Conformément à la devise jamais deux sans trois, je me suis dit : ça commence à bien faire ! Par deux fois l’hôpital s’est retrouvé sans directeur alors que l’hôpital était en grève. Je n’ai pas trouvé cela admissible ». De fait il estime que Christophe Bouriat aurait dû être sur le pont lors des grèves pour « créer les conditions de reprise du travail ».

Face à ce que Howell appelle « une perte de confiance » il a décidé de mettre un terme aux fonctions du directeur. Après un entretien préalable avec l’intéressé et son avocat, Me Quinquis, le ministre s’est expliqué devant le conseil d’administration du CHPF le 24 juillet. « Les droits de la défense ont été respectés », explique-t-il. C’est d’ailleurs lors de ce CA que les représentants des médecins ont, avec l’accord du ministre, lu une lettre de défense de Bouriat. Ce qui n’a pas empêché les administrateurs de donner un avis favorable à la révocation. Et à ceux qui pensent que le ministre a pris parti pour des syndicats, il répond que « c’est nul ! Mes réalités à moi dans le relationnel avec mon directeur sont différentes des réalités des syndicats. Ces derniers se sont positionnés par rapport à leurs réalités - et c’est leur droit - mais aussi moi je me positionne par rapport à ma réalité. Ce qui m’amène à la conclusion que je ne peux pas continuer à travailler avec ce directeur ».

Le ministre a ensuite confirmé que la direction par intérim a été confiée à James Cowan et que la fin de mission effective de Christophe Bouriat prendra effet à son retour de vacances le 10 août. Ce n’est pas une révocation pour faute: le directeur est remis à la disposition de la fonction publique - dont il était détaché. « Les services juridiques » règleront l’aspect financier de la séparation.
Pour la succession définitive, la piste Charles Marty (révélée mardi par nos confrères de la Dépêche) est une « potentialité, mais pas la seule » a confié le ministre.



Rédigé par Bertrand Parent le Mercredi 29 Juillet 2015 à 15:22 | Lu 1663 fois