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Retraites : le Sdiraf interpelle Edouard Fritch dans une lettre ouverte


Emile Vernier (photo d'archives).
Emile Vernier (photo d'archives).
PAPEETE, le 22 mars 2017 - Le président du Sdiraf, Emile Verdier, a déposé une lettre ouverte au président du Pays, Edouard Fritch, ce matin. Le syndicat de défense des intérêts des retraités actuels et futurs (Sdiraf) interpelle le patron du gouvernement sur la situation des retraites.

"Vous le savez, ce sont des milliers de familles polynésiennes qui vivent grâce aux pensions de retraites versées par la CPS. Sans ces pensions, ces familles se retrouveraient en position de très grande précarité. Est ce cela que veut notre gouvernement ?", interroge l'auteur de la lettre ouverte, Emile Vernier, président du Sdiraf. la lettre a été déposée ce matin à la présidence, à l'attention du chef du gouvernement, Edouard Fritch.
Le syndicat souhaite alerter les élus sur l'urgence d'une réforme de la protection sociale généralisée, dont font partie les retraites.

"Dès votre accession aux fonctions de Président de la Polynésie française en septembre 2014, vous avez annoncé, lors de votre discours d’orientation budgétaire devant les élus de l’Assemblée, que la PSG en général et la retraite en particulier connaissaient de grosses difficultés financières. C’est la raison pour laquelle vous avez mis sur pied un groupe de travail chargé de faire des propositions pour réformer la PSG. Une douzaine de réunions a eu lieu entre février et août 2015. Le SDIRAF a toujours été présent à toutes ces réunions.
Finalement, à la fin des réunions, en août 2015, Madame la Ministre avait annoncé qu’elle allait préparer une feuille de mission et l’envoyer à tous les responsables de la société civile. Nous devions avoir 1 mois pour répondre à cette lettre de mission qui devait ensuite être transmise au CA du RGS de la CPS pour les premières applications. Malheureusement, rien ne s’est passé comme prévu et nous avons attendu vainement, la fin de 2015 et toute l’année 2016 que votre gouvernement prenne enfin les mesures nécessaires. Je me permets de rappeler que tous les rapports ou audits, commandés et payés par la CPS, arrivaient tous à la conclusion de l’urgence des réformes. L’année 2016 n’a rien donné. Et pourtant, à de nombreuses reprises lors de vos réunions de communes ou de quartiers, vous avez souvent parlé des situations très préoccupantes de la PSG, de la maladie, de la retraite, etc… Sans que cela ne soit suivi d’effets concrets."


Le Sdiraf rappelle aussi dans sa lettre que suite au changement de ministre en charge de la PSG, une nouvelle réunion s'est tenue avec les partenaires sociaux. "Dès le départ de cette bonne idée, les dés ont été pipés puisque les syndicats de salariés ont unanimement exigé du ministre en charge de la PSG « qu’on ne s’occupe pas de la retraite », mais seulement de la maladie. Le SDIRAF a énormément de mal à comprendre cette exigence, et encore moins l’attitude de notre ministre de la PSG."

Pour le Sdiraf, ces ateliers ont montré une nouvelle fois à quel point la situation des retraites étaient préoccupantes. Le président écrit quelques lignes plus loin que "l’absence de volonté du gouvernement laisse perdurer toutes sortes de rumeurs."

Enfin, dans cette lettre, le syndicat pose plusieurs questions au président du Pays en ce qui concerne la situation réelle de la trésorerie à la CPS, les dettes du territoire à la CPS... "i[Vous avez à plusieurs reprises parlé de courage à réformer. Quand aurez-vous le courage de prendre les réformes attendues depuis tant d’années et dont le report régulier a entraîné notre PSG dans une situation intenable ? [...] En 2017 et en 2018, plusieurs élections importantes vont avoir lieu : présidentielles, législatives, territoriales. Comment pourrait-on voter pour un groupe qui laisse la retraite CPS aller à sa perte ?"]i

Quelle suite donnera le président à cette lettre ouverte?

Rédigé par D'après un communiqué le Mercredi 22 Mars 2017 à 10:24 | Lu 1921 fois