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Rencontre avec l'association des soignants en pedopsychiatrie de Polynésie française


Rencontre avec l'association des soignants en pedopsychiatrie de Polynésie française

L’association des soignants en pédopsychiatrie de Polynésie française (ASPPF), représentée par son pré-sident, monsieur Loïc MASCROISIER, et sa trésorière, madame Béatrice TETUAVEROA, a rencontré ré-cemment madame RAOULX au siège du CESC.
Cette association regroupe des professionnels de santé concernés par la question des soins pédopsy-chiatriques. Ses objectifs sont en premier lieu de « défendre et de favoriser le développement du service public en matière de santé mentale, afin de concourir au respect des droits fondamentaux des enfants souffrant de troubles psychiatriques et permettre à tous un accès aux soins », dans le respect de la dignité humaine.

Sa mission est d’accompagner l’évolution des structures institutionnelles dans une action de pérennisa-tion des services existants, de participer à la création de structures indispensables à la prise en charge des patients, et de développer un réseau de collaboration entre les différents professionnels des sec-teurs sanitaires, médico-sociaux et pédagogiques.
La prise en charge pédopsychiatrique des jeunes patients est assurée institutionnellement sur le fenua par un service, dénommé « Etablissement d’hospitalisation de jour de pédopsychiatrie (JOPF juillet 2009), qui fonctionne avec deux structures, constituant deux « outils de soins » différents ; l’Hôpital de Jour (HDJ) et le Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel (CATTP) :
- l’hôpital de jour accueille les enfants présentant des troubles majeurs. Ces enfants bénéficient d’un suivi individuel à raison d’un mi-temps, si une scolarisation à temps partiel est possible, si-non, à temps plein (dans la journée, les enfants continuant de vivre dans leur famille en dehors de cette prise en charge thérapeutique intensive de jour) ;
- le centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP) est destiné à accueillir des enfants de 3 à 12 ans présentant des troubles psychiatriques « moins graves ». Sa particularité est, entre autre, d’organiser des activités thérapeutiques « médiatisées », en plus des consultations psy-chothérapeutiques, telles que le tir à l’arc, la plongée sous-marine, le poney, le conte, le théâtre … etc.
Ce service de pédopsychiatrie dispose théoriquement de 21 postes et soigne une quarantaine d’enfants par an environ. Il dépend toujours de la Direction de la Santé, même si le schéma territorial d’organisation des soins prévoit depuis 2003 son rattachement au CHPF, pour en faire un « service de secteur pédopsychiatrique ».
Malheureusement la conjoncture économique du Pays associée à l’instabilité politique a pris le dessus sur la raison. Ainsi, pas moins de 10 postes existants ont été supprimés et l’hôpital de jour est provisoi-rement fermé depuis 1 an. Cette situation de sous-effectif engendre des tensions au sein du personnel et un « turn over » important.
L’association a dénoncé cette situation il y a moins d’un an auprès des différentes autorités politiques par divers moyens : courriers, visite des institutions avec les enfants, présence dans les lieux publics (restaurants du centre ville ayant pignon sur rue, parc Bougainville…), appels téléphoniques, rencontres avec les ministres de la santé, communiqués de presse, reportages télévisés. Elle a encore rencontré le ministre Bertholon la semaine dernière pour lui en faire part.
Pour le président de l’ASPPF, l’absence de politique globale en matière de santé mentale ne favorise pas en finalité la cohésion sociale, mais tend à isoler les familles et marginaliser les jeunes handicapés mentaux.
Il attend des représentants de la société civile un partenariat pour réaliser une étude, un diagnostic de l’existant, et trouver les solutions idoines à la question de la psychiatrie pour construire le service public que ces patients sont en droit d’attendre. Il affirme que la commission de la santé mentale ne s’est pas réunie depuis plus de dix ans.

Rédigé par communiqué du CESC le Mercredi 2 Mars 2011 à 15:07 | Lu 1833 fois