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Remaniement en Indonésie: un ex-général controversé nommé ministre de la Sécurité


Jakarta, Indonésie | AFP | mercredi 27/07/2016 - Un ancien général et ex-commandant des forces armées indonésiennes accusé d'atrocités pendant l'occupation du Timor oriental a été nommé au poste-clé de ministre de la Sécurité dans le cadre d'un remaniement annoncé mercredi, un "revers" pour des ONG de défense de droits de l'homme.

Général à la retraite, Wiranto figure parmi les officiers de haut rang dont la responsabilité pénale avait été mise en cause par des procureurs des Nations unies pour de graves violations des droits de l'Homme au cours de l'occupation par l'Indonésie, de 1975 à 1999, du Timor Oriental, une ancienne colonie portugaise.

Environ 100.000 personnes avaient été tuées au cours du conflit, des crimes perpétrés par des milices soutenues et coordonnées par des membres des forces armées indonésiennes, de la police et des autorités civiles indonésiennes, afin de perturber la mise en application des résultats du référendum d'autodétermination.

Le Timor Oriental a formellement accédé à l'indépendance en 2002.

Wiranto, qui n'a qu'un patronyme comme nombre d'Indonésiens, était commandant des forces armées au moment des événements au Timor Oriental. Il n'a jamais été traduit en justice pour ces atrocités.

Dans le nouveau gouvernement, l'ex-général remplace Luhut Panjaitan au poste-clé de ministre de la Sécurité, qui supervise les ministères régaliens des Affaires étrangères, de l'Intérieur et de la Défense.

Des observateurs estiment que Luhut, nommé au ministère de la Coordination des affaires maritimes, a suscité des préoccupations au sein de l'élite militaire et de groupes islamiques en prenant récemment la décision sans précédent d'enquêter sur les purges anticommunistes du milieu des années 1960 en Indonésie, parmi les pires massacres du siècle dernier.

L'arrivée de Wiranto au gouvernement du président Joko Widodo, surnommé Jokowi, est un "revers" pour les droits de l'homme, a déclaré à l'AFP Andreas Harsono, chercheur indonésien à Human Rights Watch (HRW).

"Le message, c'est que Jokowi ne va peut-être pas être aussi partisan du progrès qu'auparavant en matière de droits de l'homme", a estimé M. Harsono.

C'est le troisième remaniement ministériel entrepris par Jokowi depuis son arrivée au pouvoir en octobre 2014.

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Rédigé par () le Mercredi 27 Juillet 2016 à 06:18 | Lu 529 fois