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Raiatea : Jaloux maladif, il tabasse son ex-compagne après avoir lu sa messagerie


"Une affaire de violences conjugales comme le tribunal a à en juger tous les jours" a regretté le procureur de la République.
"Une affaire de violences conjugales comme le tribunal a à en juger tous les jours" a regretté le procureur de la République.
PAPEETE, le 16 mars 2017 - Un homme de 31 ans qui a violemment cogné son ex-compagne, le 10 mars dernier à Raiatea, a écopé ce jeudi de 4 mois de prison ferme avec mandat de dépôt pour Nuutania. Ce n'était pas la première fois qu'il frappait.


Une nouvelle affaire de violences conjugales s'est soldée par la condamnation et le placement en détention, ce jeudi, d'un tane incapable de maîtriser ses nerfs quand la jalousie s'empare de lui. Jugé en comparution immédiate pour cette agression datant du week-end dernier, ce menuisier de 31 ans a écopé de 8 mois de prison dont 4 mois ferme avec mandat de dépôt pour la partie ferme de la peine. Il était en état de récidive légale.

Le couple était séparé depuis décembre 2016, mais continuait à se fréquenter de temps à autres. L'homme espérait semble-t-il recoller les morceaux le week-end dernier quand il a eu la fausse bonne idée de regarder le contenu de la messagerie Messenger de son ex-compagne. Quelques messages un peu trop amicaux à son goût envoyés par un inconnu suffiront à lui retourner le cerveau. Le ton monte et les coups vont pleuvoir.

Coup de boule

Parce qu'elle se met à crier, il lui plaque sa main sur la bouche. Et comme elle se défend, lui aussi monte d'un cran dans la violence. "Il m'a tirée par les cheveux, il m'a écrasé la mâchoire en me pressant sur le lit, il m'a frappé au visage et il m'a donné des coups de tête", explique en substance la jeune femme dans son audition par les services de gendarmerie. La malheureuse se verra délivrer 5 jours d'incapacité totale de travail (ITT), le visage couvert de bleus.

Quand le tribunal lui demande de s'expliquer, le jeune trentenaire est sur courant alternatif. D'abord calme, il manque à plusieurs reprises de perdre ses nerfs, interrompt le procureur de la République dans ses réquisitions comme il l'avait fait avec le président de l'audience quelques minutes plus tôt : "Là ce n'est pas un coup de poing que j'ai donné, c'est un coup de tête". "C'est affligeant ce que vous nous dites, monsieur", ne peut contenir le magistrat.

Le tane, qui n'avait ni fumé ni bu, se dit gentil mais reconnait qu'il a du mal à se contrôler quand la jalousie s'empare de lui. Il n'a d'ailleurs été condamné que pour des violences conjugales. "Son problème c'est sa jalousie maladive dans une relation faite de je t'aime moi non plus avec la victime", insiste son avocate Me Pater. "Il a du mal à tourner la page".

"Il déconsidère celle qu'il veut reconquérir, il veut l'isoler, se l'approprier, qu'elle n'ait pas accès à Facebook ou à Messenger, c'est son objet", analyse de son côté Me Bennouar, dans les intérêts de la victime. "Et il ne comprends pas les avertissements de la justice".

Aux 4 mois de prison ferme est venue s'ajouter une peine complémentaire d'interdiction d'entrer en contact avec la malheureuse à sa sortie de prison.

Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 16 Mars 2017 à 17:52 | Lu 12563 fois