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Premières greffes rénales réalisées en Polynésie dès octobre


Premières greffes rénales réalisées en Polynésie dès octobre
PAPEETE, lundi 16 septembre 2013 – Les trois premières opérations de greffe rénale pourraient avoir lieu au Centre hospitalier de Taaone dès le 7 octobre prochain.
"Nous avons déjà sélectionné trois donneurs et trois receveurs", a annoncé Béatrice Chansin au micro de Polynésie 1ère, lundi.

Les premières interventions chirurgicales pourraient ainsi se dérouler trois mois presque jour pour jour après l’adoption, le 5 juillet dernier, de la délibération "relative au don et à l’utilisation des éléments et produits du corps humain" visant à permettre l’activité de greffe rénale à Tahiti.

Le texte a fixé les principes généraux du don d’organe et les règles de sécurité sanitaire dorénavant applicables en la matière sur le territoire.

La Polynésie française compte, en valeurs relatives, pratiquement deux fois plus de malades dialysés que le reste du territoire national. Jusqu’à présent les personnes souffrant d’insuffisance rénale chronique terminale devait patienter en moyenne deux ans, en métropole ou parfois en Nouvelle-Zélande, avant de pouvoir bénéficier d’une greffe d’organe.

Ils sont 58 greffés du rein sur le territoire. Ils partagent tous le mauvais souvenir d’avoir dû s’exiler longtemps aux antipodes pour enfin retrouver une vie sociale presque normale.
"Je pense que la possibilité de faire ces interventions au CHPF va considérablement améliorer la situation des patients en insuffisance rénale", a aussi estimé la ministre de la Santé.

Le nombre de malades polynésiens fréquentant le service néphrologique du Centre hospitalier de Taaone augmente de 7% par an en moyenne depuis 2008. Et les estimations statistiques évaluent à l’horizon 2020 entre 400 et 500 le nombre de personnes souffrant d’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT). Fin 2012, ils étaient 353 malades immobilisés chaque semaine pour plusieurs heures au service d’hémodialyse, pour un obligatoire filtrage complet de leur sang. La moitié d'entre eux est potentiellement en demande d'organe.

La Caisse de prévoyance sociale a beaucoup encouragé cet aménagement législatif : il représente une réelle niche d'économies, lorsque l’hémodialyse représente un coût annuel d’environ 10,5 millions par patient, c'est-à-dire le coût d’une greffe, selon une étude de la Caisse nationale d’assurance maladie.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 16 Septembre 2013 à 16:00 | Lu 1614 fois