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Préavis de grève à la CPS pour l'arrivée de la ministre des Outre-mer


PAPEETE, 4 mars 2015 - Cinq syndicats de salariés polynésiens ont déposé mardi soir un préavis la CPS à la menace d’une grève illimitée du personnel à compter de ce lundi, si aucun accord n'est trouvé entre-temps.

Faute d'accord sur les points de revendication soulevés par l'intersyndicale, un mouvement de grève pourrait être effectif dès zéro heure lundi, pour une durée illimitée au siège social de la Caisse de prévoyance sociale (CPS) et dans toutes les agences périphériques.

Le syndicat A Tia i Mua n'est pour l'instant pas signataire de ce préavis signifié mardi soir à la direction de la Caisse de prévoyance sociale par le syndicat des cadres, CSTP-FO, la CSIP, Otahi et la centrale O Oe To Oe Rima. Le document est adressé à l'administrateur provisoire de la CPS, au vice-président du gouvernement et au ministre de la santé en charge de la Caisse de prévoyance sociale.

Concordance ou coïncidence, le démarrage de la grève, lundi, pourrait survenir le jour de l’arrivée en Polynésie française de la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin.

Deux points se dégagent de la liste des revendications syndicales.

A Tia i Mua ne signe pas

D’abord, une demande ferme de respect des termes de la convention collective de la CPS. Le projet de convention-cadre pour le retour provisoire de l’Etat au financement du Régime de solidarité territoriale (RST) prévoit, en point 4 des engagements de la Polynésie française, de "finaliser la renégociation de la convention d'entreprise CPS et, dans cette attente, utiliser toutes les marges de manœuvre possibles pour dégager des gains de productivité", avec un effort soutenu sur la période 2015-2017. Ce point est une demande soulevée par le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) qui en a fait sa proposition n° 48.

Patrick Galenon, le secrétaire général de la CSTP-FO, n’hésite pas sur ce point à dénoncer une forme d’ingérence de l'Etat dans le fonctionnement interne de la Caisse qu’il assimile à "un établissement privé". Quant à Ronald Terorotua, O Oe To Oe Rima, il interroge : "Il y a 15 conventions collectives en Polynésie française : laquelle sera concernée la prochaine fois ?" L'ancien président de la CPS, ardent syndicaliste martèle au sujet des problèmes financiers du régime de solidarité : "Le RST, ce n'est pas la CPS, c'est le Territoire. Alors pourquoi à chaque fois qu'il y a un problème on stigmatise les employés de la CPS ?"

Autre point souligné par l'intersyndicale : des tensions entre le personnel de la CPS et la direction de l’établissement. A mots à peine couverts, Régis Chang, le directeur de la Caisse est rendu responsable d’un climat "en dégradation de jour en jour des relations avec la direction générale dont le comportement est marqué par un dédain, une attitude désobligeante et irrespectueuse avec le personnel sans perspective de développement de la CPS".

"Nous ne sommes pas d'accord pour défendre un point de revendication qui demande le renvoi d'un des salariés de la CPS, en l'occurrence le directeur. Nous considérons que c'est un salarié comme les autres", souligne d'abord Yves Laugrost, mercredi matin, en indiquant que la centrale A Tia i Mua ne se joindrait pas à ce mouvement de salariés. L'information est confirmée dans l'après-midi par le secrétaire général de la confédération syndicale, Heifara Parker. Ce syndicat rappelle aussi, comme justification du son maintien à l’écart du mouvement de contestation, que la renégociation de la convention collective des agents de la CPS n’est pas de compétence Etat, ni Pays, mais qu’elle est du ressort du Conseil d’administration de la CPS.

Le CA de la Caisse est administré provisoirement par Daniel Palacz depuis mai 2014. L’élection de son nouveau président pourrait avoir lieu durant la première quinzaine de mars. Celui-ci sera probablement issu d’un des syndicats de salariés.

preavis_de_greve_cps.pdf PREAVIS DE GREVE CPS.pdf  (187.08 Ko)

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 4 Mars 2015 à 10:14 | Lu 1815 fois