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Pour le SPHPF, l'engorgement de l'hôpital est lié au déconventionnement des médecins libéraux


Pour le SPHPF, l'engorgement de l'hôpital est lié au déconventionnement des médecins libéraux
Depuis mercredi, l'hôpital du Taaone affiche complet. Cette situation a obligé la direction à se réunir autour d'une cellule de crise et à prendre la décision de [différer une partie des opérations programmées]url:http://www.tahiti-infos.com/notes/Communique-de-l-hopital-du-Taaone_b3934656.html afin de pouvoir assurer l'accueil des urgences.
Ce phénomène de saturation se produit 3 jours après la date effective d'application du déconventionnement des médecins libéraux décidé par la CPS.
Les [conséquences de ce déconventionnement]url:http://www.tahiti-infos.com/Conflit-CPS-Medecins-liberaux-les-consequences-pour-les-assures_a42101.html pour les assurés semblent les avoir dirigé massivement vers les hôpitaux ou les dispensaires

Le Syndicat des praticiens hospitalier de Polynésie Française (SPHPF) s'est exprimé sur le sujet :

Communiqué du SPHPF

déconventionnement des médecins libéraux : conséquences pour le CHPF
Référence : --/SPHPF


Le déconventionnement des médecins libéraux a provoqué ce qui était attendu et prédit par le SPHPF : le CHPF était saturé dès la nuit du 29 février.

A 3h du matin, 12 patients attendaient aux urgences un lit d’hospitalisation ; il a fallu ouvrir en urgence des lits fermés pour cause de réduction de personnel (déficit budgétaire oblige !). Quelques patients ont été hospitalisés dans les couloirs, au mépris de la qualité des soins et de la sécurité des patients. Cette situation est partie pour durer et s’amplifier.

Une cellule de crise s’est réunie au CHPF, associant la direction et la communauté médicale, pour prendre des mesures d’urgence pour accueillir les patients qui ne peuvent pas assurer les frais de leur hospitalisation dans les établissements privés, c’est-à-dire la très grande majorité d’entre eux. Ces mesures d’urgence ne permettront pas de tenir longtemps face à l’afflux prévisible des patients. Certains malades graves risquent de ne pas pouvoir être admis immédiatement faute de place, entrainant pour eux une perte de chance. Les praticiens hospitaliers se retrouvent dans une situation contraire à l’éthique médicale et ne peuvent l’accepter. Le SPHPF réclame une solution rapide.

Il est inacceptable que les patients pâtissent d’une gestion totalement déraisonnable d’un conflit entre la CPS et les médecins libéraux. Le SPHPF demande aux syndicats du conseil d’administration de la CPS et au gouvernement de la Polynésie française de faire passer l’intérêt des Polynésiens avant leurs préoccupations politiciennes et leurs conflits internes.

Le réseau de la santé qui, par le passé, répondait à une prise en charge optimale des Polynésiens est en train de s’effondrer, malgré les prévisions faites depuis plusieurs années. Les projets de réforme en sont toujours restés au stade de la discussion.

Après le déshabillage de la Santé Publique, dont les effets néfastes ont été marqués dans les îles, on voit aujourd’hui l’exclusion de la médecine libérale de la Protection Sociale Généralisée. La solution annoncée par le président du conseil d’administration de la CPS de remplacer les 220 médecins libéraux déconventionnés par 40 médecins de santé publique supplémentaires, dans les dispensaires, est inconséquente. Il est tout aussi illusoire de trouver des médecins moins chers : un médecin, de quelque origine qu’il soit, lorsqu’il a des diplômes reconnus, est payé de la même façon que les autres médecins.

Il est injuste de faire croire que les médecins sont responsables du déficit de l’assurance maladie alors que celui-ci est directement lié à la crise économique et à un état de santé de la population sérieusement altéré par les maladies liées au mode de vie (diabète, obésité) et par son vieillissement (l’espérance de vie a progressée de 10 ans).

Personne ne peut comprendre pourquoi l’accès aux soins équitables s’interrompt aussi brutalement par la disparition du tiers payant avec les médecins libéraux, alors qu’il s’agit d’un contrat social qui existe depuis 1995 et qui correspond à une forte volonté des Polynésiens et des élus.

Le report de l’activité libérale sur le CHPF va aggraver son déficit budgétaire et il ne pourra pas y faire face. Le SPHPF demande avec force que soit rétabli sans tarder un système de soins avec toutes ses composantes, publiques et privées.


Le Président du SPHPF
programmées afin de pouvoir continuer à accueillir les urgences.
Pour le le Syndicat des Praticiens Hospitalier ,

Rédigé par () le Vendredi 2 Mars 2012 à 05:43 | Lu 2041 fois