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Population : le gouvernement papou veut éliminer les zones d’ombre


PORT-MORESBY, mardi 20 mai 2014 (Flash d’Océanie) – Le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée a annoncé en début de semaine son intention d’éliminer les zones d’ombres et les trop grandes incertitudes concernant le nombre d’habitant de ce vaste pays, réputé héberger plus de sept millions d’âmes.
Principale préoccupation, du point de vue du gouvernement : affiner la connaissance en matière de structure et de répartition de la population, souvent dans des zones très reculées, afin de mieux pouvoir distribuer et assurer les services essentiels, comme l’éducation et la santé, a confié ce week-end Charles Abel, ministre du plan, au quotidien The National
Or, selon les dernières données connues, environ 80 pour cent de la population n’est toujours pas officiellement inscrite à un quelconque registre d’État civil, a-t-il déploré au Parlement.
« Partout dans le monde, les pays qui disposent d’informations précises et fiables sur leur population se développent, alors que ceux qui ne disposent pas de ces informations, quantitatives et qualitatives, elles, au contraire, régressent », a-t-il souligné devant ses pairs élus en présentant un projet d’amendement à la loi relative à l’État civil
Cet amendement introduit notamment la notion de programme national d’identification.
La loi d’origine, relative à l’État civil, remonte à l’époque coloniale (sous tutelle australienne jusqu’à l’indépendance de ce pays en 1975) et était entrée en vigueur en 1963.
Mais, selon le ministre actuel, elle ne dotait pas l’exécutif de suffisamment de moyens, pourtant nécessaires pour couvrir l’énorme territoire national, qui consiste à la fois de l’île principale de Nouvelle-Guinée, mais aussi de la multitude d’îles qui l’entourent.

7,3 millions de Papous, selon les dernières statistiques

Selon les dernières statistiques affinée par les services du gouvernement, la Papouasie-Nouvelle-Guinée comptait officiellement fin 2013 environ 7,3 millions d’habitants.
Ces chiffres se basent sur le dernier recensement en date, effectué en 2011 à grand-peine.
Leur évolution doit aussi prendre en compte un important taux de croissance de la population (+3,1 pour cent par an).
Au cours des trente dernières années, sur cette base et ce rythme, la population papoue a ainsi augmenté d’environ cinquante pour cent.
Les provinces les plus peuplées sont celles des Hauts-Plateaux du Sud et de l’Est.
Au cours de précédents débats parlementaires, fin novembre 2013, un député de la province de Madang, Ken Fairweather, s’inquiétait publiquement de l’impact de ce rythme de croissance sur la capacité de l’État à assurer des services essentiels tels que la santé, les infrastructures ou l’éducation.
L’élu citait alors, à titre d’exemple, un programme récemment mis en œuvre au niveau de sa province afin de limiter les naissances en implantant des contraceptifs chimiques dans le bras des jeunes femmes.
Son objectif, à l’horizon 2018, est d’implanter ces moyens contraceptifs à une quinzaine de milliers de femmes, dans cette province.

À chacune de ses éditions, le recensement en Papouasie-Nouvelle-Guinée représente un énorme défi logistique, étant donné l’éparpillement des îles et l’isolement de certaines communautés tribales.
Pour mener à bien l’édition de 2011, effectué au cours du mois de juillet de cette année-là, le bureau national de la statistique et celui du recensement avaient embauché quelque trente sept mille agents énumérateurs, chargés de faire remplir les questionnaires à la population, en se rendant à domicile, dans des conditions souvent extrêmes (plus de six cent îles, de nombreuse communautés inaccessibles par voie routière, en pleine jungle ou en zones extrêmement escarpées).
Plusieurs régions de Papouasie-Nouvelle-Guinée, et notamment celle des Hauts-Plateaux, sont par ailleurs chroniquement le théâtre de violentes guerres tribales ou d’opérations de représailles (parfois à l’arme lourde) entre communautés riveraines.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée a passé le cap des sept millions d’habitants en 2011.
Au cours des trente dernières années, selon les statistiques officielles, le nombre d’habitants est passé de 2,9 millions (1980) à 3,5 millions (1990) et avait déjà dépassé la barre des cinq millions en 2000.
Autre caractéristique de ce qui est le plus grand pays insulaires du Pacifique (avec un volume de population situé entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande) : l’âge moyen est inférieur à vingt ans et moins de quinze ans pour quarante pour cent de la population.
À titre de comparaison, concernant l’autre pays le plus peuplé de la région océanienne, et voisin immédiat de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’Australie, les services gouvernementaux de la statistiques estimaient en courant de semaine que selon les dernières projections, l population (actuellement estimée à un peu plus de 22 millions d’habitants, devrait doubler au cours des soixante ans à venir pour atteindre les 45 millions juste avant 2075.
Confronté à de graves problèmes de santé publique (VIH-SIDA, paludisme, choléra), mais aussi de maintien de l’ordre (dans de nombreuses provinces tribales jusque dans la capitale Port-Moresby), la Papouasie-Nouvelle-Guinée recèle aussi une grande biodiversité, ainsi que d’énormes richesses minérales (or, argent, cuivre, nickel, mais aussi pétrole et gaz naturel).
Les autorités, ces dernières années, ont régulièrement rappelé l’’imminence de l’entrée en production d’un énorme projet de gaz naturel liquéfié piloté par le géant américain Exxon Mobil, assurent que cette entreprise et les revenus associé permettront très rapidement, selon les autorités locales, de doubler le produit national brut du pays (actuellement estimé à à peine 850 dollars US dollars par habitant).

pad

Rédigé par PAD le Mardi 20 Mai 2014 à 06:23 | Lu 342 fois