Tahiti Infos

Philippines: la loi martiale instaurée dans le sud de l'archipel


Manille, Philippines | AFP | mardi 23/05/2017 - Le président philippin Rodrigo Duterte a instauré mardi la loi martiale à Mindanao (sud) où de violents accrochages se sont produits entre les forces armées et des combattants liés au groupe Etat islamique (EI).
"A 22h00, M. Duterte a instauré la loi martiale pour l'île entière de Mindanao", a annoncé le porte-parole du président, Ernesto Abella, au cours d'une allocution diffusée depuis Moscou où M. Duterte se trouvait en visite officielle.
Ernesto Abella a précisé que la mesure était prise pour 60 jours et concernait toute la région de Mindanao, qui englobe l'île principale du même nom et une série de petites îles autour. 
Le président philippin écourtera son voyage à Moscou et reviendra aux Philippines, a ajouté le porte-parole.
Des accrochages se sont produits mardi à Mindanao lors d'une opération de chasse à l'homme contre Isnilon Hapilon, chef du groupe islamiste Abu Sayyaf et responsable pour les Philippines de l'organisation Etat islamique.
Au moins un policier est mort lors des combats survenus à Marawi, une ville à majorité musulmane de quelque 200.000 habitants, selon les autorités. Les combattants islamistes ont attaqué un hôpital lors des heurts, a précisé le chef de l'état-major philippin, le général Eduardo Ano, à CNN Philippines.
"Nous allons nettoyer le secteur", a ajouté l'officier supérieur en invitant la population à rester chez elle. Il a estimé à une cinquantaine le nombre des combattants islamistes.
Les heurts ont commencé, a-t-il poursuivi, lors de la perquisition d'une demeure où Isnilon Hapilon était supposé se cacher. Le département d'Etat a promis une récompense de cinq millions de dollars pour sa capture.
Des photos postées sur les réseaux sociaux par des habitants montrent les combattants en train de marcher dans les rues de Marawi et plantant un drapeau noir ressemblant à celui utilisé par l'EI.
Le groupe Abu Sayyaf, basé sur les îles  méridionales de Mindanao, est à l'origine de l'enlèvement de centaines de Philippins et d'étrangers depuis les années 1990, exigeant des rançons contre leur libération.
Ils ont décapité un ressortissant allemand âgé au début de cette année et deux Canadiens l'année dernière, leurs exigences de rançons n'ayant pas été satisfaites.
Selon les spécialistes des questions de sécurité, Isnilon Hapilon s'efforce d'unifier les groupes philippins qui ont fait allégeance à l'EI.
Parmi eux, le groupe Maute, basé près de Marawi, à quelques centaines de kilomètres au nord des fiefs d'Abu Sayyaf, et à l'origine de plusieurs affrontements meurtriers ces douze derniers mois dans les campagnes autour de Marawi.
Le Comité international de la Croix rouge (CICR), présent dans la région, s'est alarmé des conséquences des combats sur la population civile.
Les combats de Marawi interviennent six semaines après que l'armée a déjoué une tentative massive d'enlèvements par Abu Sayyaf dans un centre de villégiature à Bohol, dans le centre du pays.
Les Etats-Unis et plusieurs pays occidentaux ont mis en garde contre d'éventuels enlèvements d'étrangers dans des endroits touristiques du centre et de l'ouest des Philippines.
Le président Duterte a déclaré à plusieurs reprises qu'il était prêt à instaurer la loi martiale contre d'éventuelles menaces terroristes.

le Mardi 23 Mai 2017 à 07:54 | Lu 636 fois