Patrick Deville lisait Tahiti Infos ce jeudi matin au salon du livre.
PAPEETE, jeudi 6 décembre 2012. Depuis huit ans déjà Patrick Deville a entrepris un vaste projet, celui de faire un tour du monde littéraire, «entre les deux tropiques» avec l’écriture de «romans d’aventure sans fiction». Point de départ de l’ensemble de ces livres qui ne sont pour l’auteur que «les différents chapitres du même roman», l’année 1860. Une date qui ne doit rien au hasard puisque c’est celle, peu ou prou, de divers évènements politiques mondiaux ou techniques ou découvertes scientifiques, qui vont bouleverser le monde. Cette année-là, les Européens découvrent les temples d’Angkor, c’est le début de la 2e révolution industrielle, la guerre de sécession va donner naissance aux Etats-Unis, Louis Pasteur découvre la pasteurisation qui fonde la microbiologie, le Second Empire tourne ses ardeurs coloniales vers l’Asie et le Pacifique, c’est le début des paquebots à vapeur et l’année où Ferdinand de Lesseps entreprend de creuser le canal de Suez. «Avec le canal de Suez et la vapeur, la dimension de la planète diminue soudainement de moitié. 1860 est donc une année essentielle pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui» explique l’auteur. Cinq romans sont déjà parus, dont le dernier Peste & Choléra a été récompensé, il y a un mois, par le prestigieux Prix Fémina. De l’Amérique centrale pour le premier roman Pura Vida paru en 2004, en passant par l’Afrique dans Equatoria en 2009, le Cambodge dans Kampuchéa en 2011, et l’Indochine française pour Peste & Choléra en 2012, Patrick Deville nous fait voyager dans le monde et dans l'Histoire.
Cette série de romans est donc loin d’être terminée. «Je veux faire le tour de la planète avec cela, d’où l’intérêt que j’ai pour la Polynésie, où je n’avais pas encore mis les pieds». Mais si Patrick Deville découvre depuis quelques jours Tahiti, il sait qu’il reviendra pour y travailler pour l’un des tomes de sa série. Après tout, 1860 est aussi l’année de l’arrivée des Européens sur ces îles du Pacifique. «Je ne sais pas quand je viendrai pour travailler sur ce tome polynésien, j’en ai trois avant sur lesquels je suis déjà en train travailler, mais je sais que je veux en faire un sur la Polynésie. Ce ne sera pas pour demain, mais certainement dans quelques années». Celui qui indique ne pas aimer voyager, a déjà parcouru de nombreux pays du monde «Je voyage seulement pour raison professionnelle, pour les livres en cours d’écriture», car ces romans nécessitent de nombreuses recherches en bibliothèque ou dans les archives, mais aussi le besoin de connaître les lieux de ses personnages, les ambiances, le pays. «Ce sont des romans d’aventure sans fiction » aime-t-il à répéter «tout ce qui est écrit repose sur des faits. Je n’invente que le langage, le style».
Un style dont on peut apprécier la texture précise et documentée dans Peste & Choléra, où le héros, Alexandre Yersin, jeune savant de l’équipe de Louis Pasteur découvre à Hong Kong le bacille de la peste et devient surtout un explorateur de la Cochinchine, dont seules les côtes avaient été cartographiées avant lui. Un style d’écriture qui permet aussi aux différents personnages (tous réels donc) de cette aventure littéraire, de se croiser d’un livre à l’autre, avec d’autres grandes figures de cette moitié de XIXe siècle : Louis Pasteur évidemment et Albert Calmette, mais aussi Pierre Loti, David Livingstone, William Walker et quelques autres. Des livres qui se lisent comme des romans, puisqu’ils en sont, mais qui instruisent aussi sur ces épopées du monde moderne, qu’elles soient scientifiques, médicales, anthropologiques. On a hâte, donc, de voir Patrick Deville arpenter l’histoire de la Polynésie…
Cette série de romans est donc loin d’être terminée. «Je veux faire le tour de la planète avec cela, d’où l’intérêt que j’ai pour la Polynésie, où je n’avais pas encore mis les pieds». Mais si Patrick Deville découvre depuis quelques jours Tahiti, il sait qu’il reviendra pour y travailler pour l’un des tomes de sa série. Après tout, 1860 est aussi l’année de l’arrivée des Européens sur ces îles du Pacifique. «Je ne sais pas quand je viendrai pour travailler sur ce tome polynésien, j’en ai trois avant sur lesquels je suis déjà en train travailler, mais je sais que je veux en faire un sur la Polynésie. Ce ne sera pas pour demain, mais certainement dans quelques années». Celui qui indique ne pas aimer voyager, a déjà parcouru de nombreux pays du monde «Je voyage seulement pour raison professionnelle, pour les livres en cours d’écriture», car ces romans nécessitent de nombreuses recherches en bibliothèque ou dans les archives, mais aussi le besoin de connaître les lieux de ses personnages, les ambiances, le pays. «Ce sont des romans d’aventure sans fiction » aime-t-il à répéter «tout ce qui est écrit repose sur des faits. Je n’invente que le langage, le style».
Un style dont on peut apprécier la texture précise et documentée dans Peste & Choléra, où le héros, Alexandre Yersin, jeune savant de l’équipe de Louis Pasteur découvre à Hong Kong le bacille de la peste et devient surtout un explorateur de la Cochinchine, dont seules les côtes avaient été cartographiées avant lui. Un style d’écriture qui permet aussi aux différents personnages (tous réels donc) de cette aventure littéraire, de se croiser d’un livre à l’autre, avec d’autres grandes figures de cette moitié de XIXe siècle : Louis Pasteur évidemment et Albert Calmette, mais aussi Pierre Loti, David Livingstone, William Walker et quelques autres. Des livres qui se lisent comme des romans, puisqu’ils en sont, mais qui instruisent aussi sur ces épopées du monde moderne, qu’elles soient scientifiques, médicales, anthropologiques. On a hâte, donc, de voir Patrick Deville arpenter l’histoire de la Polynésie…
Rencontrez Patrick Deville au salon du livre
Jeudi 6 décembre de 17h à 18h Rencontre «Voyager, aller/retour ou aller simple ? » avec Marc de Gouvenain, David Fauquemberg, Patrick Deville, Mickael Robotham.
Tous les voyageurs ne sont pas partis par plaisir, ni par désir. Certains même ne sont jamais revenus. Qu’allaient-ils chercher ? Que faisaient-ils dans ces galères ?
Vendredi 7 décembre de 13h30 à 14h30 Rencontre «Les ingrédients géographiques incontournables du récit de voyage » avec patrick deville, David Fauquemberg, Sébastien Lebègue, Marc de Gouvenain.
La solitude, l’éblouissement, le rejet, le désir de témoigner, la volonté d’exploit, la recherche de lauriers, de bénéfices. Voyager, c’est souvent être seul, avec ses pensées et son corps, être en symbiose ou en opposition avec l’autre, chercher l’exploit.
Vendredi 7 décembre de 15h15 à 16 h. Présentation de la MEET
Depuis plus de vingt ans, la Maison des écrivains étrangers et des traducteurs de Saint-Nazaire accueille en résidence des écrivains et des traducteurs du monde entier. Patrick Deville en est le directeur littéraire.
Patrick Deville dédicace son roman pour le maire de Papeete, Michel Buillard.
BIOGRAPHIE
Après des études de littérature comparée et de philosophie, Patrick Deville a vécu dans les années 1980 au Moyen-Orient, au Nigeria, en Algérie. Dans les années 1990 il a séjourné régulièrement à Cuba, en Uruguay, en Amérique centrale. Il a créé en 1996 le Prix de la jeune littérature latino-américaine et la revue Meet, de la Maison des Écrivains Étrangers et des Traducteurs de Saint-Nazaire, dont il est aujourd’hui le directeur littéraire. Ses livres sont traduits en une douzaine de langues. Prix Fémina 2012 pour son dernier roman : Peste et Choléra.
Son oeuvre :
• 1987 : Cordon-bleu, éditions de Minuit
• 1988 : Longue Vue, éditions de Minuit
• 1992 : Le Feu d'artifice, éditions de Minuit
• 1995 : La Femme parfaite, éditions de Minuit
• 2000 : Ces deux-là, éditions de Minuit
• 2004 : Pura vida, éditions du Seuil
• 2006 : La Tentation des armes à feu, éditions du Seuil
• 2009 : Equatoria, éditions du Seuil
• 2011 : Kampuchéa, éditions du Seuil
• 2011 : Vie et mort sainte Tina l'exilée, éditions publie.net
• 2012 : Peste et Choléra, éditions du Seuil - Prix du roman Fnac et Prix Femina 2012
Après des études de littérature comparée et de philosophie, Patrick Deville a vécu dans les années 1980 au Moyen-Orient, au Nigeria, en Algérie. Dans les années 1990 il a séjourné régulièrement à Cuba, en Uruguay, en Amérique centrale. Il a créé en 1996 le Prix de la jeune littérature latino-américaine et la revue Meet, de la Maison des Écrivains Étrangers et des Traducteurs de Saint-Nazaire, dont il est aujourd’hui le directeur littéraire. Ses livres sont traduits en une douzaine de langues. Prix Fémina 2012 pour son dernier roman : Peste et Choléra.
Son oeuvre :
• 1987 : Cordon-bleu, éditions de Minuit
• 1988 : Longue Vue, éditions de Minuit
• 1992 : Le Feu d'artifice, éditions de Minuit
• 1995 : La Femme parfaite, éditions de Minuit
• 2000 : Ces deux-là, éditions de Minuit
• 2004 : Pura vida, éditions du Seuil
• 2006 : La Tentation des armes à feu, éditions du Seuil
• 2009 : Equatoria, éditions du Seuil
• 2011 : Kampuchéa, éditions du Seuil
• 2011 : Vie et mort sainte Tina l'exilée, éditions publie.net
• 2012 : Peste et Choléra, éditions du Seuil - Prix du roman Fnac et Prix Femina 2012
