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Papeari : La maman avait envoyé ses fils braquer deux personnes âgées


La mère de famille aurait manigancé l'agression, selon ses fils, pour trouver l'argent nécessaire à la régularisation de mois de loyers impayés à l'OPH.
La mère de famille aurait manigancé l'agression, selon ses fils, pour trouver l'argent nécessaire à la régularisation de mois de loyers impayés à l'OPH.
PAPEETE, le 8 mars 2017 - Une femme de 44 ans et trois de ses fils, dont deux mineurs, ont été déférés ce mercredi au palais de justice de Papeete dans le cadre de l'enquête ouverte en août 2016 après l'agression crapuleuse et sauvage, de nuit et à leur domicile, d'un vieux couple de commerçants de Papeari.


C'est une affaire vieille de 7 mois et révélée par Tahiti Infos que les gendarmes de la brigade de recherches de Faa'a viennent sans doute de solutionner. Une femme de 44 ans, ses trois fils et un quatrième larron qui aurait joué les guetteurs la nuit de l'agression, ont en effet été interpellés mardi dernier pour leur implication dans la violente agression d'un couple d'octogénaires, en août dernier à Papeari. Tous ont été déférés ce mercredi au palais de justice de Papeete. En début de soirée, deux placements en détention provisoire avaient déjà été ordonnés contre deux des trois fils par le juge des libertés et de la détention. Ils sont mis en examen pour vol aggravé.

Le couple de commerçants était tranquillement à son domicile du PK 53, dans la nuit du 10 au 11 août 2016, quand plusieurs individus avaient fait irruption chez eux, en pleine nuit. Le vieil homme avait été bâillonné avec du ruban adhésif et frappé fort au visage. Les agresseurs s'en étaient ensuite pris à la vieille dame qui tentait pourtant de parlementer avec eux, de les raisonner. Pour la faire taire, ils l'avaient bâillonnée avec un bout de tissu, lui attachant même les mains avec un collier de serrage en plastique de type Serflex.

Pour payer l'OPH

Il ressort des premiers éléments de l'enquête de gendarmerie que la mère des trois garçons serait le commanditaire de cette agression. La quadragénaire, qui accumulait des mois de loyers impayés à l'OPH, n'aurait pas trouvé de meilleure idée pour trouver l'argent nécessaire à la régularisation de sa situation. Menaçant de mettre ses fils à la porte s'ils ne s'exécutaient pas, la maman les auraient convaincu d'aller voler les économies du vieux couple, des voisins dont ils fréquentaient d'ailleurs le commerce et connaissaient la vulnérabilité et les habitudes.
L'enquête se poursuit pour tirer au clair le niveau d'implication de chacun dans les violences infligées aux victimes. L'un des garçons a déclaré s'être inspiré de séries télévisées avant de passer à l'action.

"Ces deux vieilles personnes auraient pu perdre la vie !", a martelé le procureur de la République lors de l'audience publique de présentation des prévenus devant le juge des libertés et de la détention, insistant sur "l'extrême violence" de cette agression "où des coups ont été portés, des liens utilisés pour ligoter les victimes, des personnes âgées qui ne méritaient pas ça". Et le représentant du ministère public de rappeler "l'émoi profond" que cette affaire avait suscité l'année dernière en Polynésie française.

Aucun des protagonistes de cette affaire n'était particulièrement connu de la justice avant les faits. De condition modeste, la famille n'était malgré tout pas sans ressources. L'un des fils aurait proposé à sa mère d'aller demander à son patron de lui prêter de l'argent pour ne pas avoir à commettre cette agression. Ce que la maman aurait refusé. Après avoir fait craindre le pire au vieux couple terrifié, vraisemblablement pendant plus d'une demi-heure entre minuit et une heure du matin, les frangins s'étaient enfuis avec un butin misérable, de l'ordre de 30 000 francs.

Deux des trois fils ont déjà été mis en examen et placés en détention provisoire. Les présentations se poursuivaient en début de soirée.
Deux des trois fils ont déjà été mis en examen et placés en détention provisoire. Les présentations se poursuivaient en début de soirée.

Rédigé par Raphaël Pierre le Mercredi 8 Mars 2017 à 18:35 | Lu 12872 fois