Tahiti Infos

Orientations budgétaires : pour Edouard Fritch, le Tahoera'a regarde "en permanence dans le rétroviseur"


PAPEETE, 29 octobre 2015 – Manque de visibilité, absence de cap, peu de considération pour les plus défavorisés : les orientations budgétaires longuement détaillées par le Président Fritch, jeudi matin devant la représentation polynésienne, ont essuyé la critique en règle des représentants orange. Il aurait abandonné le programme sur la base duquel il a été élu en 2013 avec la liste Tahoera’a. "Je l’applique ce programme Tahiti Nui 2025", répond Edouard Fritch, "Ce n’est pas de la critique que de dire "Si c’était Gaston Flosse ça irait plus vite ; Si c’était Gaston Flosse… Il faut arrêter : ils avancent en regardant en permanence dans le rétroviseur".

Le groupe Tahoera’a vous reproche, par la voix de Teura Iriti, de n’avoir ni cap, ni stratégie de développement, à l’exposé de vos orientations budgétaires.

Edouard Fritch : Elle le dit, mais ce n’est pas elle qui l’a écrit. Alors je me demande si elle sait bien ce qu’elle dit.

Quelles sont les orientations qui définissent votre cap ?

Edouard Fritch : (…) Il nous faut à tous prix pousser le développement de l’industrie touristique, c’est important pour ce pays. C’est la première source de revenus : il nous faut nous préparer ; j’ai parlé des investissements que nous prévoyons – je ne vais pas citer l’ensemble de la liste – ; mais il nous faut maintenant regarder de l’avant et nous préparer pour l’ouverture de ce marché aux Chinois, puisqu’ils sont attendus en masse avec les prochains investissements ; il faut former notre personnel de manière à ce qu’il soit prêt, lorsque viendra le moment tant attendu de leur donner l’emploi dans ce secteur. Parallèlement, j’ai proposé que l’on fasse de gros efforts en matière d’aménagement de nos sites : nous ne sommes pas prêts. Il nous faut continuer l’action du GIE Tahiti Tourisme, tant sur les marchés traditionnels (Etats-Unis et Europe) qu’en s’ouvrant un peu plus sur le Nouvelle-Zélande, l’Australie, voire même le Brésil et d’une façon générale l’Amérique du Sud. (…) Je crois que le DOB développe – et je l’ai exposé ce matin de façon non exhaustive – les orientations politiques que nous souhaitons mener dans le secteur du tourisme l’année prochaine et sur les deux-trois années à venir. Il en va de même pour l’ensemble du secteur primaire (…). Aujourd’hui, l’opposition critique (…) mais ce qui me gêne c’est ce regard permanent dans un rétroviseur qui aujourd’hui ne nous mènera à rien (…).

Pensez-vous que votre budget sera voté alors que vous ne pouvez potentiellement compter que sur 27 voix ?

Edouard Fritch : Mais oui, il sera voté. Ne vous inquiétez pas, je m’en charge.

Ce matin vous avez lancé un appel au rassemblement en soutien à l’action du gouvernement.

Edouard Fritch : Bien sûr. Je n’arrête pas d’appeler au rassemblement. Ne serait-ce que pour rappeler aux Tahoera’a Huiraatira qu’ils étaient quand même 38 à voter pour moi, au mois de septembre (2014). C’est eux qui m’ont fait confiance. Et c’est eux qui m’ont abandonné. Pas même au milieu du gué, au tout début. (…) Vous avez vu que Charles Fong Loi nous a rejoint, il y en aura d’autres parce que sur le fond, lorsque vous entendez les discussions d’aujourd’hui, ils n’ont pas grand-chose à me reprocher. Lorsque le Tahoera’a me dit que tout ça c’est du blabla, je les renvoie juste au programme du parti. Nous l’avions écrit : il faut au moins deux ans sinon plus pour redresser le pays en matière financière ; et dans la foulée lancer des grands chantiers pour que l’emploi renaisse dans ce pays. Ce que nous avons fait en 2015, c’est arrêter l’hémorragie.

Que répondez-vous aux Tahoera’a qui vous reproche de ne pas appliquer le programme Tahiti Nui 2025 sur la base duquel vous avez été élu en 2013 ?

Edouard Fritch : Je l’applique ce programme Tahiti Nui 2025. Qu’ils me disent où je fais défaut et en quoi je mérite les critiques qu’ils m’adressent aujourd’hui. Ce n’est pas de la critique que de dire « Si c’était Gaston Flosse ça irait plus vite ; Si c’était Gaston Flosse… ». Il faut arrêter : ils avancent en regardant en permanence dans le rétroviseur. Je crois que l’avenir n’est pas derrière ; l’avenir c’est devant et il faut que nous nous rassemblions pour construire cet avenir ensemble.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 29 Octobre 2015 à 15:27 | Lu 1209 fois