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Oculus Rift : un jour on visitera la Polynésie sans bouger de son salon


Les deux graphistes de Tahiti Infos, fiers gamers, ont beaucoup apprécié l'expérience de ce casque de réalité virtuelle
Les deux graphistes de Tahiti Infos, fiers gamers, ont beaucoup apprécié l'expérience de ce casque de réalité virtuelle
PAPEETE, le 29 octobre 2014 - Tahiti Infos a testé pour vous l'Oculus Rift, la dernière fureur en réalité virtuelle. C'est un casque qui permet d'entrer dans un monde en 3D recréé par ordinateur. On se déplace et on agit dans ce monde virtuel comme si on y était. Une technologie qui recèle un vrai potentiel pour la Polynésie.

Imaginez un Américain ou un Chinois qui visite Bora Bora, Raiatea ou même Rapa. Il se balade sur une plage en entendant le bruit des vagues, ramasse et observe un coquillage, et d'un coup prend son envol pour admirer l'île d'en haut. Est-ce un rêve ? Non ! Plutôt un miracle de la haute technologie. Car de tels scénarios sont déjà possibles grâce à l'Oculus Rift, un casque de réalité virtuelle particulièrement innovant.

On se le met devant les yeux et - comme par magie - l'utilisateur est transporté dans un autre monde. S'il tourne la tête il verra derrière lui. Il peut utiliser deux commandes qu'il tient à la main pour se déplacer et visiter un musée ou une destination touristique… Ou pour tenir une arme virtuelle et exploser des zombies. Les possibilités sont innombrables. Les Californiens qui l'ont créé ont réussi à concrétiser un rêve qui hante les joueurs depuis les années 60, et c'est toute l'industrie qui s'agite devant le potentiel de cet appareil. Au point que Facebook vient de racheter Oculus Rift VR, la start-up créée en 2012 à l'origine du projet, pour 2 milliards de dollars…

Un Oculus Rift à Tahiti

Aucun modèle n'est encore disponible à la vente auprès du grand public, mais les professionnels peuvent le précommander pour quelques trois cent dollars, afin de développer les jeux et multiples applications qui seront vendues ou offertes avec l'appareil à son lancement officiel en 2015. Plusieurs exemplaires ont déjà atterri à Tahiti chez quelques privilégiés.

L'un d'entre eux est Alain Philippe, fondateur de 3D Carré, spécialiste du dessin et de l'animation 3D. "J'utilise l'Oculus pour le "serious game", des visites virtuelles de projets immobiliers pour Bouygues, ou des bâtiments complexe d'EDF, et même pour tester les procédures des centrales nucléaires." Établi à Moorea, il emploie généralement entre 1 et 6 personnes pour réaliser ses projets d'applications mobiles ou de modélisation en 3D pour ses clients métropolitains. "Comme on travaille à distance ça ne fait pas de différence d'être en Polynésie, à part le décalage horaire. Mais il est parfois un avantage parce que ça nous fait gagner des jours : les clients envoient leurs demandes le soir et reçoivent le travail au matin." Alain a aussi formé à la 3D une douzaine de jeunes Polynésiens pour le compte du SEFI.

Il a apporté son Oculus Rift à la rédaction pour nous le faire essayer, et il faut bien admettre que la technologie tient ses promesses… Dans les grandes lignes. La résolution n'est pas encore parfaite et on devine les pixels, et si on ne positionne pas le casque parfaitement c'est le mal de tête assuré. Mais une fois dedans, on y est. Ses mains disparaissent, le casque répond à chaque mouvement de tête sans le moindre à-coup, et il faut faire un bel effort pour se souvenir que nous sommes dans un bureau et pas dans une villa de la Côte d'Azur ou sur une plate-forme spatiale (comme le jeu que nous avons testé, où il faut se jeter dans le vide. Les collègues sujets au vertige confirment le réalisme de l'expérience…).

Donner l'envie aux joueurs de venir en Polynésie

Si les jeux vidéo sont la principale cible de l'Oculus Rift, pour la Polynésie ce serait surtout l'occasion pour les grands hôtels ou pour le GIE Tahiti Tourisme d'offrir des visites virtuelles de nos îles aux millions de personnes qui vont acheter l'appareil et les modèles concurrents. Il s'agit de "développer la notoriété de la destination et de donner envie de venir. Une visite gratuite de Tahiti serait vue des centaines de milliers de fois car on se rend compte aujourd'hui que les gamers adorent l'Oculus" analyse Alain Philippe.

Il y voit d'autres applications : "tous les jeux et applications en 3D pourraient être portés sur l'Oculus. Là, je développe une App en forme de jeu sur le tri-sélectif, elle pourrait être transformée en jeu Oculus Rift pour toucher les jeunes."

S'il travaille principalement avec des clients métropolitains, Alain Philippe est persuadé "que l'activité va se développer sur le Territoire. Je suis convaincu que Tahiti peut être dans cette nouvelle vague."

Alain Philippe, fondateur de 3D Carré, avec son Oculus
Alain Philippe, fondateur de 3D Carré, avec son Oculus

La monteuse de votre journal gratuit préféré, confrontée au vide virtuel
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Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mercredi 29 Octobre 2014 à 14:51 | Lu 1302 fois