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Moorea : le projet d'hydravion inquiète les pêcheurs


MOOREA, le 26 septembre 2017 - Samedi dernier, le créateur de la société Tahiti Seaplanes, Arthur Cottrel, a rencontré les habitants et les pêcheurs de Teavaro. Le porteur de projet a voulu exposer son projet d'exploitation d’hydravions et rassurer le public présent. En effet, une partie s'inquiète de voir un incessant ballet d'hydravion sur le lagon de l'île sœur.

Dans la journée du samedi 23 septembre, une rencontre a eu lieu entre Arthur Cottrel, le créateur de la compagnie aérienne d’hydravions Tahiti Seaplanes et les habitants de Teavaro, dans les locaux de la paroisse protestante Karemera.

L’objet de cette rencontre était d’une part de présenter le projet d’hydravions sur l’ile de Moorea aux habitants locaux, en particulier les pêcheurs, et d’autre part de répondre à leurs inquiétudes concernant la mise en place d’un tel projet.

Les activités principales de la société Tahiti Seaplanes seront initialement la formation de pilote, la mise en place de vol Tahiti-Moorea à la demande ainsi que des excursions autour de l’ile de Moorea.

Une fois son implantation réussie, la société prévoirait de rallier d’autres atolls. Celle-ci n’exclut pas de réaliser plus tard des évacuations sanitaires.

Deux zones d’amerrissages seront prévues à Moorea, l’une dans le lagon de Papetoai et l’autre dans le lagon de Teavaro. Le choix des deux zones s’explique par la présence d’hôtels dans ces communes associées. La société cible prioritairement les touristes sans pour autant exclure la clientèle locale.

Cependant, ce projet d’hydravions soulève de vives inquiétudes parmi une partie de la population de Moorea, notamment chez les pêcheurs locaux.

"PLUS D’ESPACE POUR LA PÊCHE"

Arthur Cottrel présente son projet aux habitants de Moorea.
Arthur Cottrel présente son projet aux habitants de Moorea.
Parmi les craintes exprimées lors de la rencontre avec les habitants de Teavaro , le sentiment de dépossession de certaines zones maritimes . « Il y a déjà l’aéroport, le port ainsi que la Marina à Vaiare (Teavaro). Avec cette zone d’amerrissage dans notre lagon, on aura plus d’espace pour la pêche » s’inquiète Patrick Pukoki, pêcheur de Teavaro.

« La fréquence d’utilisation de cette zone d’amerrissage (Teavaro) est faible. On passera peut être cinq fois par jour et une journée sur deux. De plus, les temps de décollage et d’amerrissage durent quelques secondes. Non seulement on ne prend pas une grande place, mais on apparait et on disparait », rassure Arthur Cottrel .

Autre préoccupation des pêcheurs de Teavaro , celui de la sécurité. Ces derniers s’inquiètent en effet des risques potentiels de collision entre l’hydravion et les pécheurs. Ce à quoi a voulu répondre le créateur de Tahiti Seaplanes : « Une étude de 15 ans faite aux Etats Unis nous a révélé un seul accident d’hydravion. Cela concernait un hydravion qui s’est crashé quelque part après avoir évité un jet ski qui le suivait. Quant à nous, on ne va pas se poser là où on voit un pêcheur ou même une noix de coco. Votre sécurité est notre préoccupation première."

"ON TRAVAILLE PROPREMENT"

Parmi les habitants présents à cette rencontre, on comptait bon nombre de personnes qui se souciaient d’une possible pollution causée par les hydravions dans le lagon de Teavaro.

« Il y a quelques années, le propriétaire d’un hydravion dans un hôtel de Moorea faisait ses vidanges juste dans la mer. L’huile se déversait n’importe où sans que l’hôtel se soucie de l’environnement. C’est pour cela que ce projet m’inquiète », explique Bete Tehou, retraité et ancien employé dans l’hôtellerie.

Mais Arthur Cottrel s’est voulu rassurant en expliquant que les vidanges seront réalisées tous les soirs uniquement dans un hangar à l’aéroport de Faaa et qu’aucun impact environnemental en mer ne serait à craindre. « On ne fait pas de bruit et on laisse aucune trace en mer. On travaille proprement », insiste-il.

Après cette rencontre, les membres du comité de pêche de Teavaro se concerteront durant cette semaine pour décider de l’avis à donner concernant ce projet d’hydravion, avant de le faire savoir aux membres de la Commission Locale de l’Espace Maritime (Commission chargé d’entamer le processus de concertation entre les services du Pays ,la commune de Moorea-Maiao et la population dans le cadre de la révision du PGEM ) lors de leur prochaine réunion.

Rédigé par Toatane Rurua le Mardi 26 Septembre 2017 à 11:16 | Lu 3464 fois