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Moorea-Maiao condamné verser 19,8 millions aux proches d'un noyé


(Photo d'illustration)
(Photo d'illustration)
PAPEETE, 17 juin 2015 - La commune de Moorea-Maiao est condamnée en appel à verser 19,8 millions Fcfp à la compagne et à la fille de la victime d’une noyade, en 2011 dans le lagon de Haapiti. La cour administrative constate la défaillance de l’organisation municipale des secours et l’absence de signalisation au niveau de l’accès public à la mer.

Hugues Fagot s’était noyé le 23 novembre 2011 en fin de matinée, après avoir été emporté par une vague, non loin de la passe de Tauotaha à Haapiti, alors qu’il naviguait en paddle board sur le lagon.

Alertés par la compagne de la victime, les pompiers de la commune n’avaient pu intervenir immédiatement, faute d’embarcation en état d’être mis à l’eau. Et au lieu de saisir le centre de secours en mer, les sauveteurs de Moorea avaient d’abord tenté pendant 20 minutes de réquisitionner un bateau parmi les riverains présents.

La brigade de gendarmerie n’avait été informée de leur incapacité à intervenir qu’ensuite, relayant l’information au MRCC. L’hélicoptère de secours Dauphin avait été dépêché à 11h40. Arrivé sur place à midi celui-ci n’avait pu que repêcher le corps sans vie du père de famille vers 13 heures.

L’enquête avait relevé ces graves dysfonctionnements dans l’organisation des secours sur Moorea-Maiao. Mais au-delà, elle a établi que trois personnes s’étaient déjà noyées dans la zone, utilisée par le public pour accéder à la mer. Et qu'en dépit de ce fait, aucune signalisation municipale n’indiquait la dangerosité du bain, ou informait de l’absence de baignade surveillée.

La commune de Moorea-Maiao avait été condamnée par le tribunal administratif de Papeete en juillet 2013, à indemniser la compagne et la fille de la victime à hauteur de 15,6 millions Fcfp, pour leurs préjudices personnels. En appel, la cour administrative de Paris alourdit cette peine en la portant à 19,8 millions Fcfp.

La municipalité de Moorea-Maiao dispose d'une ultime voie de recours devant le conseil d'Etat pour contester la décision rendue par la cour administrative d'appel de Paris. Mais cette procédure n'est pas suspensive.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 17 Juin 2015 à 15:04 | Lu 3502 fois