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Marcel Tuihani : "Le Pays va mal" (discours dans son intégralité)


PAPEETE, le 13 avril 2017. Le président de l'assemblée, Marcel Tuihani, a été le premier à prendre la parole pour l'ouverture de la session adminsitrative. "Lors de précédentes interventions, j'ai dit que le Pays va mal. Je persiste à le dire", a-t-il souligné avant d'indiquer : "L'emploi est le remède aux nombreux maux qui rognent notre société".

 

Discours dans son intégralité

Ia orana e Maeva.

Chaque année en cette période, nous nous retrouvons à l’ouverture de la session administrative. C’est l’occasion de faire le bilan de l’année écoulée sur le plan législatif, économique et social.

Pour ce qui me concerne, je n’ai jamais voulu faire de ce rendez-vous un instant banal. Il l’est d’autant moins que nous ne saurions faire abstraction du contexte électoral dans lequel nous nous trouvons et qui mobilise toute la classe politique en vue des échéances présidentielles, législatives et très bientôt, les territoriales.

Nier que cette réalité conditionne nos décisions, nos attitudes et nos propos serait mentir. Les récentes décisions prises par le gouvernement et sa majorité le prouvent. Nous avons tous compris dans quel contexte nous nous trouvons. Nous pourrons le vérifier à l’occasion de la répartition des commissions législatives dès la semaine prochaine.

Lors de l’ouverture de la session budgétaire 2016, j’ai parlé de caisse de résonnance lorsque j’évoquais la situation sociale. Chers collègues, prêtons attention à cette caisse de résonnance pour mieux comprendre ce qui se passe dans notre Fenua.

En ce début d’année, certains ont été fortement touchés par les intempéries.

Les premières estimations évoquaient des dégâts à plus de 2 milliards de francs pacifique. Fin mars, le Gouvernement recensait au moins 800 fare détruits. Aujourd’hui où en sommes-nous ?

Les dégâts constatés ont-ils tous été réparés ? Je pense notamment au pont de la Matatia. Les sinistrés des intempéries de l’année dernière ont-ils tous été traités ?

Notre assemblée a par ailleurs rapidement contribué à la solidarité en prélevant 100 millions F sur ses réserves. C’est ensemble que nous avons pris cette décision urgente au regard des dégâts constatés, afin d’aider les familles frappées par le sinistre pour renouveler les équipements essentiels qu’ils ont perdu pour assurer les besoins du quotidien (achat de réfrigérateurs, fours, à titre d’exemple).

Visiblement, le gouvernement ne semble pas être pressé d’intégrer la contribution de notre institution à l’effort de reconstruction dans le budget du Pays, puisqu’à ce jour, le collectif budgétaire n’est pas encore déposé à l’assemblée, du moins pas à ce jour.

Mais revenons à la situation sociale des familles polynésiennes que beaucoup de personnes commentent. Dans de précédentes interventions, j’ai souligné « que le pays va mal ». Je persiste à dire que le pays va mal.

Le constat dressé le 27 janvier dernier par le Colonel de la gendarmerie a fait écho à mon plaidoyer pour la jeunesse.

Il disait, sous la forme d’un avertissement, je le cite : « Qu'un processus d'auto-défense se mette en place au profit des enfants du Fenua, contre les dangers des drogues, de l'alcool et de la violence. Sans un tel sursaut, la Polynésie ne sera pas en mesure de relever les défis de l'avenir ».

Il ajoutait : « Ce qui couve ici, c'est l'échec de la jeune génération, celle qui fera l'avenir de la Polynésie. Ce n'est pas du catastrophisme que de pronostiquer une dégradation sensible et déjà perceptible à travers ces quelques symptômes bien marqués ».

Je ne pouvais pas laisser cette déclaration se diluer dans le flux médiatique sans lui donner plus de relief.

Si nous devons rechercher ensemble des remèdes, encore faut-il que nous partagions d’abord le même diagnostic. Réagissons maintenant avant de glisser vers la pente dans laquelle la Guyane semble s’enliser.

Les associations et les confessions religieuses jouent un rôle déterminant dans le maintien de la cohésion sociale. Mais avec une telle pression quotidienne, leur rôle atteindra rapidement ses limites.

Dans un petit pays comme le nôtre le plus grand défi est de préserver les équilibres économiques et sociaux. Il nous faut aussi agir pour permettre à notre jeunesse de demeurer au pays, sans être obligée de s’exiler pour pouvoir mieux vivre.

Nous constatons que de plus en plus de jeunes partent pour leurs études, mais ne reviennent pas, car ils ne trouvent pas de travail à leur retour.

J’ai découvert que de plus en plus de jeunes familles polynésiennes s’installent en France pour obtenir les minima sociaux et les aides en matière de logement.

La fracture sociale se creuse et la précarité gagne du terrain, comme indiqué dans les premières conclusions de la dernière enquête sur le budget des familles présentée par l’ISPF en février 2017 ici même devant quelques représentants de l’assemblée.

Selon l’IEOM, la Polynésie française compte, en moyenne, 1.300 nouveaux actifs entrant chaque année sur le marché du travail. Le taux de chômage, qui était de 21,8% au recensement de la Population de 2012, peut être estimé à 24% en 2015. Aujourd’hui, quel est ce taux ? Serait-il erroné de considérer qu’il avoisine les 26%, voir plus ?

Cette précarité qui frappe un nombre croissant de familles ou de jeunes couples est de plus en plus visible.

Elle s’accompagne de son cortège de violences, avec une augmentation de la délinquance, de la drogue, de l’illettrisme, du décrochage scolaire, des violences intrafamiliales.

Je suis intimement convaincu que l’emploi est le remède aux nombreux maux qui rongent notre société.

Pour le Fenua, plus d’emploi signifierait moins de dérives et de violences, moins d’assistanat, moins de moyens mobilisés pour la solidarité et qui sont financés par ceux qui ont un travail.

L’emploi doit véritablement être la priorité des priorités. De lui dépend tout le reste : l’équilibre des comptes sociaux de notre Protection Sociale Généralisée, des caisses de retraite, et l’équilibre du budget du pays par les taxes sur la consommation qui l’alimentent.

Donner du travail à nos familles, à nos jeunes, voilà quelle doit être notre principale préoccupation, hors de nos querelles.

Le lancement des grands chantiers demeure la colonne vertébrale de cette ambition.

Nous apprenons que le « Tahiti Mahana Beach » évolue aujourd’hui vers le « Village Tahitien». Le vocable « village » résume bien la philosophie réductrice de ce nouveau projet, qui va au-delà du « Rikiki Beach » en prenant le contre-pied du complexe touristique qu’était le « Tahiti Mahana Beach ».

Je rappelle que l’objectif était de créer des emplois en grand nombre, doper notre tourisme et repositionner la Polynésie française sur la carte touristique mondiale, mieux que ne saurait le faire le mirage d’une ville flottante !

A présent, le gouvernement renvoie l’épure du « Village Tahitien» à la Caisse des Dépôts et Consignations. J’apprends par la presse qu’une convention a été signée fin 2016 entre le Pays et la Caisse pour une mission d’audit. La Caisse des Dépôts et Consignations devra nous expliquer ce que nous devons faire, comment nous devrons le faire et avec qui nous devrons le faire.

Je persiste à penser qu’avoir donné un coup d’arrêt aux grands projets, c’est tourner le dos à une véritable relance économique de long terme, à la création d’emplois durables. C’est le cas également du projet aquacole, à HAO, dont on n’entend plus parler.

Les mesures à court terme qui ont permis d’amorcer la reprise, ne sont pas suffisantes, nous le savons tous. Chacun le voit bien en dépit des efforts déployés, la fracture sociale s’accroît.

Je relève que 20% de notre population, soit un habitant sur cinq, vit sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 30.000 F CFP par mois, si l’on en croit la récente enquête sur le budget des familles.

La reprise actuelle se nourrit de la conjonction des moyens mis à disposition par l’Etat et ceux du Pays, notamment par le plan d’investissement exceptionnel qui a permis de soutenir la commande publique, et généré à l’autre bout de la chaîne une légère amélioration de la consommation des ménages.

Dans sa note expresse du 6 avril, l’IEOM considère que « les signes d’amélioration observés depuis deux ans se sont consolidés en 2016 en raison d’une reprise de l’économie polynésienne plus marquée, d’un investissement des agents économiques plus dynamique et d’un marché du travail plus vigoureux, qui dope la consommation des ménages ».
Pour autant, l’IEOM met l’accent sur « l’essoufflement du BTP » en considérant, je cite, « qu’après la construction du centre pénitentiaire de Papeari (Tahiti), achevée en fin d’année, le manque de chantiers d’envergure entrave un franc redémarrage des travaux publics ». Tout est dit et ne peut faire l’objet de contestation.

Depuis 2013, la réforme fiscale a porté ses fruits et a permis de redresser nos comptes publics, d’assainir l’état de nos finances, et d'accroître les marges budgétaires. Le redressement a été salutaire pour notre collectivité, et il faut poursuivre nos efforts.

Mais, il faut surtout savoir profiter de cette dynamique porteuse pour aller de l’avant !

La relance doit être soutenue, et il faut dès maintenant créer les conditions favorables d’une relance de long terme.

Attardons-nous un instant sur le tourisme. Selon l’ISPF, en 2016, nous avons accueilli 192.495 touristes dont 84.741 croisiéristes. En Nouvelle-Calédonie, sur les trois premiers trimestres de 2016, il a été recensé 312.334 croisiéristes.

Nous voici à présent doublé par la Nouvelle-Calédonie, qui n’a pourtant pas une vocation touristique aussi revendiquée que la nôtre. Ne dit-on pas que Bora Bora est la « Perle du Pacifique » ?

Il semble que nous ayons encore énormément à apprendre, pour rendre notre destination plus attractive.

Je ne m’attarderai pas sur les sujets liés à la loi sur l’égalité réelle outremer ni aux accords de l’Elysée. L’assemblée devrait être consultée prochainement sur ces accords et nous aurons ainsi tout loisir d’émettre nos points de vue. Ceci étant, les accords de l’Elysée ont déjà été signés, alors autant dire que la séquence est déjà terminée, fermez les rideaux.

Pour ce qui relève des travaux législatifs, je me réjouis des améliorations que nous avons pu apporter ensemble, au fonctionnement de notre institution, notamment avec l’amélioration des outils de contrôle.

Il s’agit de la création de la commission d’évaluation des politiques publiques. Nous avons tous compris le bien fondé de cette commission et à titre personnel, je crois fermement à son utilité dans la mesure où les orientations que nous proposerons seront nécessairement élaborées au bénéfice des polynésiens. C’est là notre responsabilité.

Comme vous le savez, des conventions de partenariat lient notre institution à l’Assemblée nationale et au Sénat notamment. Grâce à elles, nous avons pu bénéficier de l’expérience et du soutien technique des deux chambres dans la mise en œuvre de cette commission. Nous avons pu mieux cerner le périmètre d’action, et les écueils à éviter.

Je voudrais profiter de l’occasion pour saluer le travail accompli par nos services, mais aussi en particulier, monsieur Jacqui DROLLET à qui nous devons d’avoir engagé ce partenariat avec l’Assemblée nationale en 2012.

Grâce à ces liens, le secrétaire général adjoint de l’Assemblée Nationale, Monsieur Rémi SHENBERG, et Monsieur Philippe LAMY, chef de la division du secrétariat du Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques, seront au Fenua du 10 au 18 mai 2017 pour nous accompagner dans la formation, la mise en œuvre de méthodes de travail afin que les membres de la commission, que j’ai l’honneur de présider, puissent rapidement se réunir.

De passage en Polynésie en mars dernier, le Premier Président de la Cour de Comptes Didier MIGAUD a rappelé fort opportunément que le Parlement français se saisit des évaluations, et en analyse la pertinence pour formuler des propositions.

Il lui appartient par ailleurs, disait-il, d’organiser le débat et de transformer les préconisations en proposition de loi.

A l’occasion de la séance solennelle de la CTC, le jeudi 23 mars dernier, Monsieur MIGAUD soulignait à juste titre « qu’on ne doit jamais avoir peur d’être éclairé lorsqu’on conduit les politiques publiques ». Je ne peux que souscrire à ce principe de saine gestion. Il ajoutait également : « tout n’est pas qu’une question de moyens, c’est aussi une meilleure identification des objectifs, une meilleure organisation, une mise en cohérence ».

Il précisait également qu’il ne faut pas voir les politiques publiques uniquement à travers le prisme des moyens mis en œuvre, au risque de toujours augmenter la dépense publique au détriment de l’efficacité. Il a rappelé aussi que la France a le plus haut niveau de dépense publique pour une efficacité qui n’est pas équivalente à celle d’autres pays européens qui consacrent moins de moyens. Il a souligné que l’amélioration résidait aussi dans une meilleure répartition et optimisation des moyens existants. Et c’est exactement dans cette dynamique que s’inscrit la réforme que nous avons engagée.

A l’occasion du contrôle de gestion que la CTC va bientôt commencer concernant notre assemblée, elle pourra, je l’espère, constater les avancées et les efforts réalisés dans ce domaine.

Ceci m’amène tout naturellement à vous dire un mot sur la réorganisation interne des services de notre assemblée. Nous devons rationaliser et optimiser. C’est le sens du progrès que j’ai souhaité engager. Cet objectif me conduit à proposer une nouvelle organisation, plus simple, moins cloisonnée, dégageant plus de synergie entre les services. Je saisis l’occasion pour remercier les membres du bureau de l’assemblée pour la confiance que vous m’avez témoignée.

Je me suis appuyé sur un audit complet de la structure et de son fonctionnement commandé en 2013 par mon prédécesseur et sur une démarche novatrice d’auto-évaluation menée par le personnel. Je salue le travail réalisé qui m’a permis de mieux comprendre les attentes des agents de notre institution. De 10 services nous passerons à 6, en privilégiant les moyens nécessaires pour assurer le bon fonctionnement des séances et des commissions et pour accompagner les élus dans leur mission, vos prérogatives, c'est-à-dire, votre légitimité à porter vos propres textes de lois.

Parallèlement à cette réorganisation, j’ai également mis en place un plan de réduction des effectifs, en privilégiant des mesures d’incitation au départ volontaire. Ce dispositif a été approuvé par le comité technique paritaire et adopté par l’ensemble des élus. Je remercie les représentants et le personnel d’avoir soutenu cette initiative et d’en avoir compris l’esprit.

En tant qu’institution qui vote le budget du Pays, j’ai toujours pensé que l’Assemblée doit être exemplaire en termes de gestion des deniers publics.

Nous ne devons pas oublier que les moyens mis à la disposition de ses agents et des représentants, pour effectuer leurs missions, proviennent des deniers publics des polynésiens auxquels nous devons rendre des comptes. Nous devons montrer que nous sommes capables de faire des efforts et de mieux gérer nos moyens. Je crois beaucoup à cette vertu de la transparence.

Nous devons faire mieux avec ce que nous avons.

Alors que s’ouvre cette session administrative, permettez-moi de vous donner un rapide aperçu des travaux effectués par notre assemblée.

Nous avons examiné durant l’année parlementaire, du 14 avril 2016 au 13 mars 2017, pas moins de 30 Loi du pays, 123 délibérations, 19 avis et 2 délégations à la Commission permanente, sans compter 48 questions orales, 29 questions écrites, dont 10 restées sans réponses et 3 transformées en questions orales, ainsi que 4 rapports de la Chambre territoriale des comptes et 1 rapport d’activités de la CCBF.

Ces travaux se sont étalés sur 24 séances ainsi réparties : 8 séances de la session administrative, 10 séances de la session budgétaire, 2 séances de la session extraordinaire, et 4 séances de la commission permanente, ce qui représente un total de 188 heures et 33 minutes de travaux très précisément.

A peu de choses près, nous sommes dans un rapport similaire aux travaux de la période précédente, qui allait du 9 avril 2015 au 13 avril 2016. Pour la période précédente, nous avons examiné un total de 183 textes, au cours de 26 séances représentant un total de 207 heures et 30 minutes. Ces chiffres montrent à eux seuls, si cela était encore nécessaire, que nos représentants légifèrent et que l’assemblée a toujours accompagné l’action du gouvernement.

Je ne terminerai pas ce bilan des travaux, sans évoquer ceux réalisés par notre Assemblée junior. Je suis particulièrement fier et honoré d’avoir rencontré ces jeunes élèvent de CM2.

Depuis l’année scolaire 2009-2010, notre institution organise avec le Ministère de l’éducation de la jeunesse et des sports, l’Assemblée des Représentants juniors de la Polynésie française.

C’est depuis 2010 que chacune des classes est invitée à élire un représentant junior et à rédiger des textes de loi. Ce dispositif éducatif a pour objectif de transmettre des valeurs démocratiques et citoyennes, mais également des savoirs à nos concitoyens du plus jeune âge, comme par exemple, le fonctionnement de l’institution et le parcours d’une loi. Par cette activité « ludo-éducative », l’assemblée de Polynésie française contribue à l’éducation, à l’apprentissage de la citoyenneté et au respect de la démocratie.

Entre 2010 et 2014, nos représentants juniors ont abordés le droit à la santé; à la famille; à l’éducation, le sport et la citoyenneté; l’énergie durable; le jumelage avec les écoles du Pacifique, ou encore la violence à l’école; et la préservation des ressources naturelles.

Cela mérite nos applaudissements….

En 2016, nos représentants juniors ont sélectionné deux thèmes : l’accueil des touristes dans le centre ville, et l’environnement marin.

Permettez-moi de vous donner lecture d’un extrait de l’exposé des motifs de la proposition relative à la protection et à la sauvegarde de notre environnement marin, portée en 2016 :

« La proposition de délibération portant sur l’environnement marin a pour objet de sensibiliser chaque individu aux richesses et ressources de la mer afin de préserver notre patrimoine naturel marin. Depuis 2 ans, nous sommes responsables d'une aire marine éducative qui se trouve à Hanaiapa dans une de nos magnifiques baies aux Marquises. Grâce à ce projet nous avons le privilège de découvrir les richesses de la mer, en explorant cette baie et ses alentours et d'enrichir nos connaissances concernant le patrimoine culturel et endémique en lien avec notre baie. Cependant, nous prenons aussi conscience de la fragilité de cet environnement et des dangers qui le menacent comme la surpêche, le non respect des restrictions concernant la pêche de crustacés (la langouste, les crabes,...), la destruction des coraux due à l’ancrage des bateaux, la pollution... Nous sommes malheureusement tous responsables de ces dégâts ».

Comme vous l’avez compris, les jeunes s’intéressent aujourd’hui, avec beaucoup de maturité, à des thématiques porteuses telles que la protection et la sauvegarde de notre environnement marin.

Si notre jeunesse s’interroge sur son avenir, une partie d’entre elle le regarde avec détermination et de manière active.

Ces talents sont réels et plus nombreux qu’on ne le croit. J’ai d’ailleurs reçu une partie d’entre eux, en début d’année, pour leur témoigner nos encouragements.

Je souhaitais leur redire ici, en cet instant solennel et en notre nom à tous, combien nous sommes fiers d’eux, fiers des valeurs d’effort et de travail qu’ils portent, et des ambitions qu’ils ont su concrétiser en réalisant leurs projets.

A force de persévérance et de ténacité, ils réussissent car il faut bien reconnaître que l’environnement règlementaire que nous créons n’est pas toujours adapté. Ayons à l’esprit que notre administration est souvent critiquée en raison de procédures administratives jugées contraignantes.

N’entendons-nous pas souvent : « Chez nous, c’est compliqué ! ».

Cette complexité engendre l’inertie alors que nous devons libérer les énergies. La meilleure chose que nous puissions faire, c’est de leur accorder plus de facilités.

Pour certains d’entre eux, ici présents, ils ont brillement réussi. Des emplois directs ont été créés. Bien sûr que les dispositifs de contrats aidés ont permis à certains une telle réalisation, comme tous les dispositifs qui ont été créés d’ailleurs.

Se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat est un véritable défi, courageux de nos jours.

Ces jeunes représentent un concentré de ce que notre Fenua produit de meilleur dans une grande diversité de secteurs. Ils incarnent l’avenir, et ils portent, à leur manière, l’ambition d’un pays qui se construit. Leur fierté doit être la nôtre.

Je leur redis ce que je leur ai dit en janvier dernier : je vous encourage : continuez !

Notre jeunesse a besoin d’être motivée, de pouvoir prendre exemple sur une saine ambition. Nous avons besoin de croire en nous, car un pays qui se construit, se construit avant tout par la qualité et les initiatives des femmes et des hommes qui le font vivre, qui lui donnent son vrai visage et qui bâtissent son identité réelle.

A cette jeunesse, ici présente, je veux redire : Vous êtes le visage de la Polynésie. Vous êtes le témoignage vivant de son dynamisme. Et, pour cela, je voulais vous dire faaitoito !

Je vous remercie.
 

Rédigé par Mélanie Thomas le Jeudi 13 Avril 2017 à 10:17 | Lu 7542 fois