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Maladies non transmissibles : les agents de prévention s'arment pour lutter


Solène Bertrand-Protat, coordinatrice de la formation, est conseillère en maladies non-transmissibles à la CPS.
Solène Bertrand-Protat, coordinatrice de la formation, est conseillère en maladies non-transmissibles à la CPS.
PAPEETE, le 9 octobre 2017 - La Communauté du Pacifique, soutenue par la direction de la santé, organise jusqu'à mercredi une formation destinée à améliorer la lutte contre les maladies non transmissibles.

Plus d'autonomie, de moyens et de savoir-faire, c'est tout l'intérêt de la formation dispensée en ce moment à Tahiti, par la Communauté du Pacifique (CPS), aux agents de prévention des territoires francophones de la région. La CPS a souhaité former ces professionnels de santé, originaires de Wallis-et-Futuna, Nouvelle-Calédonie, Vanuatu et Polynésie française, à la collecte et l'analyse de données sur les maladies non-transmissibles. Objectif : leur permettre réaliser des enquêtes auprès de leur population afin d’améliorer la pertinence de leurs interventions et actions de promotion de la santé/prévention.

Pour cette première formation, la CPS a choisi un public cible : les femmes âgées entre 18 et 25 ans. "C'est une tranche de la population que l'on étudie assez peu mais qui est en réalité charnière. C'est dans cette période que les femmes vivent des moments clés : installation en couple, entrée dans la vie active, premier enfant… C'est important de connaître leurs habitudes de vie", explique Solène Bertrand-Protat, conseillère en maladies non-transmissibles à la CPS et coordinatrice de la formation.

Une première session a eu lieu en juin à Nouméa. "Là, nous leur avons appris à élaborer un questionnaire et à récolter des informations sur le terrain." Ensuite, les agents de santé se sont rendus sur le terrain dans leurs pays respectifs. Ils ont interrogé 50 femmes chacun.

AGIR AVEC "LES MOYENS DU BORD"

Les données fournies par ces questions sont analysées au cours de la deuxième session de formation qui a lieu en ce moment au fenua. Le but est aussi de choisir le meilleur moyen d'en assurer la diffusion. Ce programme a été initié à la demande de deux territoires : Wallis-et-Futuna et la Polynésie. Son enjeu est de donner les moyens aux agents de prévention d'agir sur le terrain. "Il faut leur montrer des choses plus concrètes que les agents peuvent gérer eux-mêmes du début à la fin, avec les moyens du bord. On ne peut pas leur demander de faire des grandes enquêtes en utilisant des tablettes lorsqu'ils travaillent sur des îles où il n'y a même pas d'imprimantes."

La CPS souhaite aussi que ce temps de formation donne lieu à des échanges entre les différents territoires. "C'est l'occasion de partager avec nos voisins du Pacifique, reprend la coordinatrice. Tous les pays du Pacifique sont confrontés aux mêmes problématiques mais tous n'y répondent pas de la même manière. Ce temps de formation peut aussi nous permettre de trouver des solutions différentes, de se remettre en question."

Solène Bertrand-Protat espère que d'autres formations pourront suivre. La conseillère souhaite organiser des sessions autour de la gestion de projets et des interventions auprès de la population.

Rédigé par Amelie David le Lundi 9 Octobre 2017 à 16:03 | Lu 1782 fois