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Livres animés à la Maison de la culture : place au reo !


PAPEETE, 12 juillet 2017 - À trois reprises, des lectures d’albums ont été faites en tahitien à la Maison de la culture. L’initiative, portée notamment par Denise Raapoto qui y trouve là une nouvelle occasion d’attirer les jeunes vers leur langue, sera reconduite à la rentrée scolaire.

"Cela s’est fait à l’initiative de la Maison de la culture", rapporte Denise Raapoto. Elle est membre de l’Académie tahitienne et a été à plusieurs reprises membre du jury du Heiva pour l’écriture du thème. La langue tahitienne lui est chère et elle a répondu sans hésiter à la demande. La demande ? La lecture d'album en tahitien, une fois par mois.

"Pourquoi est-ce important de parler tahitien ? Car cette langue est noyée dans le français ; toutes les occasions sont bonnes pour l’entendre et le faire entendre", répond Denise Raapoto. "Partout on ne voit que du français, voire de l’anglais. Sur la route, dans les livres, les journaux, la radio, la télévision… Nulle part ou presque le reo. Quelques émissions l’utilisent mais ce n’est pas assez."

D’après l’académicienne, la langue permet de "savoir d’où l’on vient". La langue est "un signe d’appartenance à une culture, une terre, tout ce qui fait que l’on se sent Polynésien". Et "pour les jeunes c’est important non ? C’est un moyen de se retrouver et de retrouver ses racines".

Denise Rapooto est enseignante de formation, elle connaît bien le jeune public et les outils pédagogiques. Elle choisit des albums courts avec peu de vocabulaire pour "faire passer des messages, pour que les enfant saisissent le sens du texte, qu’ils comprennent, qu'ils retiennent quelques mots".

L’animation en reo a été mise en place en avril à la Maison de la culture. "Nous avons fait la première et la troisième lecture dans la bibliothèque pour enfant, la deuxième sur le paepae, on s’adapte en fonction du public présent." Un public qui n'est pas toujours familier du reo mais qui se plaît à écouter une langue différente de celle qu'il parle.

Denise Raapoto est épaulée dans sa tâche par Voltina Roomataaroa Dauphin, académicienne elle aussi et chef du service de la traduction. Ensemble, elles donnent vie aux textes choisis. Elles apportent un peu de matériel et quelques mots sont rédigés sur des feuilles blanches. Les termes importants sont répétés plusieurs fois en chœur, avec le public.

En juillet et en août, les deux conteuses font une pause. Le public est en vacances. Mais elles reviendront à la rentrée car l’initiative est reconduite. Denis Raapoto espère même qu’elle évoluera. "Dans l’idéal, il faudrait que l’on fasse deux lectures à la suite, le mercredi et le vendredi pour que cela porte vraiment ses fruits."

Pratique

À la Maison de la culture, Te Fare Tauhiti Nui

Entrée libre
Une fois par mois le mercredi après-midi
RDV à la bibliothèque pour enfants
Tel. : 40 54 45 36



Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 12 Juillet 2017 à 03:00 | Lu 845 fois