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Liberté de la presse : Bouissou "étonné" par l'avis défavorable du CESC


Le porte-parole du gouvernement affirme que le projet de texte sera soumis en l’état aux représentants de l’Assemblée.
Le porte-parole du gouvernement affirme que le projet de texte sera soumis en l’état aux représentants de l’Assemblée.
PAPEETE, 28 septembre 2016 - Le porte-parole du gouvernement s’est dit "étonné" par l’avis défavorable et unanime, prononcé mardi par le Conseil économique social et culturel (CESC) au sujet d’un projet de loi visant à moderniser le code du travail. Ce projet de texte introduit notamment dans la réglementation locale des mesures pour la protection de la profession de journaliste.

Le gouvernement envisage d’introduire dans le code polynésien du travail deux dispositions favorables à la liberté professionnelle des journalistes locaux. Il s'agit d'une part de leur offrir la capacité de refuser un ordre de l'employeur lorsque celui-ci apparaît contraire à la déontologie (une clause de conscience) ou de refuser la nouvelle orientation éditoriale d’un média lorsque celui-ci change de propriétaire (une clause de cession). Dans les deux cas, si un licenciement devait intervenir, un régime indemnitaire sévère est prévu au bénéfice de l'employé alors que la seule issue laissée aujourd'hui au journaliste réfractaire est la démission.

Comme en mai 2012, consultés au sujet d’un projet de loi visant à créer le statut des journalistes en Polynésie française, les conseillers du CESC ont émis un avis défavorable presque unanime, en soulignant "l'étroitesse du marché local" et le "nombre restreint d'entreprises concernées". Pour la majorité d'entre eux, il devrait s'agir non d’une affaire de réglementation mais d'une matière à convention collective.

Mercredi, en marge du point presse donné à l’issue du Conseil des ministres, Jean-Christophe Bouissou s’est dit "étonné" par cette position des représentants de la société civile. Il a estimé que cet avis défavorable s’apparente "pratiquement à une demande de censure de la part du CESC", surtout venant de personnes qu’il qualifie d’ "humanistes (…) qui prônent la liberté d’expression".

"Nous soutenons la liberté de la presse", a en outre affirmé le porte-parole du gouvernement : "c’est un dossier qui va être présenté au niveau de l’Assemblée de la Polynésie française". (…) "Si on veut qu’il y ait véritablement une transparence dans les activités des personnes publiques, sur le déroulement des actions économiques, sociales et culturelles du pays, et si on veut permettre aux journalistes de dire sans pour cela craindre derrière – on le voit dans certains pays, où le métier journaliste ne peut pas être exercé avec une certaine forme de liberté, on se retrouve rapidement dans une forme de dictature. Nous sommes, nous, pour la liberté de la presse. Cela veut dire des actes et notamment de vote par notre Assemblée, pour délibérer et permettre à cette liberté de pouvoir s’exprimer".

Le texte doit maintenant être soumis à l’examen des représentants de l’Assemblée, avant d’être voté et rendu applicable. "Il sera discuté et voté par l’Assemblée, amendé ou pas. Mais, encore une fois, si c’est pour enlever toute la substance de ce que l’on voulait faire… Je ne pense pas que le gouvernement soit dans cet état d’esprit", a-t-il aussi confirmé.

Pour l'instant à Tarahoi, le groupe majoritaire et favorable au gouvernement se compose d'une majorité absolue de 31 élus sur les 57 que compte l'Assemblée.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 28 Septembre 2016 à 14:07 | Lu 2472 fois
           



Commentaires

1.Posté par zozo le 28/09/2016 14:43 | Alerter
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Quand on voit qui siege au CESC pas étonnant que le vote soit contre ! ils ont trop peur que les journalistes fouinent dans leur busisness syndical et associatif !!! les pots de vin ça sert à ça ! HONTE aux membres du CESC !!! d'accord pour proteger les biens des patrons et diminuer les droits des salariés avec un code du travail encore plus light mais pas d'accord pour proteger les journalistes !! La disparition des nouvelles a rendu bien light les infos ! heureusement qu'il y a l'AFP ! même Tahiti pacifique s'est plus qu'assagit ! pourtant il y a de quoi mener des enquêtes poussées .

2.Posté par Louis Bresson le 28/09/2016 15:26 | Alerter
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Bravo à Jean-Christophe Bouissou pour cette prise de position respectueuse de la liberté de conscience des journalistes, et honte aux syndicats siégeant au CESC qui ont voté contre ce projet, conforme à la constitution française, et qui va dans le sens de la liberté de la presse... laquelle ne signifie rien sans la liberté des journalistes.

3.Posté par mathius le 28/09/2016 16:17 | Alerter
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En plus il joue au faux cul, qui sont les amis de la presse?

4.Posté par mathius le 28/09/2016 17:50 | Alerter
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Buissou donner un avis n'est pas un ordre.... alors? Le gouvernement va suivre cette institution ?

5.Posté par Phil le 28/09/2016 18:02 | Alerter
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Bouissou grand défenseur de la liberté de la presse, cela fait sourire lui qui avait recours à des méthodes vindicatives lorsqu'il était ministre... Tahoeraa (j'ai hésité, comme il a été de toutes les majorités politiques, j'hésitais sur la direction du vent à ce moment-là). Et le CESC ? A quoi ça sert au fait ? A donner encore des titres ronflants à quelques syndicalistes pourris et autres délinquant d'associations ? Parce qu'il y en a une tripotée dans ceux qui siègent. Évidemment que ces gens-là sont contre la liberté de la presse... C'est dangereux des journalistes qui cherchent au-delà des communiqués officiels.

6.Posté par mathius le 29/09/2016 07:11 | Alerter
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Et si le pays fermait le cesc institution de parasites pour réaliser une vraie securité sanitaire dans les iles?
N'est ce pas cela les moyens de péréquation?

7.Posté par Pierre Carabasse le 29/09/2016 08:04 | Alerter
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Le CESC, ce machin qui sert à rien et nous coûte cher....

8.Posté par Jeremy le 29/09/2016 08:06 | Alerter
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La dissolution du CESC (le dernier C pour Canaille !) s'impose. Ce Comité ne sert à rien d'autre qu'à abriter des individus parfois douteux (pas tous...) en leur accordant une "couverture" officielle. Que ces apprentis censeurs soient traînés en justice et envoyés profiter du confort de Nuutania !

9.Posté par fiu le 29/09/2016 09:02 | Alerter
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Même le porte parole du gouvernement fait l’amalgame entre liberté de la presse et liberté de quelques journalistes... A t il lu le projet de loi? La clause de conscience est une chose car au final elle devra être établie devant un tribunal administratif mais la clause de cession monsieur le ministre vous savez ce que cela signifie? Demain un investisseur qui est prêt à investir dans un journal ou une radio(...),entreprise dans laquelle le journaliste est un des principaux rouages, risquera si sa "tête" ne revient pas à ces messieurs dames de voir partir l'essentiel de ses forces vives, il devra les indemniser grassement (c'est là le but principal des revendicateurs) et rien n’empêchera ces derniers d'aller chez un concurrent pour finir de démolir l'investisseur! Alors un peu de raison dans vos propos! Toute cette histoire s'articule autour de la démission d'une ancienne rédactrice en chef de la place et de quelques journalistes anxieux sur leur devenir!
Enfin puisque les agitateurs parlent de ce qui se fait en métropole n'oublions pas qu'ici ils n'ont signé aucune charte de déontologie.

10.Posté par VATEA le 29/09/2016 09:11 | Alerter
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ARFF ... CESC .. la machine qui sert à rien !!! 300 000 habitants et un max de ce genre pour placer les copains et les coquins .. et ils y en a là dedans !!! je comprend qu'ils ne veulent pas de journalistes d'investigations .... il y aurait trop de casses .....

11.Posté par Manutea le 29/09/2016 10:44 | Alerter
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A ceux qui font ce qui s'apparente à de la diffamation et de l'injure publiques dans les 1er commentaires (vérifiez les amendes dans le code pénal), je m'interroge. Est-ce que quelqu'un à au moins lu l'avis et l'argumentaire du CESC?....

Est-ce que le document est disponible?

12.Posté par kaouet le 29/09/2016 15:44 | Alerter
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Dans tout ça on a l'impression que même le porte parole du gouvernement ne connait pas le dossier et s'est contenté de lire la presse...il y a beaucoup de manipulation de la part de certains "journalistes qui prêchent pou leur paroisse et ne respecte pas forcément la pluralité. Et c'est assez honteux de voir Bouissou crier avec les loups sans avoir approfondi le sujet...qui a vraiment lu les textes????