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Les solutions du Sdiraf pour sauver les retraites polynésiennes


Marcel Ahini, membre du Sdiraf et ancien président de la CPS
Marcel Ahini, membre du Sdiraf et ancien président de la CPS
PAPEETE, 17 décembre 2014 – Le Sdiraf monte au créneau avec quelques suggestions pour rétablir l’équilibre des comptes sociaux polynésiens.

Le Syndicat pour la défense des retraités actuels et futurs (Sdiraf) a tenu conférence de presse, mercredi matin, pour exposer quelques pistes de réflexion face aux problèmes de viabilité financière des systèmes de santé et de retraites polynésiens.

L’association de défense des retraités a en outre officiellement demandé audience, par courrier déposé au secrétariat de l’institution ce mardi, à chaque groupe représenté à l’Assemblée de la Polynésie française. Elle assure enfin rassembler "1500 signatures environ" à la pétition "pour le sauvetage de la retraite CPS".

Avec les effets conjugués de la crise économique et du vieillissement de la population, le système local de retraites par répartition est confronté depuis plusieurs années à l’effet ciseau d’une baisse du nombre de cotisants alors que le l’effectif des retraités ne cesse d’augmenter, dans un contexte où l’espérance de vie croît de 3 mois par an.

"11 à 12 milliards Fcfp par an"

Il en va de même pour le système d’assurance maladie, dont le navire amiral, le Régime général des salariés, voit ses recettes s’amenuiser avec la diminution du nombre de salariés.

La solution de cet équation déficitaire résiderait dans une reprise de l'activité économique qui tarde à venir.

En attendant, terre-à-terre, pour le Sdiraf le déséquilibre des comptes de la Caisse de prévoyance sociale (CPS) est en grande partie lié à une curiosité comptable. "Chaque année, détaille le Sdiraf, la CPS verse une dotation à l’hôpital de Taaone et participe à la rémunération de fonctionnaires territoriaux. Il y en aurait pour 11 à 12 milliards Fcfp". L’économie de cette dépense, dont l’association revendique la charge au Pays, "suffirait à renflouer en quelques années les réserves liquides de la retraite", clame Emile Vernier, président du Sdiraf.

L’association préconise ensuite l’évolution du système vers un régime de retraites par répartition avec points capitalisables adossé à un système de retraites complémentaires à la charge de chacun.

"J’espère que l’on sera entendu", explique dubitatif Marcel Ahini, membre du Sdiraf et président démissionnaire de la CPS en 2005, à l’époque de la mise en place du projet "Te Autaeaeraa". "Je ne sais pas comment on va faire : des emprunts pour pouvoir continuer à payer les retraites ? Et pour la maladie, est-on prêts à revenir 40 ans en arrière ?".

Il ajoute pessimiste : "On va dans le mur. Il n’y a plus de PSG et l’ajustement des paramètres de la retraite ne nous permettra de gagner qu’une année ou deux ; mais on est parti dans le mur. C’est mathématique".

Rédigé par JPV le Mercredi 17 Décembre 2014 à 12:16 | Lu 1385 fois