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Les mangroves à l’honneur cette semaine en Nouvelle-Calédonie


Les mangroves à l’honneur cette semaine en Nouvelle-Calédonie
NOUMÉA, lundi 10 décembre 2012 (Flash d’Océanie) – La Nouvelle-Calédonie accueille cette semaine un séminaire international consacré aux mangroves, chaînon de la biodiversité réputé comme jouant un véritable rôle de tampon et de filtre au sein des écosystèmes.

Ce séminaire international, qui se tient du 9 au 14 décembre 2012 à l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC) et au centre de Nouméa de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), devrait se pencher en particulier sur l’avenir des mangroves dans la région, sur fonds de changements climatiques significatifs, annoncent les organisateurs.
La tenue de ce colloque doit aussi coïncider avec l’inauguration d’un observatoire des mangroves, dont la mission sera désormais de surveiller les éventuelles évolutions de cet écosystème, dont une des propriétés reconnues est de développer « des capacités d'adaptation à des conditions extrêmement sélectives et dont la distribution des différentes espèces végétales est fonction de paramètres tels que les apports en nutriments, la salinité, la durée d’inondation, le taux de sédimentation, ou bien encore la teneur en sulfures des sédiments », précise l’IRD dans un communiqué.
« La mangrove revêt une importance capitale aussi bien au niveau écologique qu’économique, et représente, avec la forêt tropicale humide, un des écosystèmes les plus productifs en domaine terrestre. Par conséquent, la mangrove joue un rôle fondamental dans les cycles du carbone et des nutriments en milieu côtier. Ainsi, les eaux littorales bordant les mangroves sont généralement riches en crevettes et poissons. Par ailleurs, la mangrove possède une valeur refuge significative et abrite une grande biodiversité animale, notamment diverses espèces de crabe », souligne l’institut scientifique français.

Les mangroves, ces dernières années, ont été particulièrement menacées par des facteurs allant aussi bien de la pression des activités humaines et de la population croissante dans certaines zones côtières (en particulier urbaines, où souvent elles sont considérées comme des décharges publiques) que des activités humaines industrielles (exploitation minière, prospection)
Résultat, selon l’IRD : la mangrove disparaît actuellement à un taux de 1 à 2% par an.
« Ce taux est équivalent voire supérieur à celui des écosystèmes menacés, tels que les récifs coralliens ou la forêt tropicale primaire. La destruction de cet écosystème se déroule partout à travers le monde, et particulièrement dans les pays émergents, où se trouvent 90% des mangroves », rappelle l’institut français.

Ce projet d’observatoire est soutenu par les provinces de la Nouvelle Calédonie, ainsi que par plusieurs mécènes privés (Fondation d’entreprise Air Liquide, groupe minier suisse Xstrata), avec pour mission de mieux évaluer les capacités des mangroves à fixer le dioxyde de carbone atmosphérique, sur fonds de changements climatiques.
Son nom de baptême : le « MOSS » (Mangrove Observatory: Sciences and Societies, pour Observatoire des Mangroves, Sciences et Sociétés).
Une fois opérationnel, courant 2013, ce centre devrait s’appuyer sur trois pieds : le premier en Nouvelle Calédonie (25 espèces de mangrove recensées), le second en Nouvelle Zélande (1 espèce) et le troisième au Vietnam (60 espèces), chacun de ces pays possédant des caractéristiques climatiques différentes tout en ayant en commun ce type de végétation marine intercostale .

Outre les scientifiques français, sont également attendus des chercheurs environnementaux australiens, américains, néo-zélandais, qui devraient aussi participer à des visites sur le terrain, en Nouvelle-Calédonie, où se trouvent parfois des sites de mangroves riverains de sites miniers (comme sur le site de Vavouto, usine de nickel en cours de construction au Nord de l’île principale de la Nouvelle-Calédonie).

pad

Rédigé par PAD le Lundi 10 Décembre 2012 à 05:49 | Lu 1032 fois