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Le syndicat des médecins libéraux propose des Assises conventionnelles


Le président du SMLPF, Pascal Szym
Le président du SMLPF, Pascal Szym
Ils veulent tout remettre à plat. Les médecins libéraux de Polynésie française, qui ont refusé de signer la convention collective proposée par la CPS fin janvier, profitent de l'avantage stratégique qu'ils ont pris sur la Caisse pour demander la rédaction d'un nouveau texte, en partie calqué sur la convention calédonienne.

"La CPS a joué un gros coup bluff, persuadée qu'on allait céder" s'amuse le Dr Pascal Szym, président du syndicat des médecins libéraux de Polynésie française (SMLPF). Mais les médecins n'ont rien lâché. Toujours solidaires, ils prennent désormais leur temps pour négocier avec la Caisse.

Premièrement, parce qu'ils ont attaqué les conventions individuelles que leur a envoyé la CPS. "Elles sont illégales, elles n'existent pas dans le code de la santé publique" rappelle le Dr Szym, qui pense que le tribunal administratif, saisi par le syndicat, lui donnera raison, mardi prochain. 

Deuxièmement, parce qu'ils savent que les patients ne souffriront pas de l'absence de convention. Le gouvernement, qui prévoyait ces difficultés, avait pris un arrêté en conseil des ministres le 28 décembre, afin de garantir aux Polynésiens le maintien des modalités de remboursement actuelles en cas d'échec des négociations sur la convention collective. "Ils savaient que ni les dispensaires, ni l'hôpital n'auraient pu absorber le surplus de patients qui se seraient tournés vers eux", croit savoir le Dr Szym, pour qui les médecins sont maintenant "en position de force".


Une situation "floue et ubuesque"

Le syndicat des médecins libéraux propose des Assises conventionnelles
Il est donc moins que jamais question de céder sur le coefficient multiplicateur. Selon certains bruits de couloirs, le ministre de la santé serait prêt à intercéder auprès des administrateurs de la CPS pour le faire passer de 1,4 à 1,6. Mais le Dr Szym n'envisage pas un chiffre inférieur à 1,8. "Le surcoût pour la CPS ne dépasserait pas 270 millions de francs", selon le syndicat, pour qui la Caisse ferait mieux d'aller chercher de l'argent "dans les caisses du fonds paritaire de gestion de la formation professionnelle"

Le syndicat souhaite que les discussions se fassent désormais dans le cadre d'"Assises conventionnelles " qu'il voudrait organiser "dans un endroit neutre, probablement au CESC"  et "avant la fin du mois de février". Elles pourraient regrouper "tous ceux qui sont concernés par la CPS", c'est-à-dire les médecins, des représentants de la Caisse, et les associations. Les médecins espèrent que ces Assises mettront fin à une situation juridique "floue et ubuesque", qui ne daterait pas d'hier. La précédente convention, appliquée de 2009 à 2011, n'aurait jamais été légale. L'avocat du SMLPF a découvert que le gouvernement avait omis de la publier au Journal Officiel. 

le Vendredi 3 Février 2012 à 15:37 | Lu 1430 fois