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Le service d’espionnage de Gaston Flosse au tribunal cette semaine


Dans le procès du SED, Gaston Flosse devra répondre cette semaine des délits d'atteinte à la vie privée et de détournement de biens publics
Dans le procès du SED, Gaston Flosse devra répondre cette semaine des délits d'atteinte à la vie privée et de détournement de biens publics
PAPEETE, 22 mars 2015 – Le procès de l’affaire du SED est jugé de lundi à mercredi en correctionnelle. Gaston Flosse et sept autres prévenus sont cités pour atteinte à la vie privée tandis que l’ancien président doit également répondre du délit de détournement de biens publics.

Gaston Flosse, Jean Prunet, André Yhuel, Félicien Micheloni et quatre anciens agents du "Service d’étude et de documentation de la présidence du gouvernement", le SED, sont cité à comparaître ce lundi en correctionnelle pour le délit d’atteinte à la vie privée, suite à la plainte déposée en 2005 par 4 parties civiles dont Oscar Temaru et Stanley Cross (qui ont retiré leurs plaintes en 2006), la juriste Annie Rousseau et le journaliste Alexandre du Prel.

Officiellement créé le 13 mai 1997 avec le chaste objet de "réaliser toute étude prospective dans les domaines économiques, scientifiques et culturels" le SED contrôlait en réalité une cellule de renseignements, le "bureau du manifeste", placée sous la direction d’un ancien de la DGSE André Yhuel, assisté d’un autre vétéran des services secrets français, Félicien Micheloni. Tous deux recrutés à Paris, en 1996, sur recommandation du ministère de l'Outre-mer et de proches du réseau Foccart.

Toutes les archives du SED ont été détruites en mai 2004 lors du changement de majorité du "Taui". Mais l'instruction a révélé que cette cellule d’espionnage est allée jusqu’à employer 19 personnes sous contrat cabinet, avec la fausse qualité "d'agent administratif ou de technicien".

Et c’est à ce titre que Gaston Flosse doit également être jugé, lundi, pour le délit de détournement de biens publics, par suite d’une citation complémentaire signifié en décembre dernier.

La justice s’est en effet saisie récemment de ce deuxième aspect soulevé par l'instruction judiciaire. En tant qu’ordonnateur, alors qu’il était Président du gouvernement jusqu’en 2004, il lui est reproché d’avoir recruté avec la fausse qualité d’agent administratif, des personnels qui étaient en réalité employés pour faire des filatures, des écoutes et espionner la vie privée de diverses personnes intéressant Gaston Flosse. Le journaliste Jean-Pascal Couraud (JPK), dont la disparition en décembre 1997 reste toujours inexpliquée, était au nombre de ces cibles.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Dimanche 22 Mars 2015 à 10:16 | Lu 2161 fois