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Le projet d'écomusée Fare Natura à Moorea prend forme


Une image de ce que sera le projet réalisé (agence Le Kube et Jacques Rougerie, architectes).
Une image de ce que sera le projet réalisé (agence Le Kube et Jacques Rougerie, architectes).
PAPEETE, vendredi 12 avril 2013. L’écomusée de la biodiversité d’Opunohu qui s’appelle désormais Fare Natura conjuguera sur un site unique, avec un bâtiment en forme de coquillage, les richesses de l’océan et de la terre. Le projet entre en phase de réalisation cette année avec les études préliminaires. Fin 2015 ce bâtiment de bois en forme de coquillage et rendant hommage également à l’arbre du voyageur, par ses ramages devrait pouvoir accueillir ses premiers visiteurs. Cette Maison de la Nature imaginée par le Criobe (Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement) et par l’association Te mana o te Moana, piloté par le ministère des ressources marines, a pour but d’être à la fois un site de découverte de la biodiversité locale pour les touristes, mais un lieu de pédagogie ludique et interactif pour les populations locales.

Placé dans la baie d’Opunohu à Moorea, le bâtiment de 700 m2, entre lagon et montagne est placé idéalement pour être le lien entre l’océan Moana et la terre Fenua
, les deux grands pôles de découverte. Le concours d’architecture lancé l’an dernier a été remporté (en octobre dernier) par l’agence Le Kube, un cabinet d’architectes basé à Papeete qui s’est associé pour l’occasion à Jacques Rougerie, architecte français de renommée internationale, qui depuis plus de 30 ans, fonde ses réalisations sur une architecture bionique, notamment marine en tenant compte du développement durable. On lui doit par exemple le pavillon de la mer de Kobe au Japon, l’Océanopolis de Brest, l’Océanorium de Kochi en Inde. Aussi le bâtiment tel qu’il a été imaginé par les architectes est à la fois simple et majestueux. «On a voulu qu’il en jette car ce sera aussi un support du tourisme. La forme choisie avec la symbolique de l’arbre du voyageur et du coquillage doit marquer les esprits. Mais pour le reste ce sont des matériaux très simples : bois, tuiles de bois. Au sol un deck en extérieur et du parquet bois en intérieur. Nous utilisons au maximum une ventilation naturelle et le bâtiment sera équipé de panneaux solaires car la ressource photovoltaïque est largement utilisée dans ce projet» détaille Charles-Henri Auque architecte associé de l’agence Le Kube.

L’objectif de ce Fare Natura est «d’exposer les écosystèmes de la faune et de la flore polynésienne avec une large collection d’espèces vivantes exposées dans des environnements récréant leur milieu naturel» précise le cahier des charges. Une visite au Fare Natura devrait durer entre 1h30 et 2h30 à la fois pour découvrir les richesses naturelles de la Polynésie avec une explication sur la formation des îles, mais pour évoquer également les dangers qui les menacent : on y parlera du climat et de ses modifications et des actions à mettre en place pour le développement durable. Posé sur pilotis, avec le lagon de la baie d’Opunohu juste en face, devant un bassin d’eau ouvert grâce à un chenal naturel, le Fare Natura, avec la montagne en arrière plan «fera la transition entre l’eau et la terre» précise Charles-Henri Auque. La visite se fera également à l’extérieur, dans des jardins aménagés sur une parcelle de 4 000 m2. Au final, la réalisation totale de cet écomusée de la biodiversité est évaluée à près de 600 millions de Fcfp financés à la fois par le Pays et par l’Etat, via le contrat de projets. Mi mars, la convention de maitrise d’ouvrage déléguée a été signée par le ministère des ressources marines et l’établissement d’aménagement et de construction (EAC) avec le Criobe. Pour cette année 2013, une enveloppe de 22 millions de Fcfp a été budgétée pour les études préliminaires, afin d’arriver jusqu’au permis de construire. Si tout va bien dans un peu plus de deux ans, la Polynésie française pourrait enfin disposer de cette vitrine unique qui «valorisera le patrimoine naturel et permettra de vulgariser les recherches scientifiques existantes sur l’environnement en Polynésie».


Les thématiques abordées


Le Fare Natura abordera au fil de la visite dans les salles différentes thématiques : c’est quoi l’océan ? Découvrons les fonds sous-marins. Le monde des récifs coralliens. La mégafaune emblématique. La perliculture. La végétation et son histoire. Tiare, taro et compagnie : les trésors floristiques de Tahiti. La faune terrestre de Polynésie. L’eau douce. Les oiseaux à l’honneur. La formation des îles polynésiennes. Le climat, comment ça marche ? Agissons pour un développement durable ! Et Moorea dans tout ça ?
En plus de ces thématiques principales évoquées dans les différentes salles, un espace est prévu pour des expositions itinérantes locales, nationales ou internationales qui permettront le renouvellement de la muséographie du Fare Natura. Au-delà des photos, pancartes, écrans supports traditionnels d’information et d’exposition, des bornes multimédia proposeront des jeux interactifs ou des maquettes animées. Des ateliers tactiles permettront de manipuler certains objets. Des mammifères marins reconstitués en 3D (avec anatomie interne), des animaux empaillés, des squelettes donneront une idée de la taille réelle de la mégafaune marine. Du matériel de plongée et même des mini robots d’exploration sous-marines seront également exposés.


Aquariums, terrariums et aquaterrariums…


La muséographie imaginée pour ce Fare Natura ne sera pas qu’inanimée. Ainsi certaines espèces vivantes seront exposées. Des escargots terrestres, des geckos, des crabes terrestres et même une fourmillière nécessiteront la mise en place de terrariums et d’aquaterrariums. Deux aquariums permettront de présenter les espèces d’eau douce, comme les anguilles. Dans le pôle océan six gros aquariums (plus de 500 litres) pourront recevoir des petits requins, des murènes, des carangues ; six plus petits présenteront des crustacés, des anémones, des poulpes, des huîtres perlières ou des boutures de corail.

Le projet d'écomusée Fare Natura à Moorea prend forme

Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 12 Avril 2013 à 15:51 | Lu 6265 fois