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Le directeur s’enfermait dans une armoire pour mater ses employées


PAPEETE, le 23 avril 2014. Ce sont de petits bruits, une odeur de sueur perceptible et déjà identifiable par certaines, le sentiment d’être espionnées alors qu’elles étaient dans le vestiaire des femmes, dans les douches et les toilettes, qui ont permis à plusieurs employées d’une société d’Arue de mettre au jour les vilaines habitudes perverses de leur directeur. Après de longs mois de doute et de suspicion sur cette présence invisible dans leurs vestiaires, mais pesante, ces femmes traquées dans leurs instants d’intimité ont finalement réussi à piéger, collectivement, leur voyeur, qui était découvert en flagrant délit le 18 novembre 2011, enfermé de l’intérieur dans une armoire métallique du vestiaire, placée juste en face des douches.

Humilié d’avoir été découvert dans la plus inconfortable des situations, le directeur de la société sortait de l’armoire métallique avant l’arrivée des gendarmes, appelés en renfort, et ne pouvait qu’admettre son vice. Mais il le minimise toutefois, arguant qu’entre toutes ces femmes qu’il lorgnait depuis son étroite armoire métallique -elles étaient six à l’audience du tribunal de première instance ce mercredi matin-, il ne voulait en fait en voir qu’une seule, avec laquelle il avait eu une relation intime durant quelques mois, et pour laquelle, il nourrissait une véritable obsession. «Aujourd’hui, il demande donc à n’être condamné que pour ce qu’il a fait subir à cette ex-conquête, mais toutes ont été concernées, toutes ont ressenti qu’on les épiait, toutes ont vécu un traumatisme, une violation de leur intimité et de leurs corps. C’est une véritable agression pour ces femmes qui ont subi ce comportement déviant» plaide Me Lau parlant au nom des victimes.

Du point de vue de la défense, bien entendu la vision de cette affaire est toute autre. Me Millet rappelle que le directeur de la société a perdu son emploi après la révélation de cette affaire. Il ne pourra donc pas répondre aux «intentions vénales des requérantes», chacune des plaignantes réclamant 500 000 Fcfp de dommages et intérêts. Il admet avoir espionné durablement et longuement le vestiaire des femmes, mais dans le seul but d’apercevoir son ancienne conquête, cette «obsession passionnée qui le consumait». Pour Me Millet, il convient donc de moduler les indemnités en fonction du réel préjudice subi par chacune de ces femmes. L’affaire a été mise en délibéré et le jugement sera rendu le 4 juin prochain.

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 23 Avril 2014 à 13:49 | Lu 9400 fois