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Des histoires, des légendes et une vérité polynésienne.
Des histoires, des légendes et une vérité polynésienne.
PAPEETE, le 02 mars 2015 - La SEO, Société des Etudes océanienne vient d’éditer son dernier bulletin de l’année. Les sujets abordés touchent de très près dame nature, sur terre comme sur mer. Un volet dédié à la botanique polynésienne revient sur la richesse végétale du fenua au milieu du 19èle siècle, suivi du savoir-faire immense de Tupaial grand navigateur de Raiatea. L’arrivée des espagnols à Tahiti clôture ce tour de l’histoire.

Jean Kape, accompagné de quelques sociétaires de la SEO, n’était pas peu fier de présenter leur dernier ouvrage, le 333ème bulletin tout juste sorti dans les librairies du fenua. Les trente premières pages nous livrent les impressions et confessions de la population de l’île de Rangiroa, principalement axée sur la sauvegarde de leur « motu » comme ils l’appellent. Ici, en l’espace de quelques dizaines d’années, la mer a gagné du terrain. Pour cela, il suffit juste de considérer la dernière page verso de l’ouvrage pour comprendre de quoi il est question. On y voit Nainoa Thomson, le capitaine de la pirogue double « Hōkule’a », lors de leur voyage à Rangiroa. La photo prise par le directeur de la Société des Etudes Océaniennes Jean Kape, parle d’elle-même : le recul du littoral est inéluctable.

La jeune scientifique Autrichienne Elisabeth Worliczek explique son approche scientifique face au réchauffement climatique, mais donne également la vision des habitants de l’île, leur crainte mais aussi leurs espoirs.

Après l’océan, il est question de plantes polynésienne recensées entre 1836 et 1855 par le botaniste anglais Francis Johnstone. Pendant son séjour de dix-huit années à Tahiti, il décrit dans l’unique document lui ayant survécu, une lettre, toutes les variétés de plantes observées durant plusieurs expéditions faites dans les vallées tahitiennes. Traduit par le chercheur Jean François Butaud, le témoignage apporte des éléments précieux sur la faune sauvage à cette époque-là. On apprend par exemple que le tiare Taina à fleur double ou encore que le sensitive, cette plante aux feuilles qui se ferment au toucher, ont été introduites par Johnston.

Malheureusement, les croyances polynésiennes d’alors indiquent, qu’à sa mort, il fut enterré avec toutes ses notes et sa pharmacopée, privant ainsi la société moderne de ses fabuleuses découvertes.

Il est aussi question de l’arrivée des premiers espagnols sur l’île de Tahiti, entre 1772 et 1775. Ces bribes de l’histoire culturelle polynésienne où l’on apprend beaucoup sur la vie quotidienne, on la doit à divers manuscrits rédigés durant cette période. Les traductions ont été faites par Liou Tumahai, professeur d’espagnol à l’université de la Polynésie.

Enfin, les derniers chapîtres de l’ouvrage rendent hommage à un long travail de recherches relatif au thème de l’expression populaire. « Arrête de faire le chaplin ! » ou encore « je vais l’astiquer » sont autant de formules empruntées à la langue française, mais qui sont utilisées dans le langage quotidien des polynésiens.

Le bulletin sort aujourd’hui dans toutes les librairies de la place. Pour les plus intéressés, il est possible de contacter la Société des Etudes Océaniennes au +(689) 40 41 96 03 ou alors par mail à l’adresse suivante : [email protected]

TP





Rédigé par TP le Lundi 2 Mars 2015 à 21:13 | Lu 523 fois