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La grève du Méridien Tahiti est légale


Atonia Teriinohorai, secrétaire général d’O Oe Te Rima à la sortie de la lecture du délibéré au tribunal de Papeete ce jeudi après-midi, s’adresse à la direction de l’hôtel : «maintenant, il va falloir négocier».
Atonia Teriinohorai, secrétaire général d’O Oe Te Rima à la sortie de la lecture du délibéré au tribunal de Papeete ce jeudi après-midi, s’adresse à la direction de l’hôtel : «maintenant, il va falloir négocier».
PAPEETE, le 24 avril 2014. Le juge des référés a tranché ce jeudi en début d'après-midi: la grève déclenchée le 8 avril dernier à l’hôtel Le Méridien Tahiti est légale. En revanche, les grévistes ne doivent pas entraver la libre circulation dans l’établissement. La lecture publique du délibéré n’a pris que quelques secondes, au point que le secrétaire général du syndicat O Oe Te Rima n’a entendu que la fin. La direction ne s’est pas présentée au tribunal, pas même son avocat. Du côté des salariés grévistes, le soulagement est immédiat : «la grève est déclarée légale et c’est tout ce qui importe» déclare Atonia Teriinohorai, secrétaire général d’O Oe Te Rima.

Dans sa décision, le juge des référés exige néanmoins des efforts aussi de la part des grévistes : ils ne doivent pas entraver les entrées et sorties de l’hôtel où la libre circulation doit être rétablie «dans les deux heures après la notification», sous peine d’une astreinte à payer de 100 000 Fcfp par jour de retard. Ce jeudi matin, pourtant, les grévistes du Méridien avaient reçu sur leur piquet de grève, plusieurs dizaines de palettes, «on enlèvera ce qu’il faut» reprend le syndicaliste. Le juge des référés ne se prononce pas sur les entraves au droit de grève que les syndicats avaient relevé : rien ne vient prouver, selon lui, que des CDD ou des extras ont été recrutés par la direction de l'établissement pour pallier le manque de salariés.

La direction du Méridien qui a tenté d’obtenir la suspension de la grève, au motif que les syndicats n’avaient pas cherché à négocier durant la durée du préavis, en est pour ses frais. Et les négociations vont devoir se tenir à présent pour envisager une issue à ce conflit social qui dure depuis 11 jours, sans aucune avancée. Les deux premières tentatives d’approche avant le week-end de Pâques se sont soldées par un échec total : sur les revendications financières, les grévistes demandent 5% d’augmentation des salaires pour rattraper les années de gel de leurs rémunérations auquel ils sont soumis depuis 2009. Mais, durant les deux rencontres de la semaine dernière, la direction n’a même pas accepté une progression de 1% selon la déléguée syndicale de l'hôtel.


Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 24 Avril 2014 à 15:19 | Lu 1545 fois