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La Polynésie réinscrite à l’ONU : Sarkozy a eu « honte »


La Polynésie réinscrite à l’ONU : Sarkozy a eu « honte »
PARIS, le 31 mai 2016- Le parti Les Républicains a organisé ce mardi à Paris une matinée de travail consacrée à l’outre-mer. Pour Nicolas Sarkozy, la réinscription du fenua sur la liste des pays à décoloniser était « une faute politique et une faute morale » .

A un an de l’élection présidentielle, Les Républicains lancent l’opération reconquête de l’électorat ultramarin. Ce mardi, s’est tenue au siège parisien du parti, une matinée de travail consacrée au thème de l’outre-mer. Pour le président LR, Nicolas Sarkozy, les ultramarins « ont souvent le sentiment d’être trahis » par les promesses non tenues. Comme lors de la campagne de 2007, il préfère la valeur travail à l’assistanat : « L’outre-mer, c’est pas le coup de soleil, les colliers de fleurs et les beaux paysages. C’est vivre la tête haute du produit de son travail. » Et puisque le chômage est bien plus élevé en outre-mer qu’en métropole, la création d’emploi doit y être « la priorité absolue » . Pour les départements d’outre-mer, il propose la création d’une zone franche globale et l’exonération de droits de douane et de TVA pour les touristes achetant des produits locaux.

D’autres idées ne concerneraient là aussi que les DOM mais pourraient inspirer d’autres territoires comme une « clause de proximité » pour favoriser la production agricole locale dans les cantines, l’apprentissage des langues étrangères dès les premières années à l’école et des classes « CP+ » pour renforcer la maîtrise de la lecture et de l’écriture.

Pour chaque territoire et département ultramarin, Nicolas Sarkozy souhaite proposer, dès le début du prochain quinquennat, un contrat de développement sur dix ans qui serait propre à chacun. Certes, il sait que chaque territoire a ses spécificités, ses atouts et ses difficultés propres, mais lui préfère insister sur « la spécificité de la France présente sur les trois océans » . Car, il le répète, l’outre-mer fait partie de la république française et ce point n’est « pas négociable » .

Pour sa part, le sénateur de Nouvelle-Calédonie, Pierre Frogier, considère que l’époque de la décolonisation est révolue et qu’il faut « rompre avec les schémas de pensée du siècle dernier » . Pour lui, les collectivités françaises du Pacifique devraient « proposer et mettre en œuvre la politique étrangère de la France » dans la région et se rapprocher pour « constituer des communautés françaises du Pacifique ».

Le parti Les Républicains multiplie donc les réunions thématiques et prépare son programme en vue de l’élection présidentielle de l’an prochain tandis que Nicolas Sarkozy peaufine sa candidature. Sa décision ne laisse plus aucune place au doute. « Je veux revenir la tête haute pour dire : il vous a menti, je ne vous ai pas menti. Maintenant, on peut se remettre au travail ? » Puis, pour terminer son discours, il annonce qu’il fera une tournée dans tous les territoires ultramarins, « en tant que président de notre famille » politique, précise-t-il. « Comme président de la République ! » , lui crie un militant enthousiaste, qui provoque les applaudissements de la salle.



La vidéo de la matinée de travail de Les Républicains consacrée à l’outre-mer est disponible est disponible ici : https://www.youtube.com/watch?v=ZNp9pN8C1M0&spfreload=5


« La Polynésie est française ! »

A propos de la Polynésie française.
« Je voudrais dire un mot de l’ONU. Quand j’ai vu, en 2013, la France interdite et impuissante à empêcher qu’à l’ONU on réinscrive la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser, j’ai eu honte. Les indépendantistes n’ont jamais été majoritaires à aucune élection. La Polynésie est française ! Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Je le dis, je ne l’aurais jamais accepté. C’est une faute politique et c’est une faute morale. Alors, si l’Onu n’a comme occupation que de donner des leçons de morale à la France pour, entre guillemets, décoloniser la Polynésie, c’est que cela fait longtemps qu’ils ne sont pas allés en Polynésie, qu’ils n’ont pas vu ce qu’il s’y passait et ce qui a été fait. »

A propos de la Nouvelle-Calédonie.
« Pour moi, c’est pas négociable. La Nouvelle-Calédonie, c’est la France. Je n’accepterai jamais que ce soit mis en cause. Sauf, naturellement, si les Calédoniens devaient le décider. Mais pour moi, c’est la France. Et je ne mets pas sur le même plan des gens qui veulent rester Français et d’autres qui combattent la République française. Nous avons un rendez-vous, au plus tard à la fin 2018. Je souhaite le consensus. J’ai pris ma responsabilité en acceptant les deux drapeaux (…) mais dans le cadre de la République française. »

Rédigé par Serge Massau le Mardi 31 Mai 2016 à 06:15 | Lu 9997 fois