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La Papouasie accusée d'inaction un an après le meurtre d'une pseudo sorcière


image d'archives
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SYDNEY, 6 février 2014 (AFP) - Amnesty International a mis en cause jeudi la passivité des autorités de Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui n'ont toujours pas traduit en justice les responsables de la mort d'une femme, brûlée vive l'an dernier parce qu'on la soupçonnait de sorcellerie.

Kepari Leniata, 20 ans, avait été déshabillée, aspergée d'essence puis brûlée vive face à la foule par les proches d'un garçonnet, qui avait succombé à une maladie en février dernier dans la ville de Mont Hagen.

Les assaillants affirmaient que la jeune femme était à l'origine de la mort de l'enfant, après des actes de sorcellerie. Cette affaire avait soulevé l'indignation sur la scène internationale et amené l'ONU à condamner "le nombre croissant d'attaques et de meurtres de personnes accusées de sorcellerie".

"Un an après que le meurtre de Kepari a fait les gros titres, il est choquant de voir que les responsables n'ont pas encore été jugés", a déclaré Kate Schuetze, chercheur au sein d'Amnesty dans la région Pacifique.

L'an dernier, des informations avaient fait état de poursuites à l'encontre de deux personnes, mais Amnesty a indiqué que jusqu'alors personne n'avait été condamné.

"Compte tenu de l'augmentation signalée du nombre d'agressions liées à de présumées sorcelleries, notamment envers des femmes, il est clair que les autorités doivent faire plus pour réagir face à ces crimes odieux".

"Ce type de violence détruit les familles et les communautés de Papouasie-Nouvelle-Guinée", a également indiqué Kate Schuetze.

L'organisation de défense des droits de l'Homme a affirmé avoir été alertée d'attaques contre des filles n'ayant pas plus de 8 ans et de cas d'enfants se retrouvant orphelins après qu'un de leur parent eut été soupçonné de sorcellerie.

Des cas de magie noire, de sorcellerie et de cannibalisme sont régulièrement signalés dans ce pays mélanésien au rang des plus pauvres du monde et les experts s'inquiétent de leur augmentation.

En 2012, le rapporteur spécial des Nations unies sur les violences faites aux femmes avait estimé que la sorcellerie était souvent utilisée comme prétexte pour masquer des abus sexuelles contre les femmes.

Rédigé par () le Jeudi 6 Février 2014 à 06:21 | Lu 292 fois