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L'hôpital de Taaone autorisé à traiter ses déchets par désinfection


L'hôpital de Taaone autorisé à traiter ses déchets par désinfection
Le Centre hospitalier de Taaone est autorisé à mettre en œuvre et exploiter deux appareils de désinfection des déchets d'activités de soins, sur le site de Nivee, à Hitia'a O Te Ra, pour la désinfection des déchets d'activités de soins à risque infectieux.

La décision a été prise par arrêté du président de la Polynésie française, publié le 1er août au Journal officiel.

Cette autorisation donne la possibilité au Centre hospitalier de Polynésie française (CHPF) de mettre en place une solution alternative à l’incinérateur, en exploitant des appareils qui permettent de désinfecter les déchets hospitaliers tout en réduisant les volumes jusqu’à 80%.

Les deux appareils cités dans l'arrêté permettent de traiter chimiquement les déchets d'activités de soins à risque infectieux, avant de les évacuer dans la filière des ordures ménagères. Le coût est moindre que le procédé d’incinération. L’activité n’est pas assujettie à des contraintes de fonctionnement technique et n’engendre quasiment aucune nuisance environnementale.

Cette solution avait déjà été soulevée par Jacky Bryant, fin 2011 lors d’une énième panne de l’incinérateur de Nivee.

L'ancien ministre de l’Environnement avait insisté sur l'importance d'un traitement au plus près possible des sites de production, afin de minimiser les coûts et les dangers potentiels liés à leur transport. L’installation de ces appareils de désinfection avait alors été suggérée au niveau du site de l’ancien hôpital psychiatrique de Jean Prince, à proximité immédiate du CHPF.

Mais cette mesure ne semble pas avoir été retenue.

La décision d'accorder une autorisation d'exploitation d'appareils de désinfection des déchets d'activités de soins tente cependant de mettre un terme à un problème ancien et récurant, en Polynésie française, lié au traitement des déchets hospitaliers.

La première usine d'incinération des déchets, l’usine "Tamaraa Nui" vallée de Tipaerui, devait traiter les ordures de toute l’île de Tahiti par l’incinération au début des années 1990. Cette usine s'est avéré un gouffre financier de 5 milliards Fcfp après avoir rencontré une vive opposition des militants écologistes de cette vallée de Papeete.

Elle a été fermée en raison des nuisances qu’elle provoquait et après avoir accumulé les problèmes techniques.

Puis, au milieu des années 90, le CHPF a acheté un incinérateur pour traiter ses déchets d’activité de soins à risque infectieux. L’appareil fût installé sur le site de Mamao. Mais une fois là, l’autorisation de faire fonctionner un incinérateur en pleine ville a été retirée à l'établissement hospitalier et l'équipement est resté dans son emballage, sur le parking de l’ancien CHPF.

Après quelques années à brûler les DASRI à l’air libre, l’incinérateur de Nivee a pris la relève, non sans soulever l’opposition des riverains et des écologistes.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Dimanche 4 Août 2013 à 15:51 | Lu 1664 fois