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L’épidémie de dengue reste active en Polynésie, le chikungunya scruté de près


PAPEETE, le 22 août 2014. L’épidémie de dengue en cours en Polynésie sévit depuis 18 mois, elle a été déclarée en février 2013 et reste relativement active. Au cours de la semaine dernière, le bureau de veille sanitaire a ainsi enregistré 62 nouveaux cas confirmés à Tahiti, à Raiatea et à Bora Bora. La plupart des cas restent bénins, mais en juillet dernier cinq cas de dengue sévère ont nécessité des hospitalisations des patients (4%). Le zika n’a pas non plus totalement disparu du territoire polynésien : deux cas suspects ont été signalés au cours de la semaine dernière.

Mais ce qui inquiète toujours le plus les autorités sanitaires du Pays serait une épidémie de chikungunya sur un territoire qui n’a jamais été en contact avec ce virus, transmis comme pour la dengue par le moustique Aedes Aegypti. Jusqu’ici la Polynésie s’en sort plutôt bien : le seul cas de chikungunya déclaré à Arue chez une personne ayant séjourné aux Antilles a pu être contenu. Toutefois dans le Pacifique, plusieurs territoires ont été atteints par le chikungunya : à Tonga, l’épidémie semble finie mais la circulation du virus est encore observée. Une épidémie de chikungunya est en cours dans les Samoa avec 196 cas probables dont quatre hospitalisations, deux décès. Dans les Samoa américaines : 548 cas probables dont neuf hospitalisations.

C’est en raison de cette proximité du virus chikungunya et de son intense circulation dans les Antillles, que des mesures d'information et de prévention d'importation de cas sont toujours en vigueur à l'aéroport international de Faa'a, à l'intention des voyageurs en provenance des zones où il existe une circulation du virus Chikungunya (Caraïbes, Amérique, Asie, Afrique, Océan Indien et Pacifique).

Ebola : le Bureau de veille sanitaire publie une note pour les professionnels de santé

En ce qui concerne le virus ebola, des recommandations adressées aux professionnels de santé par la direction de la santé. Elles impliquent une surveillance particulière des cas de fièvre sur des personnes ayant voyagé en Afrique durant les 21 jours précédents. Le signalement des éventuels cas suspects sont à faire au Centre 15 et/ou au BVS(40.48.82.02/05 ou 87 70 65 02).

L’épidémie de maladie à virus Ebola continue sa progression en Afrique de l’Ouest avec, à ce
jour, 2 473 cas identifiés et 1350 décès dans 4 pays. Il s’agit d’un virus très pathogène, résistant en milieu extérieur (liquides et supports asséchés). Sa transmission se fait par contact direct avec le sang ou tout fluide corporel d’une personne infectée ou encore par du matériel souillé. Une transmission aérienne par contact proche ne peut être totalement exclue. Les signes cliniques associent une fièvre brutale à différents signes cutanéo-muqueux, digestifs, voire hémorragiques et neurologiques. La létalité est de 50% dans les formes communes, jusqu’à 80% dans les formes hémorragiques.

En Polynésie, le risque d’importation du virus Ebola, par le biais des voyageurs, reste faible mais ne peut être exclu. Cette situation sanitaire inédite et grave accroît ainsi la possibilité d’avoir à gérer des cas suspects et requiert, en conséquence, une vigilance accrue de la part des professionnels et des établissements de santé. Un cas suspect, selon l’Institut de veille sanitaire, est défini comme toute personne présentant, dans un délai de 21 jours après son retour d’une zone à risque (Sierra Leone, Guinée Conakry, Libéria et Nigéria), une fièvre supérieure ou égale à 38,5°C.



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Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 22 Août 2014 à 16:19 | Lu 1624 fois