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L'accident de chasse avait fait un mort à Ua Huka


Le chasseur mis en cause et la famille du défunt rabatteur de chèvres se sont recroisés ce jeudi à l'audience.
Le chasseur mis en cause et la famille du défunt rabatteur de chèvres se sont recroisés ce jeudi à l'audience.
PAPEETE, le 10 août 2017 - L'auteur désigné du coup de feu mortel, condamné pour cet homicide involontaire à 18 mois de prison avec sursis en août 2016, avait fait appel. Son avocat a plaidé sa relaxe, ce jeudi devant la cour, estimant que la victime avait aussi sa part de responsabilité.

Le drame s'était joué le 7 décembre 2012. Une battue à la chèvre avait été organisée en prévision de deux mariages, à Ua Huka, petite île du nord de l'archipel des Marquises, par un groupe de chasseurs et de rabatteurs. Les hommes s'étaient déployés dans la nature à des positions bien définies, mais les chèvres qu'ils avaient en ligne de mire s'étaient soudainement dispersées, provoquant la désorganisation de leur dispositif.

Des coups de feu avaient été tirés en direction des animaux alors que le chef de la battue avait crié à ses comparses de baisser les armes le temps de se repositionner, sans toutefois utiliser son sifflet comme le veut l'usage. Dans la confusion, Joachim Teikiteepupuni, la victime, un jeune rabatteur de 29 ans, s'était malencontreusement trouvé sur la trajectoire d'une balle de fusil 22 long rifle. Il a reçu le projectile en pleine tête.

Délibéré le 5 octobre

Si l'auteur désigné du coup de feu mortel, très choqué à l'époque, n'a jamais contesté sa responsabilité, son avocat a plaidé sa relaxe pure et simple ce jeudi devant la cour d'appel. Reconnu coupable d'homicide involontaire par négligence et imprudence en août 2016, cet homme d'une soixantaine d'années avait écopé de 18 mois de prison avec sursis.

Mais pour son conseil rien ne prouve formellement qu'il soit l'auteur du tir : "La balle est rentrée par le haut du crâne alors que mon client était en contrebas", relève Me Robin Quinquis. L'avocat qui a aussi rappelé le comportement imprudent de la malheureuse victime. Le rabatteur aurait quitté sa position dans la confusion du moment et avait fumé du paka à haute dose pendant la battue, comme le révèlera l'autopsie.

Le chasseur, lui, serait le seul à n'avoir pas bougé de son poste. Il a réexpliqué qu'il se trouvait trop loin du chef de la battue, qu'il n'a pas entendu son ordre de ne pas tirer quand les chèvres se sont dispersées, pas plus qu'il n'a vu le rabatteur bouger, lui aussi à bonne distance de lui. La cour d'appel a mis sa décision en délibéré au 5 octobre. Agent communal proche de la retraite, respecté de la communauté, le chasseur affirme n'avoir plus touché un fusil depuis le drame. Le parquet a requis la confirmation de la condamnation.

Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 10 Août 2017 à 13:01 | Lu 5446 fois