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L’UPLD boycotte Lurel et appelle à la manifestation


Oscar Temaru, jeudi matin lors de la conférence de presse donnée au "Bunker", les locaux UPLD de l'Assemblée.
Oscar Temaru, jeudi matin lors de la conférence de presse donnée au "Bunker", les locaux UPLD de l'Assemblée.
PAPEETE, jeudi 28 novembre 2013 – L’opposition souverainiste annonce qu’elle boycotte l’entretien accordé aux groupes politiques de l’Assemblée par le ministre des Outre-mer, vendredi matin. Les onze élus UPLD ne siègeront pas non plus, à 8 heures, pour entendre l’intervention de Victorin Lurel devant l’hémicycle.

Parallèlement la plateforme des partis souverainistes appelle à manifester vendredi à partir de 16 heures, place Tarahoi au pied de la stèle Pouvanaa’a Oopa, pour dénoncer la clémence de l’Etat à l’égard du sort judiciaire de Gaston Flosse et son attitude lors de la procédure de réinscription du Pays sur la liste des territoires non autonomes des Nations unies, en mai dernier.

"On sait bien que la politique de la chaise vide euh, hein ? ", lance Oscar Temaru. "Mais c’est la monnaie de la pièce. On nous joue la politique de la chaise vide à New York". Et "(…) Quand on voit la vitesse à laquelle on a mis de côté M. Cahuzac en France. Et on a affaire au même coco, ici. Avec toutes les affaires qui sont en cours. (…) On sait ce qui se passe ici, et je suis sûr que l’Etat aussi le sait. Alors se contenter de nous dire qu’ils ont gagné les élections …".

Au lieu de cela, vendredi matin, le leader indépendantiste sera aux obsèques d’Alfred Helme, l’ancien maire de Faa’a.

En milieu de matinée jeudi, dans le "bunker" - vocable qui désigne les locaux de l’Assemblée aujourd'hui réservés à l’opposition UPLD -, la conférence de presse s’est tenue au pied d’une banderole plaquée au mur : "A BAS LA MAFIA ! SHOOT DOWN THE MAFIA !".

Là, assis devant une table basse, face à la presse, Jacqui Drollet, Gilles Tefaatau, Antony Geros, Richard Tuheiava, Oscar Temaru, Vito Maamaatuaiahutapu, Eliane Tevahitua et Tauhiti Nena. Seul Oscar Temaru parle. Il évoque pêle-mêle l’époque coloniale, l’œuvre politique et la condamnation de Pouvanaa’a Oopa, le thème des forces de l’argent et l’iniquité du système fiscal polynésien, la raison d’Etat, la récente réinscription, une justice "à deux vitesses" qui selon lui ménage Gaston Flosse, le "mauvais exemple sur les jeunes générations" que cela offre et l'attitude complice de l’Etat.

"Une rencontre n’est pas prévue", insiste le président du Tavini Huira’atira revenant sur le ministre de la République, "par contre, demain après-midi, il y aura une manifestation. Ça c’est sûr. On doit être en phase avec les décisions qui ont été prises : on ne va pas le rencontrer le matin pour aller manifester ensuite", raisonne-t-il avant de lancer : "On invite Lurel aussi, à la manifestation".

Cependant, le ministre a prévu de rencontrer les maires de la Polynésie française à 15 h 30 vendredi, non loin à la Résidence de Papeete. Celui de Faa’a, la plus peuplée d’entre elles, ne sera donc pas présent.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 28 Novembre 2013 à 12:30 | Lu 2311 fois