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L'Assemblée valide à l'unanimité l'augmentation de l'indemnité du Président du Pays


La réunion de la commission permanente ce jeudi matin à l'Assemblée de Polynésie.
La réunion de la commission permanente ce jeudi matin à l'Assemblée de Polynésie.
PAPEETE, 5 février 2015 - La commission permanente de l'Assemblée de la Polynésie française a délibéré en faveur de l'ajustement de l'indemnité du Président du Pays avec celle des ministres du gouvernement.

La représentation modifie la délibération n°2013-36 du 11 juin 2013 qui avait limité l'indemnité brute du chef de l'exécutif à l'indice 380 des agents de la fonction publique, la fixant à 380100 Fcfp. La rémunération réservée à celui qui occupe la fonction de première institution de la Polynésie française est dorénavant portée à l'indice 684 (680580 Fcfp) à l'instar de l'indemnité brute allouée aux ministres du gouvernement.

Les 21 membres de la commission permanente ont finalement voté cette demande à l'unanimité ce jeudi matin.

Cet ajustement de la rémunération du Président polynésien avec celle des ministres du gouvernement avait fait l'objet d'un vif débat, courant décembre dernier, après l'avis défavorable exprimé par la commission de l'économie et des finances.

L'examen du projet de délibération adopté ce jeudi n'avait pas été possible lors de la précédente commission permanente, le 20 janvier dernier, faute d'entente au sein même de la majorité à propos de l'ordre du jour.

Jean-Christophe Bouissou, porte parole du gouvernement a rappelé que ce projet de délibération avait été communiqué à l'Assemblée de Polynésie durant la session budgétaire, en décembre 2014, mais son examen avait été renvoyé. "Je ne suis pas là pour justifier ce qui est juste (...)", a-t-il aussi dit. Et de se féliciter du dénouement de ce jour : "Nous avons passé le cap de cette polémique".

Eliane Tevaihitua (UPLD) a déploré que "ce qui ne devait être qu'une simple formalité administrative est devenu une affaire polynésienne". Elle a rappelé les conditions dans lesquelles Gaston Flosse s'était trouvé obligé de diminuer de moitié son indemnité de Président du Pays, sous la contrainte de la loi imposant l'écrêtement du revenu d'un parlementaire lorsqu'il exerce un mandat local. Un élément qu'a également rappelé Nicole Bouteau. La représentante du groupe A Ti'a Porinetia est en outre restée sur la forme grandiloquente de ce débat, étalé en place publique, qu'elle a qualifié de "démagogue" et "hypocrite" : "J'ai envie de dire : Tout ça pour ça ! Heureusement que le ridicule ne tue pas ! Vous êtes pathétiques !", a-t-elle interpellé les élus de la majorité.

En conclusion, Vito Maamaatuaiahutapu de l'UPLD s'est aussi indigné du débat causé par ce projet de délibération : "même les enfants me le disent : pourquoi tu retournes dans cette assemblée ? C'est pire qu'une cour de récréation : ça joue, ça pleure et ça triche surtout".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 5 Février 2015 à 11:09 | Lu 1721 fois