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L’Allocation "Parent au foyer" le coût exact sera de 4 à 5 milliards selon le Tahoera’a


L’Allocation "Parent au foyer" le coût exact sera de 4 à 5 milliards selon le Tahoera’a
Le Tahoera'a est sabre au clair, avec en ligne d’horizon les prochaines élections territoriales. Alors que le gouvernement entend mettre sur pied une loi de pays, début 2013, pour donner une assise légale à l’allocation au Parent au foyer, que le gouvernement Temaru 1 avait déjà tenté de mettre en place en 2004, les élus du parti autonomistes on convié la presse, lundi après-midi 12 novembre, pour dénoncer une "patate chaude" lancée au prochain gouvernement, une manœuvre "démagogique et malhonnête" du gouvernement Temaru.
Le document préalable au débat d’orientation budgétaire (DOB) prévoit de rassembler 900 millions Fcfp pour financer l’aide en 2013, en prélevant 400 millions Fcfp sur fonds RSPF et 500 millions Fcfp sur fonds SEFI. Mais pour les élus Tahoera’a, qui s’appuient sur une note de la DGPS-DAS d’octobre 2012, les estimations financières sont largement en-dessous des prévisions faites par les services techniques. "On apprend que le nombre de familles concernées est de 10.416 et que la projection arithmétique serait de 4.1 Mds Fcfp, pour financer la mesure", commente Edouard Frich.
"Le gouvernement n’a pas les moyens, mais à l’approche des élections, il se met à tricher en piquant de l’argent au RSPF, au SEFI, pour constituer une cagnotte de 900 millions Fcfp", ajoute le sénateur Gaston Flosse. "Aidez-nous dans cette affaire : le coût exact serait de 4 à 5 milliards. Nous n’avons pas un sou en caisse pour financer cette action. Qui va payer ? "


L’allocation au parent au foyer est-elle un cadeau empoisonné fait par le gouvernement Temaru au prochain gouvernement ?

Edouard Fritch : Non, c’est une décision irresponsable, par les temps qui courent compte tenu de la situation des finances du pays. Nous pouvons comprendre que lorsque l’on est aux affaires du pays, on ait envie enfin d’aider nos familles. La venue des élections oblige. Mais prendre une telle décision et surtout présenter à l’assemblée un dossier à moitié tronqué qui repose sur des hypothèses irréalistes, c’est en effet une patate chaude que l’on laisse aux successeurs. Je ne sais qui succèdera à Oscar Temaru en mai prochain – puisqu’il partira en effet --, mais derrière tout cela, c’est encore le contribuable qui paiera la note l’année prochaine. (…)
Nous ne savions pas que le gouvernement Temaru avait inventé l’allocation monoparentale. Il s’est appuyé sur le comité de gestion du RSPF qui est lui-même en faillite pour créer une mesure, dont on nous apprend par le DOB l’existence, et l’entrée en vigueur le 5 novembre.
A l’Assemblée, notre mission est de contrôler l’action du gouvernement (…) on ne peut pas accepter.


Si le Tahoera’a revient au pouvoir il supprimera cette allocation Parent au foyer ?

Edouard Fritch : Voyons déjà si la mesure sera votée. Telle qu’elle est présentée, c'est-à-dire à partir d’un arrêté en conseil des ministres, elle sera annulée. (…) Il faudra attendre le projet de loi du Pays. Nous serons là pour rappeler au gouvernement la réalité des choses.

Vous vous mettez en ligne de départ pour les prochaines élections. Est-ce le coup d’envoi ?

Edouard Fritch : Oui et non. Vous savez que les discussions budgétaires au niveau de l’assemblée de Polynésie française sont le meilleur moment de la vie politique. Nous nous retrouvons face au gouvernement qui nous propose des plans d’action, (…) pour sortir le pays de la situation dans laquelle il est. Oui, pour nous c’est du pain béni : cela nous permet de nous exprimer et surtout de faire entendre à nos électeurs que nous sommes encore présents et qu’il faudra compter avec le Tahoera’a huiraatira demain. C’est vrai la campagne électorale a commencé. La preuve : Oscar Temaru nous sort des choses pas possibles.

Serez-vous candidat aux élections primaires du Tahoera’a huiraatira, en mars prochain ?

Edouard Fritch : Je ne sais pas, peut-être que oui. Pour nous, les députés, je crois qu’il serait sage d’attendre que le rapport Jospin soit détricoté à Paris, de façon à ce que l’on puisse avoir une idée rapidement, au sujet du projet de loi du gouvernement déposé au Parlement.

Gaston Flosse a annoncé sa candidature.

Edouard Fritch : Oui, il l’a annoncée. Mais s’il doit faire un choix entre le Sénat et l’assemblée de Polynésie française, apparemment il aurait choisi l’assemblée. Moi je n’ai pas encore fait mon choix. J’attends de voir. Il se peut que j’aie à choisir entre mon poste de député et mon poste à l’assemblée de Polynésie. Je ne vous cache pas que c’est le second qui m’intéresserait le plus.

Tous les autonomistes tentent de faire le rassemblement. Le Tahoera’a, à part Rautahi, a-t-il été rejoint par d’autres formations ?

Edouard Fritch : Rejoint ? non. Je sais que le président s’y affère et est très impliqué pour organiser les contacts et voir les accords qui peuvent être passés. Il y a des discussions avec Taatira no te hau, avec Teva Rohfritsch aussi. Le Tahoera’a se déploie énormément aujourd’hui pour récupérer tout ce petit monde qui nous a quitté.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 12 Novembre 2012 à 17:05 | Lu 2055 fois